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À propos du commerce en pays de Fayence 1/

 

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Je reviens sur le commerce en pays de Fayence, suite à ce billet sur les Mercuriales. Le sujet vient d'être mis au devant de la scène par le bulletin cantonal de François Cavallier de décembre 2018 au  point 2 LE DÉVELOPPEMENT DU PAYS DE FAYENCE : VOULU OU SUBI ?

 

Le "voulu ou subi" dit bien le fond du sujet: c'est que le modèle de développement que nous avons aujourd'hui résulte de choix qui ont été faits il y a plus de 4 décennies, durant les années 1970-1980. Ces choix étaient jugés  pertinents  par les élus d'alors  dans la situation des communes à cette époque - en 1968 il y avait 6837 habitants - dont 4500 les 4 communes noyau - résidant principalement dans les villages LIEN.. Mais ils le sont moins ou plus du tout dans la situation d'aujourd'hui 2018  avec près de 30000 habitants résidant  principalement  dans les périphéries des villages et dépendant de la voiture individuelle pour leur mobilité.

Les zones de chalandise des villages sont restées  celles  des populations de 1968, la plus importante étant celle de Fayence chef lieu du canton avec 1750 habitants. Celles de Montauroux  1043 habitants,  Callian 942 et Tourrettes 742  sont beaucoup plus petites. 

Il est bon  de comprendre comment le développement économique et commercial s'est déroulé depuis 1968. D'abord, il existe toujours  dans les villages des espaces et des fonds à destination commerciale, pour la chalandise: des restaurants, bars et cafés, petites entreprises, des services, la poste, la pharmacie, les médecins, dentistes etc.... Ces espaces constituent les zones de chalandise anciens, avec fort lien social; les gens  déambulaient de commerce en commerce, comme dans les villes. Mais avec la croissance de la population et la dispersion des logements  à la périphérie des villages,  ces espaces  étaient  insuffisants en nombre et diversisté:  trop loin de l'habitat, difficiles d'accès en voiture,  manque de parkings à proximité des commerces. Face à la croissance continue de la population venue d'ailleurs, les villages  ne pouvaient pas augmenter l'offre de chalandise par des créations de commerces supplémentaires. La tendance générale dans tous les villages fut  alors de trouver des espaces supplémentaires, adaptés au tout voiture qui justement  favorisait la croissance de la population et sa dispersion en périphérie.

Les communes décidèrent donc, dans le cadre du code de l'urbanisme et des plans d'occupation des sols POS, de la création de zones commerciales à leur périphérie. Cela comportait la délimitation des zones, la création des voiries et des réseaux et la vente de parcelles à des investisseurs, promoteurs immobiliers, entreprises ou commerçants.  Il s'en suivit alors des grandes surfaces, des moyennes surfaces et des petites surfaces. Les grandes et moyennes surfaces achètent et aménagent à leur propre compte. Petits commerçants, artisans et  professions libérales s'installent en louant à bail commercial au(x) promoteur(s) et investisseurs  et aménagent leur commerce librement sous réserve de ne pas exercer des activités commerciales illicites.

Pour nous ce fut la plaine de Fayence qui permettait cette évolution depuis l'actuel carrefour de la Colle Noire jusqu'au carrefour des 4 chemins de Fayence,  par la D19 jusqu'à l'ancienne gare de Fayence, et par la  jonction du carrefour de Fayence jusqu'au carrefour des 4 chemins par la D563.

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Ces développements se firent de manière indépendante, non coordonnée et complémentaire (cf. mémoires de JP Bottero [1]), commune par commune, dans une sorte de compétition ou course aux armements. Les  exemples typiques de cette évolution furent le choix de Tourrettes de développer une zone d'activiés commerciales aux Mercuriales et une zone d'activités artisanales à la Lombardie; le choix de Callian une zone d'activités commerciales à Agora; le choix de Montauroux une zone d'activités commerciales au centre Espace, puis Lelerc, l'Occidentale et la Barrière et une zone artisanale à l'Apier et à Fondurane. Le choix de Fayence d'un développement commercial dans le quartier de l'ancienne gare (SuperU) et le long de la RD563 et une zone artisanale au Cambarras.

En tout sur l'ancien canton de Fayence (hors Bagnols) ce sont 13 zones qui  s'échelonnent en chapelet depuis le carrefour de la Colle Noire jusqu'au hameau de la Bégude de Seillans. L'image suivante montre ces zones avec le nombre d'établissements en 2009: données CCI du Var.

 

La destination des commerces change continuellement et avec le temps. Exemples: la distribution location de films  DVD... il y en avait un à Callian Agora et un aux Mercuriales, tous deux sont disparus.   De nouveaux commerces  apparaissent: Cigarettes électroniques , ou magasin de vêtements à la place de la presse à Agora.  Boulangerie Blachere et Provence légumes à  la place de Costamagna à Montauroux.  Au  Centre la Grande Vigne à Agora Sud de Callian, un dentiste; et un magasin d'équipements de cuisine et de maison haut de gamme (Leicht) à la place d'un magasin de vêtements.

Devant cette évolution le maire de Callian montre un certain désarroi. Cf le point 2 de son bulletin cantonal de décembre 2018: le développement du pays de fayence : voulu ou subi? LIEN.

Les conséquences de l'évolution économique et commerciale de  4 décennies, c'est que les villages sont restés les villages anciens, survivant ou continuant de se vider de leurs commerces de proximité (poste, pharmacie, coiffeur, électro-ménager... ) et  ont perdu les occasions  du lien social qu'était la chalandise à l'ancienne. Les gens vont aujourd'hui  s'approvisionner pour la semaine  dans les super marchés  en voiture sans y rester. Les grandes et moyennes surfaces avec leurs politiques commerciales agressives et du "toujours moins cher"  écrasent les petits commerces. Mais les centres commerciaux montrent des signes d'essoufflement dûs aux loyers élevés, aux fréquentations intermittentes, et aux baisses de pouvoir d'achat .

Peut-on parler de changements? Notre univers commercial  est vieillissant et ne répond plus aux attentes du consommateur moderne "hyper connecté", lié à la croissance du numérique, de l'usage du smartphone et de l'e-commerce pour un très grand nombre d'achats.  Le changement requiert donc de s'adapter et d'accompagner les changements de comportement des consommateurs, afin de dynamiser le commerce local en utilisant ces moyens. C'est l'objet d'un prochain billet

Plus:

  1. mémoires  de Jean-Pierre Bottero maire de 1989 à 2014 intéressant car il montre l'évolution sur 25 ans
  2. Les 13 zones d'activité du pays de Fayence
  3. Force et Confiance consacré au commerce 1/6/2017
  4. LE DÉVELOPPEMENT DU PAYS DE FAYENCE : VOULU OU SUBI ? François Cavallier

  5. Diagnostic et stratégie de développement commercial en pays de Fayence, une étude de la CCI du Var 2016

  6. Carte et liste des commerces de Fayence source CCI Var 2018 feuille excel