Des épisodes orageux très intenses sont survenus cette semaine en pays de Fayence. Jeudi plus de 40mm d'eau sont tombés en une heure de manière localisée, sur Montauroux plaine et sud de Val Cros. Lerclerc fut sévèrement inondé; idem à Agora. Ces épisodes orageux seront sans doute de plus en plus violents avec le changement climatique. Rappel: le dernier épisode de pluie diluvienne survint fin novembre 2019 et laissa des traces à la ferme du Vosgien. Voir ou revoir les billets du blog que l'avais publiés dont principalement celui-ci.
Evidemment les conséquences de ces pluies en inondations des biens et propriétés bâties et non bâties sont dues à l'urbanisation et à l'absence, à l'insuffisance, ou à l'inadaptation des réseaux d'évacuation des eaux pluviales. Néanmoins, la nature c'est l'écoulement naturel des eaux des points hauts vers les points bas. L'urbanisation est un processus qui altère les écoulements naturels. J'ai publié récemment un billet sur ce sujet. LIEN.
Depuis le 1/1/2018, les communes sont astreintes à la compétence Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations dite GEMAPI. C'est une compétence juridique nouvelle, exclusive et obligatoire, des EPCI établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, dont notre CCPF. A ce titre la commune de Montauroux a l'obligation de prendre les mesures nécessaires, notamment dans le quartier de la Matade où se trouve la ferme du Vosgien.
Vu les pluies diluviennes de cette semaine, j'ai repris contact avec les propriétaires de la ferme du Vosgien.
Le seul exutoire de cette zone régulièrement inondée en cas d'épisodes méditerranéens, est un aven qui relie le Polje au réseau karstique sous jacent. Le débit de cet Aven a été mesuré à plusieurs rerises; il est de l'ordre de 80m3/heure. Il faut donc attendre que les eaux accumulées dans le Polje s'évacuent pour assècher la zone.
Le propriétaire actuel de la ferme du Vosgien avait été encouragé autrefois par la municipalité à s'installer dans cette zone pourtant bien connue pour être inondée, appelée le lac de Bellon. Le Vosgien avait aménagé des zones de stockage de l'eau. Ces zones se révèlent aujourd'hui insuffisantes vu, d'une part l'urbanisation qui s'est développée autour et en amont, d'autre part en raison de l'intensité des épisodes orageux liés au changement climatique.
Vu que l'aven est le seul exutoire, il convient donc d'envisager un accroissement des volumes de stockage des eaux pluviales.
Le propriétaire de la ferme du Vosgien est en retraite et n'exerce plus d'activité agricole sauf un troupeau de moutons. Il en a assez des inondations à répétition qu'il impute, à raison, à l'urbanisation qui l'entoure en amont de ses terres. Il a demandé à la mairie une action contre les riverains amont dont les eaux s'écoulent sur ses terrains. La mairie lui a proposé d'acheter son terrain, justement dans l'optique d'un aménagement pour accroître la capacité de stockage des eaux pluviales. Mais les deux achoppent sur le prix. Sauf accord amiable, la mairie devra entamer une procédure d'expropriation; ce serait très long, et le propriétaire in fine y perdrait plus qu'en négociant un prix de cession à l'amiable, d'autant que la commune y est ouverte. Le Vosgien doit donc se montrer raisonnable.
Je sais par le Vosgien que la mairie, à la suite de l'inondation de novembre 2019, avait demandé une étude géologique. Cette étude a été remise la semaine dernière. Le temps administratif est proche du temps géologique. Cette étude devrait être disponible, sur demande, en mairie. Sans en connaître la teneur, je suis certain que cette étude recommandera l'augmentation de la capacité de stockage pour être adaptée au débit de l'aven, sans inonder la route ni les propriétés de la Matade les plus proches.
Autre point EAUX dans cette partie de Montauroux: le bas du chemin de la Gipière partant du chemin du Belevédère. La dernière propriété en bordure gauche du chemin, sur la rive droite du rû du vallon de l'Olivier (appartenant à la famille ROST) , est régulièrement inondée et son chemin d'accès interne est de plus en plus en piteux état, au point qu'ils n'arriveront plus à sortir leur voiture. L'accès privé relève selon moi de l'aménagement privé. Mais le chemin, en rive gauche, n'a pas de fossé ou de canalisation d'évacuation des eaux vers l'aval. Il me paraît que la commune doit l'aménagement d'un fossé ou d'une canalisation à ces personnes. Difficile toutefois car ce chemin est très exigu, voire impossible d'accès à des engins de TP. C'est une zone qui, dans les conditions d'aujourd'hui, ne serait pas urbanisée.