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Livre-confessions de Hollande : Valls évoque sa «colère» et une «honte» des militants PS

 

LE SCAN POLITIQUE - Entre le président de la République et le premier ministre, rien ne va plus. L'hôte de Matignon n'hésite pas à multiplier les déclarations de défiance après la publication d'Un président ne devrait pas dire ça, le livre dans lequel François Hollande se confesse.

Déclaration après déclaration, Manuel Valls se détache de François Hollande. L'onde de choc du livre des deux journalistes du Monde qui ont collecté les confidences explosives du chef de l'Etat continue de faire son œuvre, quinze jours après la publication de l'ouvrage. Dans l'avion qui le conduisait vendredi à Bordeaux, le premier ministre ne s'est pas retenu, n'hésitant pas à exprimer auprès du Monde sa «colère» et à évoquer «la honte» des militants socialistes à la lecture d'Un président ne devrait pas dire ça (Stock). Aucun filtre pour Manuel Valls: «Il ne faut pas se taire et nommer les choses». Le premier ministre voit là l'occasion de s'émanciper, à quelques mois de l'élection présidentielle. L'ancien candidat à la primaire socialiste de 2011 dit «avoir désormais une véritable responsabilité» pour sortir la gauche du marasme dans lequel elle se trouve après un quinquennat sévèrement jugé par l'opinion.

Des mots durs qui irriteront encore un peu plus l'Elysée. Mardi dernier, un dîner entre les responsables de la majorité avait déjà tourné à la foire d'empoigne entre le couple exécutif, comme l'avait évoqué BFMTV. En cause, des déclarations peu amènes de Manuel Valls parues dans Le Canard enchaîné où il dézingue les confessions du chef de l'Etat: «C'est irresponsable, consternant, indéfendable, et cela peut-être cataclysmique. Je ne vois pas, après ça, comment il peut faire campagne! Cela ressemble à un suicide politique. Il faut maintenant éviter que ce suicide personnel ne devienne collectif».

Deux jours après la sortie dans les librairies d'Un président ne devrait pas dire ça, et alors que la polémique prenait doucement forme, Manuel Valls s'inquiétait déjà: «J'en mesure bien les conséquences», confiait-il. Dix jours avant, il s'était lancé dans une initiative de défense du bilan du chef de l'Etat. «Ça suffit d'être déprimé, ça suffit d'être honteux», lançait-il avec virulence lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Un livre plus tard, la valorisation du bilan s'est arrêtée net et la honte a changé de camp.

 

Source: lefigaro.fr