Le « made in France », inusable argument de campagne
Que le « made in France » est joli en cette période préélectorale ! Et comme il est de bon ton de se présenter en avocat du « patriotisme économique », sur un registre eurocompatible ou franchement protectionniste ! Le sujet, qui s’était imposé dans la campagne présidentielle de 2012, revient en grâce… politique pour celle de 2017, alors que la mondialisation reste un épouvantail pour de nombreux électeurs.
Plusieurs candidats n’ont pas hésité à répondre à l’invitation des organisateurs des deuxièmes Assises nationales du produire en France organisées les 8 et 9 septembre à Reims. Alain Juppé, Bruno Le Maire, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean-François Copé, Cécile Duflot, Arnaud Montebourg, tous participeront à un grand oral devant des centaines de chefs d’entreprise pour décrire leur vision et exposer leurs propositions. Avec une session de rattrapage pour les absents offerte par le Salon MIF (Made in France) Expo, du 18 au 20 novembre, à Paris.
Le made in France se réveille quand le pays se sent menacé par ses voisins, voit fondre l’emploi industriel ou doit se reconstruire. En 1932, déjà, dans une France frappée par la Grande Dépression venue des Etats-Unis, des industriels avaient lancé l’association Achetez français pour « marquer une préférence pour les producteurs français ». « Produisons français », clamait le candidat communiste Georges Marchais à la présidentielle de 1981, quand la barre des 2 millions de chômeurs se profile. « Nos emplettes sont nos emplois », affichera l’Association des chambres de commerce...