Marine Le Pen fait sa rentrée : les 3 éléments à retenir de son discours - L'Obs
Après un début d'année discret, Marine Le Pen a fait samedi 3 septembre sa rentrée à Brachay, en Haute-Marne, pour faire à nouveau entendre sa voix en vue de la présidentielle.
Vers 11h45, elle a pris la parole depuis la place centrale de ce petit village non loin de Colombey-les-deux-Eglises. Le Front national y règne sans partage : dès le premier tour des régionales de décembre, 23 de ses 29 votants ont choisi le bulletin Florian Philippot.
La présidente du FN, qui s'y rend depuis la présidentielle 2012 et y fait sa rentrée depuis 2014, a opposé la "France des oubliés" – son slogan depuis 2012 – à la "foire aux rustines" et aux "chicaneries politiques" parisiennes, notamment à droite avec la "primaire qui porte bien son nom".
Le FN en direct, comment le parti est devenu son propre organe de presse
1. Un référendum sur la sortie de l'UE
Marine Le Pen ne s'est guère étendue sur son programme futur, qui sera égrené jusqu'à mai 2017. Elle a toutefois réaffirmé qu'elle organiserait un référendum sur l'appartenance de la France à l'Union européenne si elle est élue présidente de la République en 2017.
Les Britanniques "ont choisi leur destin et décidé de quitter l'Union européenne. Ils ont fait le choix de l'indépendance [...] Ce référendum sur l'appartenance à l'Union européenne, je le ferai en France, car vous avez le droit à la parole", a déclaré la présidente du Front national lors de ce discours de 45 minutes entrecoupé de nombreux "Marineprésidente !" lancés par ses partisans.
"Oui, mes amis, il est possible de changer les choses. Un peuple peut décider d'emprunter une autre voie, la liberté peut encore nous guider. Français, nous pouvons redevenir un peuple libre, fier, indépendant, nous pouvons rendre à la France sa vraie place dans le monde", a-t-elle ajouté.
2. Un tacle à Sarkozy
Marine Le Pen a accusé l'ancien président Nicolas Sarkozy de faire "allégeance" au roi Salmane d'Arabie saoudite. "Début août, Nicolas Sarkozy a fait un déplacement secret au Maroc pour rencontrer le roi d'Arabie saoudite et l'assurer de sa bienveillante amitié. Il se voudrait le champion médiatique de la lutte contre l'islamisme radical, il a été faire allégeance au promoteur mondial du wahabbisme", a lancé la présidente du Front national. "Ne sommes-nous pas davantage victimes de nos politiques que des événements eux-mêmes ?", a-t-elle demandé.
Critquant un "personnel politique soumis aux Qataris ou aux Saoudiens", la candidate à l'élection présidentielle de 2017 s'est présentée comme une femme "libre par rapport au Qatar qui achète tout et tout le monde" mais aussi par rapport aux "banques et multinationales", "à l'Union européenne ou l'Allemagne qui la domine".
"Je ne reconnais aucun pouvoir étranger sur le peuple étranger, je ne crains ni n'ai prêté aucune allégeance à aucune puissance du monde", a insisté l'eurodéputée, qui se dit "libre aussi par rapport au bilan de cette classe politique".
"Libre par rapport aux ambitions des uns et des autres", Marine Le Pen "ne concourt pas pour être ministre ou Premier ministre d'untel ou untel" - allusion à la primaire de la droite - mais est "là pour porter [sa] propre vision".
3. "L'apaisement par l'autorité"
Revenant sur la polémique de l'été sur leburkini, que le FN comme une large partie de la droite souhaite interdire, elle a affirmé que "la femme est l'égale de l'homme, en tous points, partout, elle a le même droit à la liberté, au respect, à la même faculté de profiter du mode de vie français, à la plage, comme à l'école, dans la rue comme dans l'entreprise".
L'eurodéputée a revendiqué un temps d'avance sur ses adversaires sur "l'immigration de masse" qui se transformerait en "submersion",le "fondamentalisme islamiste, nouveau totalitarisme du XXIe siècle", les "frontières", "la mondialisation sauvage", le "made in France", etc.
"Sur tous ces sujets, ils ont changé dix fois de position, nous nous sommes cohérents, pugnaces, courageux", s'est félicitée Marine LePen.
"Notre position est sans ambiguïté : quelle que soit l'origine, la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou la religion, nous ne reconnaissons qu'une seule communauté, la communauté nationale" a-t-elle lancé.
"Le chemin que je propose est celui de l'apaisement par l'autorité", a-t-elle aussi dit, paraphrasant son slogan de "la France apaisée", se présentant comme "prête" à gouverner dès mai 2017 comme le serait selon elle le FN.