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Réponses aux problématiques sur les horaires de prières

Après avoir pris connaissance de mon écrit sur les horaires de prières que j'ai rédigé à l'occasion du calendrier de cet "institut sounnah", ( que voici: https://islamenscience.blogspot.fr/2015/03/critique-des-horaires-de-linstitut.html ) certaines questions se sont posées. Je prend donc le temps d'y répondre:

Question 1. Quelle est la solution ? que chacun des musulmans observe pour chaque prière si le temps de la prière est rentré ?

 

La réponse:

Il y a deux cas de figure: Soit tu es responsable d'une mosquée/centre islamique (imam, président de l'asso, etc.), soit tu ne l'es pas.

Dans le premier cas (si t'es responsable): alors il est obligatoire de revenir à la vue et de délaisser le calendrier. Soit c'est toi (en personne) qui t'en chargera, soit la tache devra être confiée à une tierce personne qui informera de l'entrée des horaires de prières ; tu as une responsabilité, et cette responsabilité tu te dois de la porter conformément à la shari'a du prophète Muhammad (salla Allah-u 'alayhi wa sallam). Si tu n'en es pas capable, alors il faut délaisser cette responsabilité. Le problème (qui est un signe de la fin des temps) est que les responsabilités sont portées par des gens qui ne les méritent pas. Celui qui porte cette responsabilité (celle d'une mosquée) se doit de s'instruire sur la façon d'observer les horaires de prières par la vue. Donc, pour répondre à la question: non, il n'est pas obligatoire à chaque musulman(e) d'observer par la vue, mais une personne se doit de le faire, puis informer les autres. Comme pour la vision de la lune de Ramadan. C'est un wâjib kiffâï.

Dans le second cas (si t'es pas responsable) tu te dois de continuer de prier avec le "groupe initial" et de ne pas apporter de "doute" sur la validité de leur prière en commun, contrairement à ce qu'a fait cet "institut sounnah" (!), si tu veux être assuré(e) que la prière dans ta mosquée est bien dans l'heure, alors tu te dois de vérifier par la "vue", non par un calcul, que ce soit le calcul de cet "institut sounnah", celui de l'UOIF ou un autre.

Après avoir vérifié par la vision, de deux choses l'une: soit la prière en groupe à la mosquée s'avère être dans son temps, soit ce n'est pas le cas.

- Dans le premier cas (si elle est dans son temps) alors al hamdo lillah ; il n'y a aucun problème.

- Dans le second cas (si elle n'est pas dans son temps) il y a ici aussi deux cas de figure:

Le premier: la prière n'est pas dans son temps, mais tombe dans le temps valable pour le "regroupement" (jam3) ; comme pour le voyage.

Exemple: après avoir observé, il s'avère que la prière d'al ichaa n'est pas accomplie dans son horaire à la mosquée, mais elle est accomplie avant l'entrée de son temps. Ici, al-ichaa est accomplie dans le temps valable pour le "regroupement".

Dans cette situation il faudra continuer à accomplir la prière avec le "groupe" (ne pas engendrer de divisions, de divergences, etc.) et la prière est valable (!)

Pourquoi ?!

Parce qu'il y a un "principe" qui dit que: si on tombe dans une situation où soit on prie en groupe avant l'heure, mais dans le temps du "regroupement des prières", soit on prie seul dans l'heure, dans ce cas il faut prier avec le groupe.

Al Hâfedh Ibn Hajar Al Asqualâni évoque cela dans "fath al-bâri" (je n'ai pas mémorisé les num du tome et de la page)

et l'imam Al Albani a aussi évoqué cela répondant à une question qui lui était parvenue de Palestine. En effet, l'Etat juif - qu'Allah le sorte de notre terre (!) - avait imposé un couvre-feu aux palestiniens qui tombait après la prière d'al-maghreb. Les palestiniens avaient donc envoyé la question à l'imam Al Albani : doit on prier al ichaa seul à la maison (vu qu'ils ne pourront pas ressortir pour aller à la mosquée) ou doit on faire le ichaa en groupe à la mosquée juste après avoir fait al maghreb ? 

Et sa réponse était de faire al ichaa en groupe juste après al maghreb, autrement dit "avant son temps", et ne pas la faire seul (évoquant ce "principe").

Ceci dit, s'il y a une autre mosquée qui accomplie al-ichaa en son temps "initial" alors il n'y a pas de mal à délaisser la mosquée qui l'a fait avant son heure au profit de celle-ci. Mais - par exemple - si le musulman sait qu'il n'ira pas dans la mosquée qui accomplie al ichaa en son temps "initial", parce qu'elle est loin - par exemple -, et que la mosquée qui est proche l'accomplie avant son temps, mais dans le temps du "regroupement", alors il se doit d'accomplir cette prière avec eux, et ne pas se contenter de la faire seul.

Le second cas de figure: la prière n'est pas dans son horaire, et n'est pas non plus accomplie dans l'horaire valable pour le "regroupement".

Par exemple: la prière d'al-fajr est accomplie avant son temps.

Dans cette situation, si une autre mosquée accomplie al-fajr à l'heure il faudra alors y aller. Sinon, il faudra quand même accomplir al-fajr dans cette mosquée qui la fait avant l'heure (avec le groupe) puis la refaire après dans son temps. La prière accomplie en groupe, dans ce cas, sera comptée surérogatoire.

La preuve a cela est le hadith rapporté par Muslim (1854) selon Abou Dhar.

Évidemment, cela n'empêche pas de conseiller ces imams qui accomplissent les prières hors de leurs temps afin qu'ils se rectifient, cela reste obligatoire.

Et là, je sens une question arriver: peut-on se réunir dans une salle, un appartement ou autre pour accomplir la prière dans son temps ?

La réponse: il faut savoir que la pluralité de groupes de musulmans qui accomplissent les cinq prières quotidiennes dans un même quartier est une bid'a (!) Autrement dit, plusieurs prières en commun dans un seul et même quartier est une bid'a (!). Par conséquent, il n'est pas permis d'instaurer une prière en commun dans un quartier, si la prière en commun est déjà accomplie dans ce quartier.

Il est nécessaire de savoir que lorsque la sharî'a parle de "prière en groupe", elle fait allusion à ce qu'on nomme الجماعة المقصودة .

C'est-à-dire: la "prière en groupe" ce n'est pas le simple fait d'être plusieurs personnes à faire la prière ensemble, mais c'est le groupe qui réuni les musulmans d'un même quartier. C'est pour cela qu'un homme qui accomplie la prière en groupe chez lui avec sa famille - par exemple - n'est pas considéré comme ayant accomplie la "prière en groupe". Certes, si plusieurs musulmans se trouvent dans un appartement - par exemple - et ne vont pas à la mosquée pour une raison X, il leur est préférable de prier en groupe plutôt que de prier seul, mais leur prière en groupe n'a pas la valeur de la prière accomplie avec le groupe qui réuni les musulmans du quartier, et leur prière en groupe n'est pas celle à laquelle la sharî'a fait allusion lorsque elle parle de "prière en groupe". 

Quant à la délimitation du quartier ? certes, lorsque nous parlons de "quartier", ce n'est pas leurs noms qui les délimitent. On ne dira pas "le quartier nommé ceci, il leur faut une seule mosquée" alors qu'il est possible que ce quartier soit tellement grand, qu'il lui faut deux mosquées - par exemple -. Il est aussi possible que plusieurs petits quartiers (qui ont tous un nom différent) soient proches les uns des autres de sorte qu'une seule mosquée leur suffira ; on ne dira pas "le quartier nommé ceci aura une mosquée, et celui ci une mosquée" etc. On ne prend donc pas en considération le nom des quartiers pour déterminer s'il faut une ou plusieurs prières en commun, mais on prendra en considération la "machaqa" ( contrainte ) subie pour se rendre à la mosquée.

 

Question 2. Ceci n'est pas propice aux gens de science ? (c'est à dire observer les temps de prière par la vue)

La réponse: non, ce n'est pas propice aux savants, car cela signifierai qu'il faut un savant à tout groupe de musulmans des quatre coins du monde. Ce qui consiste à charger une âme plus que ce qu'elle ne peut supporter. Autrement dit c'est: تكليف بما لا يطاق

Comme je l'ai évoqué dans la réponse à la question précédente, ce qui est obligatoire est qu'une seule personne s'en charge et l'annonce aux autres. Mais il est dans la mesure de tous et de toutes d'apprendre à reconnaitre l'entrée des horaires de prières par la vue. C'est cela qu'il convenait de faire, au lieu de rédiger et de propager des calendriers, à savoir: apprendre aux musulmans à reconnaitre les horaires de prières par leurs vues.

3. Je suis complètement perdu entre un calendrier de "ikhwans" pour "faciliter aux musulmans" et le calendrier de l'institut sounnah soutenu par des savants et l'avis d'Al Albani qui est pro-vision.

Si tu es, comme beaucoup d'autres musulman(e)s, perdu c'est bien à cause de ces calendriers. Tel est le résultat lorsqu'on délaisse une sunna. La sunna c'est d'observer par les yeux. Lorsque cette sunna fut délaissée, la division et la divergence se sont accentuées entre les musulmans, et l'adoration d'Allah a faibli. C'est ainsi pour l'observation de la lune pour les débuts de mois, et le fait de dire que chaque pays doit avoir son observatoire. Lorsque la sunna à ce sujet fut délaissée, qui consiste à se baser sur la vision et que les musulmans du monde entier doivent entamer tous ensemble, le même jour, leurs mois lunaires - notamment Ramadan -, la division, les divergences et les querelles se sont emparées des musulmans, et l'adoration d'Allah - ainsi que la umma - a faibli !

Le fait que ce soit des "ikhwâns" qui font une chose ne signifie pas forcément que c'est faux. Si les ikhwâns ont juste sur une question, alors nous reconnaitront qu'ils sont dans le vrai sur telle question. Mais ici, les ikhwâns et cet institut sounnah, sont tous dans le faux ! Aussi, la vision a prouvé que les horaires de l'institut sounnah sont erronés (!) ce n'est peut-être pas valable pour toutes les villes, mais j'ai eu des retours de plusieurs villes des quatre coins de la France : ils disent que les horaires de l'institut sounnah sont erronés.

La solution, celle qui ne contient aucun doute sur l'authenticité des horaires de prières et qui atténuera la divergence et la division, c'est bel et bien l'observation par la vue. Al Fawzan a aussi une fatwa qui va dans ce sens (je l'ai déjà postée sur twitter - https://twitter.com/islamenscience/status/610211590508515328 -). Lorsque nous disons que le retour au Coran et à la sunna est la solution aux problèmes de la umma, il ne faut pas que cela soit simplement une théorie, mais ça doit se concrétiser dans nos actes, et - ici - c'est dans les horaires de prières que nous devons prouver que nous croyons en cette solution.

 

4. J'avais lu de la part de nombreux savants même anciens qu'il y a une différence entre le calendrier pour les heures de prières et pour l'entrée et la fin de Ramadan

Pour ma part, j'ai lu cette distinction dans "al furûq" d'Al Qarâfî le mâlekite. Mais aucune argumentation convaincante ne fut avancée pour justifier cela.

La question se pose donc toujours: quel est l'argument qui prouve qui le calcul est interdit pour les débuts de mois, mais est permis pour les horaires de prières ?!

Sachant que déterminer les horaires des prières quotidiennes par le calcul est beaucoup plus subtil que le calcul pour déterminer les débuts de mois, l'autoriser pour les horaires de prières supposerai l'autoriser à fortiori pour les débuts de mois.

Et - subhân Allah - à la khotba de vendredi dernier, l'imam (un adepte des "ikhwâns"), a évoqué cela (!) il racontait qu'un jeune était venu le voir pour lui dire qu'il n'est pas permis de se baser sur le calcul pour annoncer le début du ramadan, et lui lui a rétorqué: "pourtant on utilise bien le calcul pour les horaires de prières cinq fois par jour, pourquoi on le ferai pas pour Ramadan ??" et le jeune s'est tu - apparemment - !!

Aussi, je vais évoquer une autre problématique de ces calendriers (calcul pour les horaires de prières) :

Ces calendriers donne des horaires pour les villes et leurs alentours. Or, rien dans le Coran et la sunna ne prouve qu'un horaire de prière est valable au niveau d'une ville, encore moins pour ses alentours. Qui peut apporter une preuve à cela ? La sharî'a a déterminé des signes pour connaître les heures de prières, et ces signes ne se réalisent  pas forcément en même temps pour une seule et même ville.

Par exemple: Pour al-maghreb, il faut que le disque du soleil ai disparu de l'horizon. Dès qu'il disparaît c'est l'heure de la prière d'al-maghreb et c'est aussi le moment où il faut rompre le jeûne. Je ne crois pas que le disque du soleil disparait au même moment pour tous les habitants d'une ville comme le Caire - par exemple - ! Sachant que le hadith dit: "ma communauté ne cessera d'être dans le bien tant qu'elle empressera la rupture du jeûne" il y a forcément au moins une partie des musulmans qui n'empresse pas la rupture du jeûne, et ceci est du à ces calendriers (!) Ces calendriers sont donc l'une des causes que la communauté n'est pas dans le "bien". Ici, j'ai pris l'exemple de l'une des plus grandes villes du monde mais c'est aussi valable pour des villes beaucoup plus petites que celle ci.

Voilà en bref, et Allah est plus savant...

 

Écrit par: Saffoine Ibn Galal