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Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »

Le président du Rassemblement national cultive sa « marque » à coups de discours flous. Dépassant largement en popularité Marine Le Pen, il commence à s’en émanciper, sous le regard bienveillant de Vincent Bolloré.

Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

 

Des partisans du Rassemblement national prennent un selfie avec Jordan Bardella, lors d’un meeting d’été du RN à Beaucaire (Gard), le 16 septembre 2023.

Des partisans du Rassemblement national prennent un selfie avec Jordan Bardella, lors d’un meeting d’été du RN à Beaucaire (Gard), le 16 septembre 2023. PASCAL GUYOT / AFP

 

Difficile de s’imaginer dans une réunion politique. Le tube Bande organisée résonne au Duplex, célèbre boîte de nuit parisienne, pour accompagner l’arrivée de la star du soir, ce samedi 27 janvier, vers 23 heures. Un costume sombre fend une nuée de téléphones tournés vers lui. L’ambiance est festive, rythmée par les textes subversifs des rappeurs marseillais, aux antipodes des valeurs que l’invité principal entend incarner. Des centaines de jeunes endimanchés scandent « Jordan, Jordan ! », rient lorsqu’un amuseur rêve tout haut de « Jordan 2027 » : nous sommes bien au lancement de l’écurie personnelle du président du Rassemblement national (RN), Les Jeunes avec Bardella.

 

Cela n’est pas qu’une soirée en discothèque. Il faut se figurer la valeur symbolique d’un tel événement dans un mouvement qui entretient le culte du chef et n’a jamais sanctifié qu’un seul nom, celui de Le Pen. Mais Jordan Bardella est porté par un courant puissant : l’opinion. En témoigne son entrée dans le traditionnel baromètre des 50 personnalités préférées des Français, produit par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, publié le 2 janvier, où il est le seul homme politique présent. Il s’y classe en 30e position, alors que Marine Le Pen n’y a jamais figuré. Au panthéon du consensus et du conservatisme, dans un palmarès très masculin, se hisse un homme de 28 ans imprégné des idées de la nouvelle droite, un courant racialiste de l’extrême droite, mais que les Français peinent encore à cerner. Aux yeux d’une majorité d’entre eux, il est encore ce jeune costumé et bien peigné qui s’inscrit dans le sillage de Marine Le Pen et s’invite sur les ondes tous les matins. Epaules formant un angle droit (il dit pratiquer le sport assidûment), calme olympien, diction claire, mots simples, formules percutantes.

D’autres sondages attestent d’une popularité au zénith. Elle est plus importante que celle de Marine Le Pen chez les diplômés du supérieur, les cadres et professions intermédiaires, les citadins, les Français les plus politisés et particulièrement de droite. Mais que l’on creuse un peu, et Jordan Bardella reste mal identifié dans l’opinion, ni repoussoir ni tout à fait lisible. Un positionnement flou recherché par la tête de liste du RN pour les élections européennes de juin. « Les hommes politiques sont des surfaces de projection pour les électeurs. Et moins les gens savent des choses sur vous, plus ils peuvent se projeter, souligne le sondeur Jérôme Sainte-Marie, à qui Jordan Bardella a confié la formation des cadres et militants du Rassemblement national. Marine Le Pen, vous ne pouvez pas en faire une conservatrice, donc ça la cantonne. Bardella, c’est plus ambigu. Je crois savoir ce que pense Marine Le Pen ; je ne suis pas sûr de savoir ce que pense réellement Jordan Bardella. »

Cantonné à un rôle subalterne

Plusieurs élus de la formation d’extrême droite avouent une même incapacité à définir les idées de leur président, et rares sont ceux qui se souviennent d’une conversation politique nourrie. La sémiologue Cécile Alduy, qui juge ses discours « lisses et vides de toute idée nouvelle », voit en lui « le meilleur publicitaire » des idées de Marine Le Pen, avec « un ton moins cassant, une politesse sans ironie, une attitude de premier de la classe qui ne veut pas froisser. Le fond, cependant, coche toutes les cases du discours attendu de l’extrême droite populiste qu’a mis en circulation Jean-Marie Le Pen, et que Marine Le Pen a peaufiné. »

Est-ce une bulle ? « Comme Gabriel Attal, l’exposition qu’ils connaissent n’est pas liée à un contenu politique fort, estime François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes et quelque peu inquiet des nombreux clins d’œil de Jordan Bardella vers l’électorat de droite. Sa dynamique est réelle, mais je ne vois pas ce qui la sous-tend. Cela peut devenir un problème car quand on va rentrer dans le fond des sujets… » La Macronie, de son côté, espère que l’ambitieux se retournera, à terme, contre Marine Le Pen.

 

Les lepénistes les plus confiants assurent que le duo navigue sur une mer d’huile, soulignent qu’il la vouvoie encore et qu’il y a cinq ans seulement, elle lui faisait répéter son premier grand discours avec la patience du professeur, dans une loge de la Mutualité, à Paris. Ne l’a-t-elle pas habilement cantonné à un rôle subalterne, celui de potentiel premier ministre, en affirmant qu’ils formaient un ticket, à plus de trois ans de l’échéance présidentielle ? Une promesse qui n’engage à rien, s’amusent des députés RN, conscients que l’obtention d’une majorité aux élections législatives en 2027 relève de la chimère. « Plus Jordan est apprécié par les Français, mieux je me porte. (…) Nous ne faisons pas une bataille d’Iznogoud », assurait Marine Le Pen dans Le Journal du dimanche, le 14 janvier, dans un entretien croisé visant à assurer de la solidité du binôme… et à rappeler une hiérarchie.

Dans son camp, la triple candidate à l’élection présidentielle continue de décider de tout, y compris des alliances et du programme aux élections européennes, en lien étroit avec son beau-frère Philippe Olivier, par ailleurs député européen. Mardi 30 janvier, en réunion de groupe à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen avait laissé le soin à Jordan Bardella d’expliquer pourquoi il conviendrait de voter massivement en faveur de la constitutionnalisation du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Après qu’il a argumenté, la patronne reprit la barre : « Ce que veut dire Jordan, c’est que ni lui ni moi ne souhaitons de vote contre. » La consigne ne fut pas entendue par les députés catholiques traditionalistes, qui s’y opposèrent dans l’Hémicycle.

Un destin de dauphin ?

Les plus expérimentés au parti redoutent une tempête lorsqu’un sondage le présentera comme mieux placé que Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027. Certes, il est déjà passé devant dans une enquête de popularité, mais les intentions de vote, c’est autre chose. « Ce jour-là, je lui conseille de mettre un costume en Kevlar », se marre le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, qui a subi les foudres de Marine Le Pen et trouvé refuge chez Eric Zemmour.

Au RN, chacun a en mémoire le bon mot du fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, à propos de son ancien numéro deux, Bruno Gollnisch : « Le destin des dauphins est parfois de s’échouer. » Tout le monde n’est pas convaincu que sa fille, mue par un ego décrit comme envahissant, ait rompu avec cette façon de penser.

 

Mais pour l’heure, quiconque s’amuse à mettre en doute les compétences du président du RN en petit comité doit s’attendre à subir les foudres de la patronne, à qui tout est rapporté – les députés Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy en ont fait l’expérience. Si Jordan Bardella était tenté par une échappée solitaire, certains au parti le mettent déjà en garde. « S’il s’envolait maintenant, il n’aurait aucun attelage », anticipe un député. « Il ne se lancera pas car Marine représente la figure maternelle auprès de notre électorat, veut croire Bruno Bilde, figure historique du marinisme. Il n’aura pas la réputation du traître comme Marion Maréchal ou Florian Philippot. »

Il y a plus concret que les sondages : la justice, avec le procès à venir concernant l’affaire des assistants parlementaires du parti au Parlement européen, où Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité et dans lequel Jordan Bardella n’est pas inquiété, bien que son nom figure au dossier. Le parti a cerclé de rouge la date du 30 septembre 2024, début d’un procès qui doit durer deux mois. D’ici là, où en sera Jordan Bardella ? Marine Le Pen elle-même admet « qu’il n’est pas frappé par le tabou moral du vote FN. J’en suis, moi, encore touchée ; pas seulement par mon nom, mais aussi par mon expérience ». La cheffe de file de l’extrême droite se dit prête à abandonner un jour le costume de la candidate s’il apparaissait qu’elle n’est pas la mieux placée : « Tout peut arriver si les Français et les adhérents le décident », a-t-elle lâché, lundi 5 février, sur le plateau du « 20 heures » de TF1.

Contrôle permanent de son image et de sa parole

Jordan Bardella n’en est pas là. Les seuls costumes qu’il endosse, pour l’heure, sont ceux de la marque néerlandaise Suit Supply, prisés de la jeunesse de droite pour ses tarifs abordables. Les vestes donnent ce qu’il faut d’assurance sans basculer dans le luxe filloniste. Ses aînés s’amusent de le voir sans cesse vérifier son look et les plis de ses pantalons, soulignent sa ressemblance avec le jeune Jacques Chirac et attribuent à son physique avantageux une part de sa popularité.

Décrit comme une éponge par ceux qui l’entourent, celui qui est considéré comme le « gendre idéal » de l’extrême droite vit dans le contrôle permanent de son image et de sa parole, jusque dans les discussions avec les journalistes sur un ton badin mais où reviennent les mêmes formules. Après avoir cherché durant dix-huit mois, l’émission « Complément d’enquête », diffusée le 18 janvier, sur France 2, ne lui a trouvé qu’une seule casserole : un compte Twitter anonyme sur lequel il partageait des propos insultants ou relayait des blagues racistes. Jordan Bardella assure ce que n’était pas lui mais s’est bien gardé de déposer une plainte en diffamation.

 

Lui qui, au début de la campagne présidentielle de 2022, renâclait encore au contact et fuyait le regard du public s’est adapté à la politique du selfie, qui avait déjà fait grimper la popularité de Marine Le Pen. Il faut l’observer accepter la demande, souvent d’une admiratrice, se mettre mécaniquement à hauteur de l’objectif, déclencher le sourire, et passer à la suivante. Un ballet qui peut durer de longues minutes. Son équipe de communication partage sur les réseaux sociaux ces images de bain de foule frisant parfois l’hystérie, avec de jeunes filles au bord des larmes.

« Il y a, sur le terrain, un côté rockstar, notamment auprès des jeunes qui l’abordent plus facilement que Marine Le Pen », assure le député RN du Gard Nicolas Meizonnet, qui a assisté au manège durant la feria de Nîmes, en septembre 2023. Stanislas Rigault, 24 ans et membre du bureau exécutif du parti d’Eric Zemmour, constate autour de lui « un très fort effet “Vu à la TV” et TikTok [Il compte 1,1 million d’abonnés sur le réseau social, davantage que Marine Le Pen et moitié moins que Jean-Luc Mélenchon]. Il plaît aux cathos tradis parce qu’il n’évite pas la question identitaire et, en même temps, il parle au provincial de classe populaire parce qu’il n’a pas de diplôme, s’appelle Jordan et se déplace dans les campagnes, donc c’est “un gars de chez nous” ».

 

Le président du RN ressemble à un produit à la mode. Du premier slogan de sa campagne des européennes, qui ne dit rien sinon une date (« Vivement le 9 juin ! »), le député du Gard Pierre Meurin dit qu’il vise à susciter l’attente d’un événement, « comme la sortie du dernier iPhone ». « Sa personnalité, ce qu’il incarne, fait appel aux mêmes réflexes de consommation. » « Il est devenu une marque, renchérit le sénateur lepéniste Aymeric Durox. Un visage connu dans une époque dépolitisée, une époque du selfie. » En Seine-et-Marne où il est élu, ce dernier dit rencontrer des élus de droite qui n’attendent plus que la prise du pouvoir du jeune homme pour basculer. Le sénateur se dit que « pour avoir toutes les chances de gagner, il faudrait que Jordan puisse faire le débat d’entre-deux-tours à la place de Marine ».

« Elargir notre base militante »

Ces dernières semaines, Jordan Bardella a posé les jalons d’une forme d’émancipation. On croit parfois entendre le récit tissé par Emmanuel Macron à ses débuts. Il juge que le clivage entre « bloc populaire et bloc élitaire », théorisé par Jérôme Sainte-Marie et sur lequel s’appuie Marine Le Pen depuis 2017, « a atteint ses limites ». « Avec ce clivage, on s’empêche d’accéder à ceux qui ne se vivent pas en perdants de la mondialisation », estime M. Bardella.

Il veut désormais « incarner le camp de la raison face aux excès », notamment face aux diplomates et aux grands patrons, qu’il dit rencontrer à tour de bras, sans jamais citer de nom. En privé, il considère « la forme du parti un peu dépassée » et voit dans les Jeunes avec Bardella un véhicule pour « élargir notre base militante, en attirant autour de ma personne et de ce que j’incarne ». Dans cette optique, il entend publier un livre sur le modèle de l’autobiographie de Marine Le Pen (A contre-flots, Jacques Grancher, 2006). Il assure l’écrire à la main, puis le taper patiemment sur son clavier. Une tournée de dédicaces est prévue au mois de juillet, dans l’idée de capitaliser sur une possible première place aux élections européennes.

L’éditeur est trouvé : comme l’a révélé L’Obs, il s’agit de l’éditrice de la « réacosphère » Lise Boëll, qui fit les succès d’Eric Zemmour et de Philippe de Villiers. Selon le récit fait au Monde, l’éditrice doit prendre la tête de la maison Fayard, et doit publier le livre de Jordan Bardella au mois de juin, comme Arnaud Lagardère l’a annoncé à l’actuelle directrice Isabelle Saporta. Telle est la volonté du nouveau propriétaire des lieux, Vincent Bolloré. Faut-il y voir le signe d’une préférence de l’homme d’affaires, qui ne cache pas mener un combat culturel et politique et n’a jamais estimé Marine Le Pen ? Son émission la plus regardée, « Touche pas à mon poste », animée par Cyril Hanouna, a en tout cas invité Jordan Bardella à cinq reprises depuis son accession à la présidence du RN, lui réservant un accueil très bienveillant.

 

Puissant faiseur d’opinions, Vincent Bolloré rêve de réconcilier l’extrême droite et la droite républicaine et de porter au pouvoir l’équivalent français de Giorgia Meloni, comme l’a révélé Le Monde. Là où Marine Le Pen ne supporte pas les derniers barons de LR, Jordan Bardella a tenté d’attirer plusieurs personnalités sur sa liste aux élections européennes – François-Xavier Bellamy en premier lieu –, brosse Bernard Arnault dans le sens du poil et voudrait moins d’Etat dans la vie économique.

Le logiciel idéologique de ses proches, quelle que soit leur génération, est moins souverainiste qu’identitaire et imprégné des idées de la nouvelle droite, une école de pensée qui postule l’existence des races et une impossible mixité, sous peine d’entraîner la disparition de l’une au profit de l’autre. Depuis que Jordan Bardella a pris la présidence du parti, la nouvelle droite a fait son retour dans les arcanes lepénistes, sous différentes formes.

 

« Pas d’expérience, pas de fief, pas de diplôme »

Le parti Reconquête ! observe avec bienveillance la montée en puissance de Jordan Bardella, vu comme celui par qui « l’union des droites » arrivera. Lui-même n’a-t-il pas grandi en regardant les vidéos d’Eric Zemmour sur CNews ? Très loquaces micro éteint, les conseillers de Reconquête ! tiennent à ménager l’homme publiquement. Un miroir inversé de la dernière élection présidentielle, lorsque, malgré les mauvais sondages, Jordan Bardella était très réticent à suivre la tactique dictée par Marine Le Pen : dresser le procès en misogynie et en racisme de son adversaire. « Utiliser des arguments de gauche pour taper sur Zemmour, ça ne lui allait pas », raconte un cadre de la campagne. En bon élève, il s’y était finalement plié.

Plusieurs ténors du RN s’empressent de souligner les limites du jeune homme. Personne ne conteste sa capacité de travail, lui qui glisse des cours d’anglais et d’économie dans ses séjours à Strasbourg plutôt que d’assister aux travaux en commission du Parlement européen. Mais certains soulignent son manque de maîtrise des dossiers durant les débats sur la réforme des retraites et craignent une campagne compliquée s’il s’aventure dans des émissions au format trop long. Sa solidité dans les émissions de télévision, y compris face à des adversaires expérimentés, a pourtant fait sa réputation et sa popularité auprès des militants. Un proche de Marine Le Pen résume cliniquement ses limites du moment : « Pas d’expérience, pas de fief, pas de diplôme. Jamais eu de responsabilité nulle part. Entourage très faible. »

Au RN, il a choisi comme premiers protecteurs David Rachline, maire de Fréjus, et Jean-Lin Lacapelle, député européen, davantage connus en interne pour leur goût de la fête que du travail. Son premier cercle est réduit et ose rarement le contredire. « Vous ne protégez pas Jordan ! », a récemment reproché Renaud Labaye, le bras droit de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale, au cabinet de Jordan Bardella. L’une des manifestations de relations parfois difficiles entre le chef de parti et la direction du groupe au Palais-Bourbon. Jean-Philippe Tanguy a subi les foudres de M. Bardella, après qu’il lui a reproché un séjour à Budapest pour une conférence organisée par les ultraconservateurs trumpistes, en mai 2023.

Même punition pour Sébastien Chenu à l’automne 2022, lorsque le vice-président de l’Assemblée avait suggéré à Jordan Bardella de se présenter aux prochaines élections municipales à Marseille. Là où le député voyait pour son cadet l’opportunité de briller et de se frotter aux réalités d’une campagne de terrain, M. Bardella y a vu une tentative de l’envoyer au casse-pipe, alors que les deux hommes briguaient le rôle de premier ministre putatif de Marine Le Pen.

« C’est une génération très précautionneuse, ils s’imaginent que s’ils perdent, ils disparaissent », se désole Sébastien Chenu auprès de ses proches. « Les fiefs en politique, c’est fini », répond Jordan Bardella, qui avait déjà refusé de se présenter aux élections législatives dans le Var en 2022. Après l’élection de 89 députés, en juin 2022, le député du Pas-de-Calais Bruno Bilde lui avait lancé, hilare : « Tu vas être le président des gommes et des crayons ! » Un an et demi plus tard, les lepénistes constatent que Jordan Bardella s’occupe moins de l’intendance que de son propre destin.

Clément Guillou et Corentin Lesueur

 

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