JustPaste.it

Le stage hors études, un système bien rodé qui fragilise l’insertion professionnelle des jeunes diplômés

Face à la difficulté de trouver un premier emploi stable, de nombreux jeunes diplômés s’inscrivent à des formations « fantômes » afin d’obtenir des conventions de stage hors études. Un système à la limite de la légalité, dont profitent les employeurs.

Par Eliott Nail

Publié le 18 juillet 2024

Lorsque s’affiche sur LinkedIn une offre de stage lui proposant de travailler « au service com » d’un club de sport professionnel, Hugo (le prénom a été modifié), 21 ans, saute de joie. Sans activité depuis la fin de sa licence de journalisme et communication, trois mois plus tôt, il postule et obtient le stage dans la foulée. « La RH m’a demandé de lui envoyer la convention de stage au plus vite, je devais commencer le lundi suivant », retrace-t-il. La panique le gagne. En France, les stages en entreprise de six mois sont interdits aux étudiants hors cursus pédagogique.

Après quelques recherches en ligne, Hugo découvre un véritable « marché » de la convention de stage. Des dizaines d’annonces promettent, contre quelques centaines d’euros, de fournir un document « conforme à la loi » en moins de 24 heures. Il en appelle plusieurs, puis s’inscrit à Fac for Pro Education, une formation qui dispense des cours en présentiel et en ligne. Coût de l’opération : 550 euros. Le lendemain, le stage est validé sans problème. Hugo n’a eu besoin de suivre aucun cours.

 

La stratégie de Fac for Pro Education joue avec les largesses de la loi française encadrant les stages. Pour fournir légalement des conventions conformes, les écoles doivent proposer 200 heures de cours au minimum sur une année, dont 50 heures dispensées en présence des étudiants. Un strict minimum que propose la formation, avec une particularité : l’étudiant peut débuter son stage immédiatement après l’inscription dans l’école, sans effectuer le moindre cours au préalable.

« Avantage concurrentiel »

« On met l’étudiant au service de l’entreprise », assume Caroline Barnaud, directrice de Fac for Pro Education. Si elle dément encourager les étudiants à s’inscrire uniquement pour obtenir une convention de stage, la démarche est clairement mise en évidence sur la page d’accueil du site Web de l’école. « Ce qui peut possiblement prêter à confusion, c’est qu’on est hyperréactif et qu’on délivre la convention de stage très rapidement », justifie-t-elle. Avant d’admettre : « C’est notre avantage concurrentiel. »

« On a inventé un véritable marché du stage », alerte Dominique Glaymann, professeur émérite de sociologie à l’université d’Evry et spécialiste des questions liées à l’insertion professionnelle. Pensé à l’origine pour permettre aux étudiants de « compléter leur formation, repenser leur projet professionnel et préparer un premier réseau », le principe du stage est aujourd’hui très souvent dévoyé, dénonce le sociologue.

La méthode Fac for Pro est dupliquée par de nombreuses formations, comme la Paris Executive Business School (PEBS), un organisme privé d’enseignement en ligne. Sa directrice de formation, Maria Pouloudi, explique s’assurer du suivi des cours par les étudiants grâce à « un outil qui a été contrôlé et validé par l’inspecteur de l’académie ».

« Tout, dans cette formation, est automatisé », indique Julie (le prénom a été modifié), 24 ans, qui s’est inscrite à PEBS dans le but d’obtenir une convention de stage pour six mois, après trois ans d’études d’économie à l’étranger. Elle assure n’avoir jamais eu aucun « contact humain » avec le personnel. Une situation peu conforme à la loi, qui précise qu’un enseignant référent est « tenu de s’assurer (…) à plusieurs reprises durant le stage ou la période de formation en milieu professionnel, de son bon déroulement ».

 

Contacté, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ne s’exprime pas sur ces deux formations, mais répond « travaille[r] depuis des mois sur la régulation de l’offre de formations privées », sous la forme d’un nouveau label. Sa présentation, prévue en juin, a été reportée pour cause de réserve électorale.

Référente fantôme

Le phénomène est « inquantifiable par définition, un peu comme le travail au noir », explique Dominique Glaymann. Et si les formations précédemment évoquées sont aux frontières de la légalité, d’autres sites ont des méthodes parfaitement illégales. La plate-forme BeStudentAgain – mise en demeure par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche mais toujours active – est très populaire chez les jeunes diplômés, car moitié moins chère que la concurrence.

Sa méthode : éditer des conventions de stage grâce à un partenariat avec une université sud-africaine. Sur toutes les conventions que Le Monde a pu consulter, le nom d’une même référente fantôme revient systématiquement, sans possibilité de la joindre. Contactées, ni la plate-forme ni l’université partenaire n’ont répondu à nos questions.

La situation interpelle Laure Quatreboeufs, vice-présidente de l’université de Rennes chargée de l’insertion professionnelle : « Cette pratique est à condamner, le stage est une période de formation qui nécessite un tuteur pour échanger avec les étudiants et les accompagner », souligne-t-elle.

Le « marché » des conventions de stage a été rendu possible par une démultiplication des stages. Jusqu’aux années 1980, ces périodes de formation en entreprise étaient surtout réservées aux écoles d’ingénieurs et aux formations professionnelles de courte durée. Mais « face à la massification de l’enseignement supérieur et l’apparition d’un chômage de masse, les pouvoirs publics et institutions d’enseignement ont voulu professionnaliser des formations souvent considérées comme trop théoriques », retrace Dominique Glaymann.

 

Aujourd’hui, 91 % des diplômés bac + 5 ont effectué au moins un stage durant leurs études, rapporte l’Association pour l’emploi cadres dans son dernier baromètre, publié en 2023. A l’université de Rennes, les périodes de stage sont désormais obligatoires en master, en BUT, et sont « fortement encouragées » pour les étudiants en licence.

Reste que l’inflation du stage amène beaucoup de jeunes débutants « à penser cette période en entreprise comme un outil d’insertion vers l’emploi », analyse Dominique Glaymann. Pourtant, ce n’est pas le stage qui fait l’insertion, mais la réputation de l’école et la qualité du diplôme : « Dans beaucoup de cas, on observe que l’entreprise pré-embauche un étudiant d’une bonne école en le prenant en stage. La décision d’embaucher est donc prise avant, il n’y a pas de lien de causalité », développe le chercheur.

« Un piège terrible »

Pour un certain nombre d’employeurs, le recours à des stagiaires est surtout devenu un outil économique, permettant de réduire les coûts sans embaucher derrière. « C’est ce que les économistes appellent un effet d’aubaine, considère Dominique Glaymann. D’un côté, vous avez des centaines de milliers de jeunes qui ont besoin de stages pour valider leur diplôme. De l’autre, vous avez des employeurs qui ont comme seule obsession de diminuer le coût du travail. »

Cette conjoncture favorise les abus, comme les « CDI déguisés », qui consistent à faire tourner des stages de six mois sur un même poste. La loi demande pourtant aux entreprises de respecter un délai de carence de deux mois entre deux stages longs similaires. Mais la pratique est particulièrement difficile à contrecarrer, d’autant plus lorsque le suivi des stages est défaillant. « Le stagiaire avant moi, sur le même poste, est parti dix jours avant que je débute », observe Hugo, qui affirme occuper les mêmes responsabilités que ses collègues en CDI.

Julie, diplômée depuis maintenant un an, a déjà fait deux stages hors cursus pédagogique dans le secteur financier. Elle se désole de cette course à la distinction. « Combien de stage de six mois doit-on faire avant d’être crédible sur le marché du travail ? »

Une situation d’autant plus dommageable que « la course aux stages ne gomme pas les inégalités », analyse Anthony Hussenot, professeur des universités en sciences de gestion à l’université Côte d’Azur. Au contraire, elle les accentue. « J’ai vu des étudiants qui sont obligés de lâcher leur job étudiant, leur logement, et de retourner habiter chez leurs parents pour pouvoir faire un stage et valider un diplôme », regrette Dominique Glaymann.

 

« C’est un piège terrible », résume le professeur. D’autant que les stages hors études bénéficient parfois à certains étudiants, souvent les plus diplômés, ce qui entretient l’espoir. Hugo, lui, est partagé. « Très heureux » de pouvoir faire le stage de ses rêves, il appréhende son issue, dans quelques mois. Il devra alors appeler le stagiaire qui lui succédera, pour le former. Peut-être aura-t-il, lui aussi, payé pour travailler.

Eliott Nail 

 

...................................................

 

« On se dit que ça payera forcément plus tard » : quand l’espoir fait travailler les jeunes presque gratuitement

Par Séverin Graveleau Publié le 18 avril 2023

EnquêteStages, bénévolat, projets non rémunérés, service national universel, service civique... les jeunes hommes et femmes qui acceptent cette logique de « travail de l’espoir », selon l’expression des sociologues, en espèrent un retour sur investissement.

Angèle, 22 ans, qui a obtenu son BTS tourisme en 2021, a dû se résoudre à effectuer en 2022 un service civique dans le secteur de la petite enfance, près de Limoges, faute d’avoir trouvé un emploi après ses études. « J’avais besoin d’argent pour ne pas dépendre de mes parents, et d’expériences pour enrichir mon CV. Aussi enrichissant que cela ait été, 580 euros d’indemnité, c’est quand même ridicule pour trente heures de travail, intense, par semaine ! », raconte la jeune femme.

De son côté, Julia, Parisienne de 24 ans, a suivi, durant près de deux ans, un stage pendant et après ses études de sciences politiques pour « faire briller [son] CV », avec « l’impression, parfois, de travailler comme un employé lambda dans des structures qui ne pourraient pas tourner sans stagiaires ». Quant à Caroline, graphiste de 26 ans à Amiens, elle se désole devant cette nouvelle offre d’emploi, où on lui demande encore, en guise d’exercice de recrutement, « une création qui [lui] prendrait des heures, et dont [elle est] certaine qu’elle sera réutilisée par cette entreprise ensuite ».

Outre le fait qu’elles utilisent toutes trois spontanément le terme de « Graal » pour parler, en souriant à peine, du CDI qu’elles rêvent de décrocher, Angèle, Julia et Caroline ont comme point commun d’avoir eu l’impression de travailler gratuitement, ou presque, dans l’attente d’un « vrai statut de travailleur, avec un vrai contrat et un vrai salaire », comme dit Angèle.

Concurrence

Service civique, stages, bénévolat en tout genre, projets non rémunérés effectués dans le cadre d’une candidature, service national universel, expérience de volontariat international au sein du Corps européen de solidarité, activités obligatoires dans le cadre du contrat d’engagement jeune… « Ces expériences professionnelles, qui apparaissent dans le parcours des jeunes depuis vingt ans, sont bien des formes de travail, mais pas d’emploi. Comme on parle de “travail bénévole” ou de “travail domestique” », commente la sociologue Florence Ihaddadène. Elle réalise des études, depuis plusieurs années, sur le service civique, et publiera prochainement un ouvrage sur la notion de « promesse » dans les politiques de jeunesse.

 

Selon Mme Ihaddadène, les activités décrites par les trois jeunes femmes répondent plus précisément « à une même logique de “travail de l’espoir” », particulièrement de mise dans la période qui sépare les études du premier emploi pérenne. La sociologue reprend ici le concept de hope labour développé par les chercheurs américains Kathleen Kuehn et Thomas F. Corrigan, désignant, selon leurs travaux sur le sujet, « un travail non ou sous-rémunéré effectué dans le présent, souvent pour l’expérience ou l’exposition, dans l’espoir que de futures opportunités d’emploi puissent suivre ».Une notion popularisée en 2018 par la sociologue Maud Simonet, dans son livre Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (Textuel).

 

Julia, l’ancienne étudiante en sciences politiques qui a cumulé les stages, le dit autrement : « On sait bien qu’à court terme on n’est pas gagnant économiquement, mais on se dit que ça payera forcément plus tard, que l’on va acquérir des compétences, du réseau, etc. » La jeune femme est allée jusqu’à accepter, en 2022, de continuer quelques semaines à travailler en tant que bénévole dans le think tank où elle terminait un stage, « juste le temps qu’ils trouvent un autre stagiaire ». Face à la concurrence sur le marché du travail, « il faut jouer le jeu », résume-t-elle.

« L’incertitude comme norme sociale »

Certes, le nombre de jeunes sans emploi, ni étude ou formation (les fameux « Neet ») est en baisse ces dernières années. De même que le taux de chômage des 15-24 ans, qui tombe en 2023 autour de 17 % − contre 22 % en 2018 −, soit toujours deux fois plus que la population générale. Mais leurs emplois sont aussi plus précaires : en 2020, plus d’un jeune sur deux exerçait son activité en CDD, en intérim ou en apprentissage, contre seulement 17 % au début des années 1980, selon les chiffres de l’Observatoire des inégalités. Ils représentent, en outre, une part significative des personnes « appartenant au halo autour du chômage », selon l’expression de l’Insee ; catégorie nébuleuse mais néanmoins officielle définissant les citoyens pour lesquels les frontières entre emploi, chômage et inactivité sont floues.

 

Autrement dit, avec la hausse continue du niveau d’études, les places pour les CDI sont devenues chères et la course à la distinction s’opère. Qu’ils soient précaires ou diplômés, « les jeunes ont intériorisé l’incertitude comme norme sociale »,explique la chargée d’études à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), Julie Couronné, dans une étude de 2019 sur leur rapport au travail. Elle poursuit : « Ils ont aussi intégré que chacun doit agir pour être diplômé, expérimenté (au moyen de stages, de “petits” boulots ou d’actions bénévoles), pour adopter les “bonnes conduites” (langagières, vestimentaires, gestuelles), être conforme, disponible, flexible… pour mériter de trouver un emploi, de le garder, puis construire leur carrière. »

Dans un tel contexte, « ce besoin réel de se différencier face aux autres jeunes et cette concurrence qui fait peur, certaines entreprises l’ont bien compris et en abusent parfois », témoigne Caroline, la jeune graphiste qui enchaîne les contrats courts depuis sa sortie d’études. « Il faut une certaine maturité et du recul pour pas se laisser enfermer là-dedans. »

« Logique utilitariste de l’engagement étudiant »

Les expériences de travail hors emploi qui fleurissent sur les CV, qu’elles se fassent dans le cadre d’une formation, d’un engagement ou d’un stage, servent « autant à se professionnaliser qu’à combler les trous dans le CV, afin de ne pas être suspecté d’oisiveté ou d’assistanat, comme cela arrive parfois », continue Mme Ihaddadène. Ces activités sont plus ou moins choisies et utilisées de manière « stratégique », selon que l’on est un jeune non diplômé ou décrocheur, ou un étudiant dans un secteur où la concurrence est rude (culture, communication, art, mode, tourisme, etc.) cherchant à se démarquer ou patientant un peu, en attendant un poste. Une « logique utilitariste de l’engagement étudiant » qu’évoquait, en 2020, une autre étude de l’Injep.

« Le service civique est clairement utilisé par les jeunes et leurs familles comme une expérience qui prépare à l’emploi, en plus du fait de s’engager pour la société », explique Nadia Bellaoui, la présidente de l’Agence du service civique, concédant ainsi, à demi-mot, l’évolution de l’objectif initial du dispositif, censé répondre, prioritairement, aux envies d’engagement de la jeunesse. Il reste que « près de 90 % d’entre eux se déclarent satisfaits de leur mission de service civique, et 70 % des recruteurs pensent qu’il est effectivement un atout sur le CV d’un jeune », précise-t-elle. Dans ce cadre, elle ajoute que son organisme est « très attentif à la question de la revalorisation de l’indemnité des missions de service civique ». Celles-ci sont d’ailleurs « reconnues dans le calcul de la retraite » et ne se substituent en théorie pas « à des emplois dans les structures d’accueil ». Alors que le service civique concernait 5 000 jeunes par an à son lancement en 2010, ils étaient 145 000 en 2021.

L’emploi en France, ce « totem »

L’inscription, en 2020, du service civique dans le plan « 1 jeune, 1 solution », porté par le ministère du travail, rapproche un peu plus le dispositif d’un outil d’aide sociale et d’insertion professionnelle. Cette explosion des services civiques s’est, par ailleurs, faite de manière concomitante avec la chute du nombre de « contrats aidés » depuis 2017, dont les structures d’accueil ne sont pas si éloignées, et qui touchaient de nombreux jeunes. A la différence près que le contrat aidé est un « contrat de travail ».

Si les expériences de travail hors emploi ne sont pas totalement nouvelles, « leur diversification et leur institutionnalisation, ainsi que le fait qu’elles soient valorisées dans les politiques publiques sur le mode “autoréalise-toi et engage-toi pour montrer ce que tu vaux”, sont récents », commente le sociologue François Sarfati. Il brocarde ainsi, dans le dernier ouvrage dont il est coauteur, Gouverner par l’emploi. Une histoire de l’école 42 (PUF, 2022), le « totem »que serait devenu l’emploi en France, qui justifierait qu’« on demande aux jeunes d’accepter des statuts de travailleur de plus en plus précaires, pour monter en compétences et enrichir leur CV, en leur apprenant ainsi à se passer des droits au chômage ou à l’assurance-maladie, et des cotisations retraite ». Un risque de « socialisation à la précarité » aussi pointé du doigt par les autres chercheurs interrogés.

Cette « valeur cardinale du travail », selon le sociologue, expliquerait aussi que l’on demande aux formations désormais d’être « avant tout professionnalisantes », notamment en incitant leurs étudiants et les entreprises à multiplier les stages.Résultat : le nombre de stages a explosé depuis vingt ans, avec aujourd’hui près de 80 % des diplômés du supérieur qui en ont suivi au moins un au cours de leur cursus.

Des stages de qualité « hétérogènes »

Une étude du Cereq de 2021, tout en montrant l’apport réel des stages dans l’insertion des jeunes, mettait aussi en exergue des stages de qualité et de professionnalisation très « hétérogènes », selon les niveaux et les cursus. Une moitié des stages effectués dans l’enseignement supérieur est gratifiée, car ils durent plus de deux mois, en accord avec une réglementation obtenue de haute lutte par le collectif Génération précaire en 2008 (à hauteur de 4,05 euros l’heure au minimum).

« Je me demande combien d’emplois juniors en CDD ou en CDI pourraient être créés si les employeurs n’avaient pas les stages ou les services civiques », s’interroge avec perplexité Julia. Un peu « désabusée » à la fois par sa quête infructueuse d’un emploi depuis un an, malgré ses multiples stages réalisés, et par « le fait que les jeunes soient un peu pris pour des cons sur le marché du travail », elle a décidé, ces dernières semaines, de s’accorder une pause dans ses recherches.

« Mais il ne faut pas croire : j’ai toujours envie de travailler, précise-t-elle. J’ai un peu honte de le dire, mais quand on voudra bien me le donner, ce CDI, je vais bosser à fond pour gagner ma vie, plus de quarante-cinq heures par semaine s’il le faut. Contrairement à ce que l’on dit, les jeunes veulent travailler, vous savez ! »