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Parmi les retraités aussi, l’ascension du vote d’extrême droite

En Loire-Atlantique, la percée du Rassemblement national dans deux quartiers où vivent de nombreuses personnes âgées illustre l’évolution des votes de cette catégorie. Au niveau national, si les « très âgés » continuent de faire rempart, les baby-boomeurs sont davantage attirés par un vote « protestataire » d’extrême droite.

Par Béatrice Jérôme (Orvault, Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale)

 

 

Tuiles orange en terre cuite à Saint-Sébastien-sur-Loire, ardoises grises à Orvault. Rive gauche et rive droite de la Loire, les deux communes de Loire-Atlantique bordent Nantes au sud et au nord. Chacune compte un quartier dont un tiers des habitants sont à la retraite, aux niveaux de vie modeste ou aisé : la Jaunaie-Profondine à « Saint-Sébastien », La Cholière à Orvault.

Historiquement à gauche, les deux villes ont placé la liste de Raphaël Glucksmann (Parti socialiste, PS) en tête aux élections européennes du 9 juin. Mais les habitants de La Cholière ont aussi voté à plus de 22 % pour l’extrême droite (Rassemblement national, RN, et Reconquête !), alors que la moyenne communale a atteint 20 %. Et à la Jaunaie-Profondine, l’un des deux bureaux de vote du quartier a marqué un record à plus de 25 % pour l’extrême droite, contre 19,56 % sur l’ensemble de la commune.

Portrait de Martial, 83 ans, retraité et ancien travailleur en centre aéré. Il votera pour le Rassemblement National aux prochaines élections législatives. À Saint-Sébastien-sur-Loire, le 21 juin 2024.

Portrait de Martial, 83 ans, retraité et ancien travailleur en centre aéré. Il votera pour le Rassemblement National aux prochaines élections législatives. À Saint-Sébastien-sur-Loire, le 21 juin 2024. JÉRÉMIE LUSSEAU POUR « LE MONDE »

 

Ce vendredi 21 juin, Martial (qui n’a pas souhaité donner son nom) donne un coup de balai devant sa maison dans le quartier de la Jaunaie. « Ici, il n’y a pas d’insécurité. Mais là-bas, on est envahis par les Noirs et les Arabes », dit-il, le doigt pointé vers les logements sociaux en lisière du quartier. A 80 ans passés, l’ancien moniteur de centre aéré de la ville de Nantes se plaint aussi du prix de l’essence qui flambe. Il ne s’en cache pas : il votera RN aux législatives comme auxprésidentielles de 2017 et 2022. « Et on verra bien ! »

Changements culturels

« Les retraités suivent la tendance générale du pays, mais ce qui est impressionnant, c’est à quel point leur répulsion pour l’extrême droite est en train de s’effacer », observe Mickaël Blanchet, géographe au Gérontopôle des Pays de la Loire, auteur d’une étude sur le comportement électoral des retraités de ces deux quartiers. Pourtant, jusqu’en 2022, les plus de 65 ans ont nettement plébiscité les candidats sortants et les partis de gouvernement, de gauche et bien plus encore de droite, rappelle Bernard Denni, professeur émérite à Sciences Po Grenoble. Leur vote « légitimiste » a permis l’élection et la réélection d’Emmanuel Macron en 2017 et en 2022.

 

Encore aujourd’hui, les 70 ans et plus sont restés les plus fidèles au parti présidentiel. Le 9 juin, aux européennes, 26 % d’entre eux ont choisi la liste Renaissance, soit le taux le plus élevé de toutes les tranches d’âge. Les « très âgés »demeurent pour des raisons historiques « allergiques à l’extrême droite », souligne Mickaël Blanchet. En revanche, 34 % des 60-69 ans ont voté pour le RN, qui totalise 31,4 % au niveau national.

Des personnes âgées font leurs courses sur un marché, à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024.

Des personnes âgées font leurs courses sur un marché, à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024. JÉRÉMIE LUSSEAU POUR « LE MONDE »

 

La progression de ce vote chez les seniors s’explique par les changements culturels. Les spécialistes de l’électorat âgé mettent en évidence le recul de la culture catholique, la hausse du niveau de l’instruction, la montée de l’individualisme. Autant d’évolutions sociologiques qui ont façonné le tempérament plus protestataire de la génération des baby-boomeurs, nés après guerre.

« Traditionnels » et « émancipés »

« Les valeurs jouent un rôle très important dans le vote, plus encore que le niveau socio-économique », insiste Bernard Denni, auteur du chapitre consacré aux votes des seniors dans l’ouvrage collectif Citoyens et partis après 2022 (PUF, 424 pages, 22 euros). En s’appuyant sur l’étude d’une cohorte de plus de 250 futurs ou jeunes retraités (étude Youngelect 2022, coordonnée par Vincent Tiberj, professeur des universités à Sciences Po Bordeaux), il fait apparaître un clivage au sein des baby-boomeurs.

 

D’un côté, les partisans de l’ordre et de l’autorité qu’il appelle les « traditionnels ». Les boomeurs « aisés » de ce groupe ont voté à 49 % pour « la droite identitaire », écrit-il, au premier tour de la présidentielle de 2022, et les « modestes » à 59 %. Le second groupe du même âge, les « émancipés », dont la vision de la société est plus ouverte, a voté à 6 % pour la droite extrême chez les « boomeurs aisés » et à 13 % pour les « modestes ». « Le vote des seniors a longtemps été un bloc homogène, il est devenu de plus en plus multiple », résume le politiste.

 

L’étude de Mickaël Blanchet, professeur associé à l’université d’Angers, met aussi au jour cette « pluralité ». Sur la quarantaine de retraités de La Cholière ou de la Jaunaie-Profondine interrogés en 2021 et 2022, une vingtaine vote pour le centre droit et la droite, près de dix pour l’extrême droite, une minorité pour la gauche. Le géographe montre que Ie vote RN pour certains retraités est « une façon d’affirmer leur place dans la société, qu’ils sentent menacée du fait de leur vieillissement et de leur perte d’autonomie ». Ils expriment « une volonté de rester au-dessus de la mêlée socialement »,selon le géographe. « Un rapport conflictuel avec leur voisinage » peut aussi les incliner à se tourner vers l’extrême droite.

Julie Laernoes, députée sortante et candidate du Front populaire au prochaines élections légilatives fait campagne sur un marché avec son équipe, à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024.

Julie Laernoes, députée sortante et candidate du Front populaire au prochaines élections légilatives fait campagne sur un marché avec son équipe, à Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024. JÉRÉMIE LUSSEAU POUR « LE MONDE »

 

Colette Vinet-Pinson, 76 ans, conseillère municipale de gauche à Orvault, l’observe au quotidien. Les retraités « qui se replient sur eux-mêmes, c’est foutu. Ils vont vers le RN », regrette cette ex-experte-comptable, bénévole à la bibliothèque, qui tracte vendredi 21 juin pour le candidat du Nouveau Front populaire (NFP), Karim Benbrahim (PS), dans la 1recirconscription de Loire-Atlantique.

Un tiers des votants

Sur les marchés d’Orvault et de Saint-Sébastien-sur-Loire, les chalands âgés sont nombreux à renvoyer dos à dos Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Mounir Belhamiti, député sortant (Renaissance) présent entre les stands, prend la mesure du rejet du chef de l’Etat : « Vous ne trouverez aucun candidat du camp républicain qui a mis la photo de Macron sur ses affiches », glisse-t-il.

Portrait de Monique Chandellier, 71 ans, retraitée et ancienne juriste. Elle votera pour le Front Populaire aux prochaines élections législatives. À Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024.

Portrait de Monique Chandellier, 71 ans, retraitée et ancienne juriste. Elle votera pour le Front Populaire aux prochaines élections législatives. À Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 21 juin 2024. JÉRÉMIE LUSSEAU POUR « LE MONDE »

 

Sur le marché de Saint-Sébastien-sur-Loire, Monique Chandellier, 71 ans, apostrophe Julie Laernoes, députée écologiste sortante dans la 4circonscription de Loire-Atlantique et candidate sous la bannière NFP : « On est de tout de cœur avec vous, mais à condition qu’on n’ait pas Mélenchon à Matignon. »

« L’une des inconnues de ces législatives sera le comportement des plus âgés au second tour », souligne Jean-Philippe Viriot-Durandal, professeur de sociologie à l’université de Lorraine, et spécialiste des enjeux de l’avancée en âge. Le 7 juillet, « les retraités se prononceront au cas par cas selon les circonscriptions, prédit Bernard Denni. Mais leur choix du fait de leur poids électoral sera décisif ». Les plus de 65 ans comptent pour plus d’un tiers des votants.

 

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Le RN à la conquête du vote des seniors, son « plafond en béton armé »

Très mobilisé en particulier lors des élections intermédiaires, l’électorat âgé est l’objet de toutes les attentions de la part des stratèges du Rassemblement national. Pour les séduire, outre l’atout « jeunesse » que constitue Jordan Bardella, ils multiplient les gages d’assurance et de sérieux.

Par Clément Guillou

Publié le 20 avril 2024

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, sur un marché de Belfort, le 23 mars 2024.

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, sur un marché de Belfort, le 23 mars 2024. SEBASTIEN BOZON / AFP

 

Un alignement de longues tablées pour un « repas succulent » précédé d’un après-midi dansant : le 8 octobre 2023, les seniors de Stiring-Wendel (Moselle) avaient banquet. Papillonnant entre les chaises en plastique, un trentenaire bien mis, barbichette taillée et raie sur le côté, qui pourrait être leur petit-fils mais se trouve député. Il porte une cravate rose comme les serviettes en papier et arbore un sourire rassurant. « Quand j’arrive dans une salle, ça casse un peu le mythe. Moi fasciste, ça ne colle pas avec ma gueule, avec mon comportement, donc les gens changent d’avis. »

 

Kévin Pfeffer est député Rassemblement national (RN) de Moselle et assure « faire un carton chez les anciens », lui qui, dix ans plus tôt, n’osait pas tendre un tract aux retraités. « Pour les séduire, il nous manquait l’incarnation physique. Le sourire change les représentations et le statut de député assure le respect. Les seniors sont légitimistes, ils aiment nous voir aux questions au gouvernement. »

 

Le député et trésorier du RN n’est pas seul, à l’extrême droite, à percevoir le basculement de la population qui vote le plus et n’a jamais, majoritairement, cédé au bulletin Le Pen. Séduire les anciens : c’est l’obsession des cadres du parti d’extrême droite. Ils attendent des élections européennes du 9 juin qu’elles confirment ce que suggèrent toutes les études d’opinion depuis les élections législatives de 2022 : avec ses députés et le président du parti, Jordan Bardella, l’extrême droite fracture le verrou qu’incarnaient les plus de 65 ans.

« Ancrés dans un système de valeurs »

En 2002, la génération aujourd’hui retraitée s’était mobilisée contre Jean-Marie Le Pen dans les mêmes proportions que le reste des actifs. Vingt ans plus tard, le vote lepéniste a bondi chez les 45-65 ans, mais beaucoup moins dans cette cohorte : ils n’étaient que 29 % à glisser un bulletin Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2022. Or les plus de 65 ans représentent un tiers des votants en France. En 2022, ce sont bien ces « boomers » qui ont garanti la victoire d’Emmanuel Macron. Retraités et âgés, ils sont, comme le souligne le politologue Jérôme Fourquet dans son ouvrage La France d’après (Seuil, 2023), « ancrés dans un système de valeurs » hostile à l’extrême droite et « tendanciellement moins susceptibles d’être en phase avec un discours politique de franche rupture ».

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Ils sont encore plus déterminants lors des élections intermédiaires, pour lesquelles ils se mobilisent plus systématiquement que le reste de la population. Dans la dernière enquête de l’institut Ipsos pour le centre de recherches politiques de Sciences Po et Le Monde, réalisée en mars, 62 % des 70 ans et plus étaient certains d’aller voter aux élections européennes, contre 44 % du corps électoral. La défaite du RN lors des élections régionales de 2021, dans un contexte de forte abstention ? C’était eux.

Avant de mourir, en décembre 2023, l’idéologue de l’« union des droites », Patrick Buisson, avait pronostiqué que jamais Marine Le Pen n’atteindrait l’Elysée, les retraités constituant son « plafond en béton armé ». « Le nom Le Pen convoque chez eux un imaginaire d’embrasement général (…). L’impératif catégorique qui interdit le vote RN n’est plus d’ordre moral, mais procède de l’instinct vital », disait-il au Point, en avril 2023.

Aussi cette catégorie d’âge est-elle la première scrutée par les stratèges lepénistes dans les intentions de vote. Or, Jordan Bardella talonne Valérie Hayer, la candidate macroniste, chez les 70 ans et plus, et la devance chez les 60-69 ans. Cinq ans plus tôt, il n’avait recueilli que 19 % des voix chez les plus de 65 ans, contre 33 % pour la liste macroniste. « L’analyse de feu Patrick Buisson disant que les retraités ne voteraient jamais Marine Le Pen était inopérante car statique, assure Renaud Labaye, le bras droit de la double finaliste de l’élection présidentielle. Le plafond de verre générationnel se fissure et se déplace. Les actifs qui votaient Le Pen et arrivent à la retraite ne vont pas s’arrêter, car l’électorat qui vote pour nous revient très peu en arrière. »

« Récupérer l’héritage gaulliste »

La démographie joue pour le RN : les années filent, et disparaissent les électeurs nés pendant la seconde guerre mondiale, donc traumatisés à plus forte raison par le négationnisme de Jean-Marie Le Pen et l’antigaullisme de son Front national (l’ancien nom du RN). Selon le politiste Luc Rouban, avec la perte de ces repères historiques, l’électorat de la droite est moins rebuté par l’extrême droite : « Le RN est en train de récupérer l’héritage gaulliste. Pour des gens socialisés dans cette mouvance, quand on écoute le discours de Jordan Bardella, portant sur le rôle de l’Etat, la puissance de la France, son rôle d’arbitre des conflits internationaux, il y a de quoi s’y reconnaître. Le RN porte aussi ce compromis gaullien entre un Etat fort et la liberté d’entreprise. »

 

Marine Le Pen, qui cherche les électorats à conquérir, ou à neutraliser, pour passer de 41,5 %, son score au second tour à la dernière présidentielle, à 50 % des suffrages exprimés, vise depuis 2022 les seniors et les catégories socioprofessionnelles supérieures. La cible a ceci de commode qu’elle nécessite, dans les deux cas, de « rassurer », leitmotiv des lepénistes depuis 2017 et jusqu’en 2027. De démentir l’idée d’un basculement dans l’inconnu et l’impréparation.

Pour répondre à cette aversion au risque, le parti envisage, pour 2027, de détailler précisément ce à quoi ressemblerait la première année de Marine Le Pen à l’Elysée, permettant ainsi aux électeurs de se projeter. Autres axes de cette campagne : mettre en avant les profils qui l’entoureraient et insister sur le chaos dans lequel Emmanuel Macron aurait prétendument plongé le pays, sur les plans sécuritaire et financier.

 

Dans son programme présidentiel de 2022, le RN avait glissé à l’intention des retraités plusieurs bonbons, comme l’indexation systématique des pensions de retraite sur l’inflation – prévue par la loi, le gouvernement y déroge toutefois certaines années –, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves ou une plus franche exonération des droits de succession. Qu’importe si ces mesures risquent d’accroître les inégalités entre générations et le déficit public, pourtant affiché comme une préoccupation par Marine Le Pen. Sur le plan programmatique, l’état-major lepéniste estime qu’il n’est pas nécessaire d’aller plus loin – bien qu’un cadre du groupe parlementaire s’interroge à voix haute sur la possibilité d’« assouplir encore la ligne colbertiste pour leur donner des gages ».

« Stratégie de la cravate »

Au RN, pas grand monde ne s’accorde sur les raisons du tabou que constitue, jusqu’à preuve du contraire, le vote lepéniste chez les personnes âgées. Certains pointent le poids du nom « Le Pen », que la candidature de Jordan Bardella permet de lever. « C’est le cas chez d’anciens militants RPR chez moi, il leur rappelle Jacques Chirac », affirme Christophe Barthès, député de l’Aude. D’autres avancent l’image du parti, au-delà de la seule personne de Marine Le Pen. Un obstacle qui serait franchi grâce à l’image de sérieux que tentent d’afficher les députés au Palais-Bourbon. « La stratégie de la cravate, c’est pour ça, confirme Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe parlementaire. Ça va beaucoup mieux là où on a des élus, parce que les seniors voient que les maires parlent aux députés et qu’on ne pose pas de problèmes. »

D’autres enfin, qui sont aussi les plus nombreux, insistent sur la nécessité de ne plus apparaître comme une menace pour la stabilité du pays, de son économie et de la démocratie. En 2017, le risque monétaire représenté par l’abandon de l’euro, mesure phare de Marine Le Pen, avait détourné les électeurs retraités.

En 2022, elle n’a que peu progressé car, juge le sondeur Jérôme Sainte-Marie, conseiller et prestataire du RN, « il reste cette hantise sur la pérennité du système en cas d’élection de Marine Le Pen. Ils n’ont pas peur de son programme, ils ont peur de la peur qu’elle inspire. Peur d’une panique financière, d’une baisse de l’immobilier, de la fuite des touristes ou des investisseurs. Comme les syndicats et le patronat leur dit que ce sera catastrophique, ils le croient. Le jour où des retraités verront des gens jugés crédibles sur la gestion de l’Etat et de l’entreprise se déclarer pour le RN, vous aurez un effet de confiance immédiat. » D’où l’ardeur que met le parti à rassurer les cercles de décision économique et la haute fonction publique, perçus comme des relais d’opinion respectés par le troisième âge.

 

Dans tous les cas, Jordan Bardella joue un rôle essentiel dans la conquête du vote des retraités qui apprécient sa jeunesse. Gabriel Attal est lui-même perçu par l’entourage d’Emmanuel Macron comme un moyen de rassurer son électorat, au motif que « les vieux votent pour des jeunes qui ont l’air vieux ». Mais cela fait dix ans que Jordan Bardella s’entraîne à faire beaucoup plus que son âge.