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Eau potable : tous au régime sec ?

 

Le ”jour zéro” correspond au moment où plus une seule goutte d'eau ne coulera des robinets. ©Getty - Rehan Hasan / EyeEm
Le ”jour zéro” correspond au moment où plus une seule goutte d'eau ne coulera des robinets. ©Getty - Rehan Hasan / EyeEm

Quel bilan tirer de l’état des ressources mondiales en eau ? Quelles sont les causes de la pénurie d’eau observée et à quoi sert l’eau surexploitée? Comment réduire le stress hydrique actuel? Que doit-on attendre de la gestion des eaux usées ? Quels sont les types de polluants retrouvés dans l'eau ?

Avec
  • Bernard Legube Professeur émérite de l'Université de Poitiers. Spécialiste en qualité de l’eau et traitement des eaux
  • Nathalie Dörfliger Directrice de programme scientifique sur les eaux souterraines au BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minière)

Après un été où la quasi-totalité des départements français s’est retrouvée en vigilance sécheresse, un été qui est qualifié comme le plus chaud de l’histoire de la civilisation humaine alors que plus de 2 milliards de personnes sur la planète, soit un être humain sur trois est encore privé d’accès à l’eau potable et alors que nos besoins en eau potable ne cessent d’augmenter, non pas tant pour abreuver les populations que pour l’accroissement des exploitations agricoles, que faire ? Les solutions de traitement et de recyclage existent, mais sont encore trop peu et trop mal appliquées au point d’arriver, dans les prochaines années, au jour zéro, celui du robinet sec ?

Eau potable, tous au régime sec : c’est le programme asséché qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

Et pour évoquer cette crise de l’eau potable, de l’assèchement des ressources et de la difficile mise en place de réseaux de recyclage… nous avons le plaisir de recevoir Nathalie Dörfliger, directrice de programme scientifique sur les eaux souterraines du BRGM, le Bureau des Recherches Géologiques et Minières) et Bernard Legube, professeur émérite de l’Université de Poitiers.

Le reportage du jour

Rencontre avec Justine Vidil et Khaled Almezayen co-fondateurs d’Inovaya, entreprise développant un système de filtration autonome produisant de l’eau potable pour des zones rurales reculées ou des camps de réfugiés. Par Antoine Beauchamp : LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Reportage Antoine Beauchamp/ Inovaya eau potable

Les repères

  • En 2015, 3 personnes sur 10 (2,1 milliards de personnes, soit 29% de la pop mondiale) étaient privées d’accès à un service d’eau potable géré en toute sécurité, tandis que 844 millions de personnes n’avaient même pas accès à un service élémentaire d’eau potable. Pourtant, l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît l’eau potable comme un droit de l’homme fondamental depuis 2010, et l’assainissement depuis 2015. 
  • Le 6 août dernier, le World Resources Institute rendait public un rapport (http://bit.ly/2I28iED) indiquant qu’aujourd’hui, près d'un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, est aujourd'hui en situation de “stress hydrique très grave” (ie > à 70%, contre 11% au niveau mondial). Ces pays sont proches de ce qu’on appelle le ”jour zéro”, lequel correspond au moment où + une seule goutte d'eau ne coulera des robinets.
  • Depuis les années 1980, l'homme prélève 1% de ressource hydrique supplémentaire chaque année, mais des experts onusiens estiment que le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40% d'ici à 2030. Et d’ici 2050, les besoins mondiaux en eau devraient augmenter de 20% à 30% par an, en raison de la croissance démographique, de l’urbanisation, du changement climatique et de l’augmentation de la consommation. Or, un tiers des plus grands systèmes d’eau du sous-sol sont d’ores et déjà en détresse, et les humains ont commencé à puiser les “eaux fossiles”, ces réserves souterraines qui ne se renouvelleront pas. Cette surexploitation de l’eau est due pour la majorité à l'agriculture (69%), à l’industrie (19%) et à l’usage domestique (12%).

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Pour aller plus loin

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