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La préfecture du var souhaite accompagner les collectivités vers la transition écologique

Jeudi 2 mars se tenaient à Draguignan les premières Assises départementales de la transition écologique. Un événement organisé par la préfecture du Var et à destination des collectivités.

Article de la Marseillaise

En marge d’un événement qui s’est tenu à Draguignan, au Pôle culturel Chabran, un espace de haute qualité environnementale, Évence Richard, le préfet du Var, délégué territorial de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, a répondu à nos questions.

Pourquoi organiser ces premières assises de la transition écologique?

Cela répond à une demande forte exprimée par les collectivités locales lors du comité local de la cohésion des territoires que j’avais organisé au mois de juillet dernier. Chaque collectivité, petite ou grande, a des projets pour s’adapter ne serait-ce qu’aux demandes de ses habitants, mais aussi – et ça devient très pressant aujourd’hui – à la nécessaire transition écologique. Mais pour mettre ces projets en œuvre, les collectivités ont parfois besoin d’un appui pour mener des études en amont, regarder la faisabilité financière et, une fois que la décision est prise, que les financements sont trouvés, assurer le suivi des travaux. À partir de cette demande, on a donc essayé de bâtir aujourd’hui un programme pour montrer aux collectivités qu’il existe dans le département un certain nombre d’offres d’ingénieries, plus nombreuses et plus diverses qu’elles ne l’imaginent, et qui sont relativement faciles à mobiliser. On a également voulu présenter aux élus et personnels des collectivités des exemples concrets de projets engagés pour la transition écologique.

Les déchets, la sobriété énergétique, les ressources en eau sont autant de thématiques abordées lors de ces assises. Où en est le département du Var dans sa transition écologique?

Certaines collectivités sont très avancées, d’autres un peu moins. Tout dépend des sujets. Sur la question des déchets, objet de l’une des tables rondes de la journée, globalement le Var est plutôt en retard par rapport à ce qui est constaté au niveau national. Mais à l’intérieur du Var, on a des collectivités qui sont très en avance. C’est le cas de Cœur du Var par exemple qui, grâce au programme "Zéro déchet" a réalisé des progrès considérables en matière de réduction des déchets.

Mais l’urgence actuellement, c’est la rareté de l’eau.

L’eau est un des sujets effectivement, mais cette question de l’eau ne se présente pas de façon uniforme sur tout le département. C’est vrai qu’il y a un sujet sur l’Est-Var dont on parle maintenant depuis une dizaine de jours. C’est vrai aussi qu’il y a globalement un problème de ressources en eau sur le département. Mais il ne se pose pas de la même façon partout. Mais l’eau n’est qu’un des éléments de la transition écologique. Vous avez des collectivités qui, par exemple, ont des bâtiments importants très consommateurs d’énergie. Pour elles, la priorité est l’isolation thermique ou le changement de source de chaleur.

Que peut-on attendre de votre réunion lundi avec Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique?

Le ministre nous donnera certainement quelques directives. Pour nous, la question sera de savoir si, par rapport à ce qui a été imaginé pour le département du Var, il faut aller plus loin ou pas.

Après avoir déjà placé 85 communes en alerte sécheresse, quelle serait la prochaine étape?

C’est ce qu’on est en train de regarder avec un certain nombre de collectivités. Vous savez qu’en début d’année, l’État examine un certain nombre de demandes de subventions de la part des collectivités. Et c’est vrai que, au mois de novembre, donc bien avant que les problèmes de sécheresse se posent dans les termes qu’on connaît aujourd’hui, j’avais dit aux élus que pour moi la priorité c’était les questions d’eau et d’alimentation en eau potable. Dans cette logique, un certain nombre de collectivités du département ont fait des demandes de subvention pour trouver des sources d’eau potable complémentaires, ou pour rénover leur réseau d’adduction d’eau parfois fuyard. Une des priorités du département sera d’accompagner ces collectivités dans la réalisation de ces travaux. Et, a priori, on devrait consacrer pour l’année 2023 près d’un tiers des subventions publiques à ces questions d’alimentation en eau potable.

Envisagez-vous d’ores et déjà d’autres restrictions?

Chaque chose en son temps. Il existe un cadre juridique: le fameux arrêté-cadre sécheresse que j’ai pris l’année dernière. On le met en application au fur et à mesure de l’évolution d’un certain nombre d’indicateurs sur chacun des secteurs du département. En parallèle, une réflexion est menée par la préfet de région avec en projet un arrêté-cadre interdépartemental qui devrait compléter les dispositifs qui ont été mis en place dans chacun des départements de la région. Une fois que ce document sera prêt, on regardera comment on l’applique pour le Var.

La pluie qui est tombée a-t-elle aidé?

La pluie qui est tombée apporte quelques éléments positifs à une situation qui était compliquée. On va réunir d’ici la fin du mois un nouveau comité départemental "ressources en eau" où on évaluera à nouveau la situation. Le cas échéant, on prendra des mesures complémentaires, si elles s’imposent.

Quelle est votre position par rapport aux décisions du Pays de Fayence?

Comme je l’ai dit depuis une dizaine de jours, nous sommes en accompagnement des collectivités locales concernées. À la fois pour leur permettre de réaliser les études qu’elles souhaitent lancer et les travaux qui paraissent nécessaires. Mais aussi pour les accompagner dans les mesures d’urgence, que je qualifierai de conservatoires, qui permettent d’assurer aux habitants déjà installés de disposer de suffisamment d’eau potable pendant la saison qui vient.

La volonté de limiter les permis de construire va-t-elle dans le bon sens?

C’est quelque chose qu’on fait assez régulièrement. On le fait pour l’eau potable mais parfois aussi pour les questions de traitement des eaux usées. Quand une collectivité n’a plus les capacités de traiter les eaux usées de ses habitants, on arrête l’urbanisme parce qu’on ne va pas s’amuser à rejeter des eaux usées n’importe où dans le milieu.

 

Source Var Matin Par P.-L. Pagès Le 02/03/23 à 21h30  MàJ 03/03/23 à 11h45

 

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