De l'impossibilité de refaire de l'exploitation minière en France
La société minière française Imerys exploite depuis les années 1970 un gisement d'andalousite à Glomel en Bretagne dans les Côtes d'Armor. Imerys est l'émanation de modifications successives de Pennaroya le garnd producteur de minerais non ferreux en France et dans le monde. Après avoir été Imetal toujours producteur de métaux non ferreux, notamment le nickel de Nouvelle Calédonie, une partie de la société s'est convertie en producteur de minéraux industriels.
L'andalousite en est un; c'est un silicate d'aluminium dont la propriété est d'être très refractaire c'est à dire de resister aux très hautes température. On l'utilise donc pour fabriquer des briques refractaires utilisées notamment pour les hauts-fourneaux et en fonderie.
L'opposition locale à cette extension de la mine est difficile à comprendre. Une mine quelle qu'en soit la nature et la taille produit toujours des changements importants à l'environnement, le plus souvent sans retour en arrière possible.
Alors où produire les matières premières nécessaires à nos industries de transformation et à nos besoins? Chez les autres; loin de nous? Au Maroc, en Afrique? en Amérique du Sud? Toute activité minière affecte la population, soit qu'elle fait venir de la population, pour son exploitation, soit qu'elle affecte la population existante en procurant de l'emploi.
Deux types d'exploitation; souterraine et à ciel ouvert.
Nous avons eu en France de nombreux sites d'exploitation souterraine: charbon dans le Nord Pas de Calais, en Lorraine, à Montceau les Mines, à Alès, à Grenoble, en Provence.... Les risques d'accidents dans certaines de ces mines étaient l'explosion de grisou ou de grisou plus poussière inflammable et la terrible maladie pulmonaire de la silicose. En surface certaines de ces mines provoquaient des affaissements de terrain. Ailleurs c'étaient les mines de fer, notamment en Lorraine et en Normandie et la potasse en Alsace. Le traitement du charbon produisait des stériles qui étaient stockés sous forme de terrils.
Les mines à ciel ouvert provoquent des transformations de l'environnement encore plus importants: par la
production de stériles de découverture des minerais et par la production de stériles lors de l'enrichissement. Les stériles de découverture des minerais sont secs; mais les stériles d'enrichissement sont humides avec des teneurs en eau élevées. On les stocke dans des vallons protégés par des digues. Il arrive que ces digues se rompent et les stériles se déversent alors vers l'aval et s'il y a des populations provoquent des catastrophes. Ce fut le cas au Brésil et en Hongrie.
Mine de Lignite en Allemagne de l'Est
Mine de cuivre au lac Balkash Kazackstan
Les mines à ciel ouvert de cuivre au Chili produisent d'énormes quantités de stériles secs et humides. Partant d'un minerai à teneur moyenne de 5% de cuivre, il faut produire un concentré de cuivre à 30% pour ensuite le traiter par voie thermique métallurgique. Ainsi pour produire 100000t de concentré il faut produire 600000t de minerai ; il y a donc 500000t de stériles humides à stocker et protéger par une digue à stériles. Mine de Chuquicamata au Chili
Le seul moyen de prévenir les accidents est de renforcer les obligations légales des exploitants.via les études d'impact obligatoires. Ce n'est que s'ils ne peuvent pas respecter ces obligations que l'exploitation ne pourra pas avoir lieu ou qu'elle devra s'interrompre ou cesser complètement