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Comment épargner intelligemment pour devenir millionnaire à l’âge de 60 ans

Par Annelot Huijgen
Publié le 04/08/2023 à 07:30, Mis à jour le 18/12/2023 à 12:08

 

06bcf86bbd4d688f7642750252f119e491f11ea9ea8e1f75cb73f719b337f813.jpgEn appliquant la méthode des intérêts composés, épargner un million d’euros est possible. nyul - stock.adobe.com

NOS CONSEILS – Avoir un million d'euros sur son compte à l'approche de l'âge de la retraite est un rêve accessible au plus grand nombre, à condition d'être persévérant et prévoyant dans son épargne. Les conseils des experts.

Règle n° 1 -Commencer le plus tôt possible

Plus on s’y prend tôt, plus on a de chance de voir prospérer son épargne. Cela paraît une évidence mais très peu de gens s’y astreignent. « Les jeunes n'ont pas conscience de ce principe ou estiment ne pas avoir les moyens d'épargner. D'autant plus que les objectifs, que ce soit l'acquisition de la résidence principale ou le financement de la retraite, paraissent encore lointains, relève Ximun Hastoy, conseiller en gestion de patrimoine au sein d'Osaba Immobilier, pourtant il est important détablir le plus tôt possible, seul ou avec l'aide d'un tiers, une vision des sommes à épargner en fonction de votre capacité, qui peut évoluer dans le temps, et surtout votre profil d'épargnant ». Comme un plan de développement pour une entreprise, cette feuille de route sur dix, vingt, voire trente ou quarante ans permet de chiffrer les besoins financiers pour les principales échéances et la capacité de les financer par des revenus ou de l'épargne.

Etape 2 - Réinvestir systématiquement les intérêts

En matière d'épargne, un second principe fait référence à ce dicton « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». De petites sommes épargnées régulièrement peuvent se transformer en une somme importante. Si, de plus, vous acceptez de ne pas ponctionner cette épargne pour profiter de l'effet boule de neige des intérêts composés, cette méthode qui consiste à réinvestir systématiquement ses intérêts pour que la somme épargnée augmente de façon exponentielle.
Prenons un exemple. Si vous débutez avec cent euros et obtenez une rentabilité de 5%, vous aurez, sans épargner davantage, 128 euros au bout de cinq ans ; 208 euros au bout de 15 ans et 432 euros en trois décennies. Lorsque la rentabilité est bien plus élevée, par exemple à 20%, vous obtiendrez pour le même investissement, 1.541 euros en quinze ans mais surtout près de 24.000 euros en trente ans. Et cela, soulignons-le, sans prendre en compte un effort d'épargne régulier, qui fera grossir la somme encore plus vite. En capitalisant sur le principe des intérêts composés, il est tout à fait possible de rêver du million sans avoir un salaire très élevé, à condition d'en épargner une partie et de la bonne manière. C'est même un objectif atteignable avec une capacité d'épargne moyenne, le taux d'épargne des ménages étant de 17,4% du revenu brut d'après l'Insee (en 2022), et un salaire médian (la moitié de la population gagne plus, l'autre moitié gagne moins), qui est de 2 104 euros net par mois pour les hommes et de 1 889 euros net pour les femmes (en 2021).

Règle n°3 - Rechercher la rentabilité

La rentabilité constitue par conséquent une partie très importante de la formule pour devenir un (futur) retraité millionnaire. Prenons un autre exemple : si l'on investit 250 euros par mois, avec un rendement de 1,5%, il faut plus de 85 ans pour atteindre un million d'euros, autant dire que c'est impossible. À moins d’augmenter considérablement la somme épargnée, jusqu’à 1.500 euros par mois durant une quarantaine d'années. Mais à un taux de 8%, pour la même somme de 250 euros mensuels investie, vous pouvez y parvenir en 41 ans et demi. Pour montrer à quel point la rentabilité est déterminante pour votre projet d'épargne, prenons un autre exemple. « Pour atteindre l'objectif d'un million d'euros sur une période raisonnable de trente ans, il vous faudra épargner 855 euros par mois si votre rendement est de 7%, mais presque 500 euros de plus, 1.226 euros, si votre rentabilité est de 5%. Cela sans prendre en compte l'inflation », illustre encore Jérôme Chigard, directeur ingénierie patrimoniale chez ODDO BHF Banque Privée. D’où l’importance de bien choisir ses placements.
Pour obtenir un rendement supérieur à 5%, il ne faut pas trop compter sur son livret A, même si sa rémunération augmente. Il faudra investir dans des classes d'actifs où le risque de perte mais aussi de gain est plus important, au premier chef la Bourse et l'immobilier, accessibles tous deux au grand public. « Pour ses investissements à horizon long terme, un épargnant devra avant tout veiller à conserver une diversification de son patrimoine financier en termes de classes d'actifs (actions listées et non-listées, obligations et cash), de zones géographiques et de tailles de capitalisation. Une bonne diversification, associée à une part de liquidités pour saisir les opportunités, créera de la valeur sur longue période et abaisse la volatilité globale de son patrimoine financier en cas de périodes de nervosité des marchés », conseille Arnaud Rochefort, directeur commercial chez ODDO BHF Banque Privée.
Pour débuter, plutôt que de choisir des actions individuellement, mieux vaut investir dans des fonds ou des indices. « Les ETF (exchange traded funds), ces fonds cotés en Bourse qui répliquent, à la hausse comme à la baisse, leur indice de référence se démocratisent, car leurs frais de gestion sont plus faibles que pour d'autres types de supports (monétaires, actions...) et permettent donc en règle générale d'améliorer le rendement global », ajoute Ximun Hastoy.
« Le private-equity secondaire (des portefeuilles de participations d'entreprises existants, ndlr) est une classe d'actif qui doit être intégrée à un portefeuille diversifié pour optimiser le couple rendement/volatilité sur longue période », estime encore Arnaud Rochefort en désignant l'investissement dans de petites et moyennes entreprises non cotées, qui peut être réalisé de façon indirecte via une société de capital-investissement cotée en Bourse ou encore via des fonds. « Pour un bébé, on ouvre souvent un compte épargne, adapté à un horizon court car cette épargne reste disponible, mais pour un horizon de placement aussi long, c'est tout le contraire qu'il faut faire », insiste Ximun Hastoy. Surtout si ce bébé a la prétention de devenir millionnaire.