Nucléaire : « L’état du parc français est préoccupant » Article le Monde du 21 janvier 2021
Bernard Laponche, né en 1938 était au cœur de la filière graphite gaz voulue par le CEA dans les années 1950 dont il parle. Elle a été abandonnée par EDF pour la filière à eau pressurisée Westinghouse, pressurized water reactors PWR. Il n'a jamais digéré ça et il est devenu un militant anti-nucléaire. Voir son entretien avec Telerama en 2011 il y a 9 ans.
Le parc de réacteurs nucléaires américains a été "upgraded" (mis à niveau) et leur durée de vie a été prolongée à 60 ans. Par la mise à niveau, leur capacité de production a été augmentée en obtenant moins d'arrêts sécurité et un taux d'utilisation supérieur à 90% (94% en 2019). Moins de réacteurs en service produisent donc autant voire plus de kWh ... ce que Bernard Laponche évoque dans son entretien avec le Monde; il y a 39 réacteurs non mis à niveau qui ont été arrêtés. Voir ici.
Notre autorité de sureté nucléaire l'ASN veille à la sécurité des installations nucléaires et radiologiques pour éviter tout incident majeur de type Three Mile Island, Tchernobyl ou Fukushima. (*)
Tout incident de fonctionnement doit lui être signalé et des mesures d'arrêt doivent être prises pour y remédier. Ces incidents sont classés sur une échelle de 0 à 7; c'est le classement international INES mis en place en 1991 après Tchernobyl. La multiplication d'arrêts pour incidents, en fréqence principalement de niveau 0 ou 1 affecte le taux d'utilisation des réacteurs qui en France est faible (69.4% en 2018) Voir source EDF. Par comparaison, ce taux aux Etats-Unis a été de 94% en 2019 pour les 94 réacteurs en service (96.5GW) qui ont produit 841TWh. En France 58 réacteurs (puissance 62.4GW) ont produit 379.1TWH en 2018 (taux d'utilisation 69.4%).