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Assises de l'eau organisées dans le Var,

Sécheresse: avec les Assises de l'eau organisées dans le Var, les décisions à venir seront cruciales

En 2050, quels seront les besoins, les ressources et le partage de l’eau? Les Assises de l’eau ont réuni acteurs, scientifiques et décideurs, mardi 30 mai à Draguignan. Dans un même but, mais pas toujours avec les mêmes mots.

 
Source Var Matin  Sonia Bonnin  31/05/2023
Le lac de Sainte-Croix, mi-mai 2023, est source d’eau potable pour un grand nombre de Varois. Le lac de Sainte-Croix, mi-mai 2023, est source d’eau potable pour un grand nombre de Varois. Crédit Photo Franck Fernandez

La dessalinisation… est salée

Parmi les innovations, il y a "la dessalinisation pour les usages en eau potable, qui n’est peut-être pas la priorité" à cette heure, a annoncé François de Canson. C’est l’un des piliers de la gestion de l’eau en Israël, où l’élu régional a fait un voyage axé sur la politique de l’eau.

"La dessalinisation a un coût énorme, tant au niveau énergétique que sur les rejets de saumure, qui flingue tout dans le milieu marin", a-t-il été répondu par les participants.

Utilisé très ponctuellement au cap Corse, le système est courant dans des pays comme l’Arabie saoudite ou le Qatar. Bref, il vaut mieux avoir du pétrole, pour la fabrication énergivore de cette eau, et être prêt à payer un prix élevé, y compris environnemental.

Objectif de 10% d’eau réutilisée

La Région annonce un objectif de 10% d’eau réutilisée depuis les stations d’épuration. "Dans le Var, le potentiel est de 17 stations sur le littoral, qui rejettent 50 millions de mètres cubes par an. La réutilisation d’une partie de cette eau permettrait de réduire la pression sur le Verdon."

 

Comment assurer l’équité? La question brûlante est venue de la salle, d’un élu local, le maire de Saint-Julien-le-Montagnier, village de 2.000 habitants, sur la rive gauche du Verdon. "Comment garantir l’équité des usages, entre territoires. Attention, a-t-il mis en garde, il faudra des arbitrages forts. C’est à nous de choisir et cela ne sera pas accepté par tous."

Il y a une réalité, a admis Julien Assante, chargé de mission à la DDTM du Var. "On n’est pas tous égaux par rapport à la ressource en eau." Et essentiellement entre le littoral et l’arrière-pays. "Selon qu’on soit à Toulon, ou près des sources de l’Argens, on n’a pas à disposition la même ressource."

Pourtant, le lac de Carcès, qui alimente (en partie) Toulon est dans le périmètre du bassin de l’Argens et les restrictions des usages de l’eau n’y sont pas les mêmes.

"La politique de l’eau est bien la sobriété"

"Un accord-cadre est en train d’être validé au niveau régional, pour harmoniser les restrictions [décidées par les préfets], a souligné Annick Mievre, directrice de l’Agence Rhône Méditerranée Corse. La politique de l’eau est bien la sobriété. Aujourd’hui, tout le monde se rend compte qu’il faut s’en préoccuper, mais on a prêché dans le vide, jusqu’à l’année dernière."

 

L’Agence de l’eau insiste encore sur la préservation des milieux aquatiques, et le débit réservé, c’est-à-dire le débit minimal pour la faune et la flore. Enfin, quand un cours d’eau n’est pas à sec.

Les milieux humides "stockent l’eau, stockent le carbone, sont bons pour la biodiversité et représentent une solution toujours plus efficace que les solutions technologiques, face au changement climatique".

Déficit Selon les services de l’État, "le Var voit déjà des zones en déficit, au-delà de la sécheresse que nous connaissons. Le déficit de la ressource en eau par rapport aux prélèvements est chronique dans plusieurs secteurs". Ont été cités: le Pays de Fayence, le nord de la Dracénie, le bassin du Gapeau. Les pluies du mois de mai ont été très bienvenues, elles ont permis de "gagner un mois".

 

En tension Les pluies qui ont profité en surface, et pas au sous-sol, n’empêchent pas quatorze communes d’être considérées "en tension", fin mai 2023. C’est déjà au-dessus du nombre de communes en tension l’an passé (onze). Ce sont les données de l’Agence régionale de l’eau, qui contrôle la qualité de l’eau potable.

Énergie La production d’électricité est "un usage à part entière" de la ressource en eau. "Sur le Verdon, nous exploitons cinq aménagements hydroélectriques qui représentent une puissance de 600mégawatts pour un volume d’eau d’un milliard de mètres cubes, a détaillé Olivier Savoye, délégué territorial chez EDF. En période estivale, tous les enjeux sont un peu contradictoires entre eux, donc c’est compliqué à gérer."

"On n’est pas tous égaux face à la ressource en eau"

Comment assurer l’équité ? La question brûlante est venue de la salle, d’un élu local, le maire de Saint-Julien-le-Montagnier, village de 2.000 habitants, sur la rive gauche du Verdon. "Comment garantir l’équité des usages, entre territoires. Attention, a-t-il mis en garde, il faudra des arbitrages forts. C’est à nous de choisir et cela ne sera pas accepté par tous."

Il y a une réalité, a admis Julien Assante, chargé de mission à la DDTM du Var. "On n’est pas tous égaux par rapport à la ressource en eau." Et essentiellement entre le littoral et l’arrière-pays. "Selon qu’on soit à Toulon, ou près des sources de l’Argens, on n’a pas à disposition la même ressource."
Pourtant, le lac de Carcès, qui alimente (en partie) Toulon est dans le périmètre du bassin de l’Argens et les restrictions des usages de l’eau n’y sont pas les mêmes.

"La politique de l’eau est bien la sobriété"

Un accord-cadre est en train d’être validé au niveau régional, pour harmoniser les restrictions [décidées par les préfets], a souligné Annick Mievre, directrice de l’Agence Rhône Méditerranée Corse. La politique de l’eau est bien la sobriété. Aujourd’hui, tout le monde se rend compte qu’il faut s’en préoccuper, mais on a prêché dans le vide, jusqu’à l’année dernière."
L’Agence de l’eau insiste encore sur la préservation des milieux aquatiques, et le débit réservé, c’est-à-dire le débit minimal pour la faune et la flore. Enfin, quand un cours d’eau n’est pas à sec.
Les milieux humides "stockent l’eau, stockent le carbone, sont bons pour la biodiversité et représentent une solution toujours plus efficace que les solutions technologiques, face au changement climatique".