Source Var Matin 29 juin 2023
Le projet de Zone agricole protégée sur la commune ne fait pas l'unanimité. L'opposition souhaite mettre l'accent sur les activités commerciales et attendre le PLU.
La création d'une Zone agricole protégée (ZAP) sur la commune a fait l'objet d'un long débat entre la majorité et l'opposition, lors du dernier conseil municipal de Fayence. En préambule, la directrice du service déchets de la Communauté de communes, Anne Guy, a présenté le fonctionnement de la taxe incitative qui sera mise en place d'ici 2025.
L'OBJECTIF D'UNE ZAP
Le conseiller municipal Daniel Marin, en charge de ce dossier, a fait la présentation. "L'objectif d'une ZAP c'est avant tout la préservation de zones agricoles qui présentent un intérêt général au regard de leur production et situation géographique. L'agriculture est une composante majeure de l'activité de la commune et ce potentiel est menacé par la pression foncière. Nous, les élus, nous devons être vigilants, car le foncier agricole est le premier outil de travail des agriculteurs et l'agriculture le moteur de l'attractivité économique, touristique de l'identité locale d'autant plus que le PLU actuel n'assure pas une protection des espaces agricoles sur une durée suffisamment longue. C'est pour toutes ces raisons que la commune de Fayence souhaite créer une ZAP sur 743ha".
Le maire Bernard Henry a rajouté: "Que ce soit bien clair, ce n'est pas la Communauté de communes qui nous impose cette ZAP, mais notre volonté de la créer en consultation avec les agriculteurs et la chambre d'agriculture et le temps presse au regard des fonds européens qui pourraient financer l'alimentation en eau ce qui viendrait se soustraire à celle distribuée aux administrés".
"LA CHARRUE AVANT LES BŒUFS"
Mais l'opposition, par la voix du conseiller municipal Didier Xueref, a émis des réserves. "Nous avions déjà évoqué notre opposition à ce sujet et la demande de Daniel Marin est positive. Nous ne sommes pas opposés à une ZAP mais par le fait que nous ne savons pas aujourd'hui ce que va devenir notre PLU. Nous voulons savoir si Fayence a la vocation d'être une commune dortoir ou profiter d'un développement harmonieux avec des emplois à la clé… Non, M. Marin, l'agriculture n'est ni l'activité principale de la commune, ni du Pays de Fayence car elle ne représente que 2% de l'activité commerciale et n'est pas une grosse pourvoyeuse d'emplois. Avec cette proposition, on met la charrue avant les bœufs car c'est le PLU qui définira l'avenir de notre commune et nous devons également envisager la possibilité de création de zones d'activités commerciales ZAC".
Sauf qu'à Fayence la complexité du territoire ne permet pas de développer une ZAC et que la ZAP n'empêchera pas de le faire selon Daniel Marin.
L'INÉVITABLE PROBLEME DE L'EAU
Bernard Henry a précisé: "Je n'ai pas vu de volonté de la part des Fayençois de créer d'autres activités commerciales sur la commune. On ne verrouille pas le territoire mais des terres à vocation agricole qui nous permettront aussi d'avoir de l'eau. On a peu d'agriculteurs connus mais beaucoup qui poussent derrière et comme l'a dit Daniel Marin, les fonds européens c'est maintenant que l'on peut les avoir".
Jean-Michel Amayenc, le sage de l'opposition, a proposé de "laisser le temps de la réflexion pour savoir ce que l'on veut faire sur le plan économique sur des zones destinées et il faut trouver les bons sites afin de permettre le développement de notre commune. Nous ne sommes pas opposés à l'agriculture, bien au contraire, mais chaque chose en son temps". Didier Xueref n'en démord pas. "L'aménagement du territoire c'est le PLU pas la ZAP et nous sommes capables à Fayence d'implanter des zones artisanales sans pour cela faire les mêmes bêtises que nos voisins. Allons M. Le maire, laissons à certains la possibilité de le faire". Et c'est Bernard Henry qui va mettre d'accord tout le monde sur le sujet. "On peut donc convenir que s'il existe des zones identifiées susceptibles d'être aménagées en ZAC et dans la mesure où elles sont raisonnées, ciblées et mesurées nous pourrions les incorporer à notre prochain PLU après une enquête publique obligatoire. Tout le monde est d'accord?". Satisfaits, les membres de l'opposition se sont rangés du côté de leurs collègues de la majorité pour voter à l'unanimité cette délibération qui aura eu le mérite de proposer un débat ouvert et positif.