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pays de Fayence: agriculture entre déclin et évolution

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Les données statistiques disponibles via la chambre d'agriculture du Var, issues du RGA (recensement général de l'agriculture) du ministère de l'agriculture sont sans appel; il y a eu déclin de l'agriculture en pays de Fayence au cours des 30 dernières années. Les RGA 1978-1988-2000 et 2010 le montrent. Si la surface agricole utilisée SAU est restée stable ou a même augmenté; les terres labourées et cultures  permanentes ont baissé et les terres toujours en herbe ont  considérablement augmenté. Voir ce tableau de données.

Le déclin de l'agriculture est un phénomène commencé au 19è siècle avec l'industrialisation, les progrès scientifiques et techniques. La productivité agricole a considérablement augmenté avec la mécanisation, les engrais et les produits chimiques de traitement des cultures. Il en est résulté, d'une part des transferts massifs de populations rurales vers les villes, d'abord pour les industries puis pour les services,  et d'autre part des spécialisations  régionales des cultures selon les ressources propres des régions et de leur histoire.

En pays de Fayence le flux  rural vers les villes fut maximum en 1968: la population des 8 communes était alors de 6800 habitants. Nous sommes 28000 aujourdhui en 2018, 50 ans après.

Une autre cause du déclin a été l'urbanisation et le reflux de population commencée après 1968 et les 30 glorieuses. Les propriétaires fonciers de souche qui exploitaient la terre avec des productions agricoles consommées localement ou vendues à proximité, ont vendu leurs terrains aux nouveaux arrivants venus des villes pour leur retraite, ou pour la villégiature. Ces nouveaux venus avaient des revenus gagnés ailleurs; progressivement le système de distribution propre à la France s'est installé; la population nouvelle s'achalandait sur les marchés extérieurs plus spécialisés, compétitifs et productifs en quantités qualités et prix  La tendance s'est accentuée d'année en année, les propriétaires fonciers de souche espérant toujours plus d'urbanisation pour vendre leurs terrains.

Depuis 2008 la situation est en train de changer. Les PLU et le SCOT en sont un des moteurs. Un autre est le désir de la population d'avoir des produits agricoles de proximité et la mode de l'agriculture biologique... Un autre encore est la spécialisation par traditions et par niches: le maraîchage, la  vigne et le vin, les oliviers et l'huile,  les fleurs ornementales, les fleurs à parfum, et le retour à des productions anciennes comme le chène liège.

Les surfaces agricoles utilisées, tous usages confondus, occupent de  l'ordre de 10% du territoire de 33600 hectares hors terrains militaires de Canjuers; mais les surfaces toujours en herbe pour la production de fourrage ou pour le pâturage, occupent près de 80% de cet espace; l'urbanisation occupe un autre 10% du territoire; reste 80% largement occupé par la forêt où le pin d'alep est dominant.

Jusqu'à présent cette ressource n'était plus utilisée. Mais la mise en route de la centrale bio masse de Brignoles-Nicopolis et  l'arrivée de très grosses machines d'exploitation forestière permet aujourd'hui d'exploiter nos ressources forestières et de régénérer la forêt. 

De la même manière que le progrès technique a produit le déclin agricole, ici la technique permet son  retour.

L'agriculture traditionnelle peine à donner les revenus suffisants pour une famille. C'est par la proximité, les niches et l'association avec le tourisme qu'il faut agir.

 

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