Ministre de l'écologie; un fêtu de paille dans une usine à gaz.
La démission de Nicolas Hulot signale l'incompatibilité entre la croissance verte, la transition énergétique et le modèle économique dominant de croissance exponentielle
Que viendrait faire Dany Cohn-Bendit dans cette usine à gaz qu'est notre société productiviste et le gouvernement Macron, après les autres, toujours accrochés à la croissance économique et au modèle des trente glorieuses? Pourquoi n'avoir pas sollicité Yann Arthus Bertrand LOL???
Il semble bien y avoir incompatibilité, toujours, entre la vision des ministres qui se succédent, avec des dénominations variables depuis 1971: le premier Robert Poujade ... puis ... Brice Lalonde, Michel Crépeau, Huguette Bouchardeau, Dominique Voynet, Ségolène Royal, Corinne Lepage, Yves Cochet, Delphine Batho, Ségolène à nouveau puis Nicolas Hulot... (voir liste des ministres depuis Poujade jusqu'à Nicolas Hulot).
Les "vrais écolos" parmi ceux ci, ont toujours l'écologie chevillée au corps; mais une partie importante et influente de la société - politiquement, économiquement et socialement - considère cela comme de l'idéologie de bobos (7), des lubies d'empêcheurs de croître en rond... L'exécutif est donc contraint par des parties importantes de ses électeurs qui ont permis son accès au pouvoir: grands agriculteurs et leurs syndicats, coopératives agricoles, chasseurs, gros industriels... au motif entre autres de la création de richesses et de l'emploi! Comme le temps électoral est très court, la nécessité de faire "avec" ces électeurs, l'emporte sur les visions et les décisions à long terme que requiert le changement de paradigme nécessaire de "changer la société" que de plus en plus de gens ressentent confusément. De plus les contraintes budgétaires, la pression de l'Europe, les critères de Maastricht et le carcan de l'euro, imposent des arbitrages, et l'écologie y est toujours sacrifiée.
Certes, une partie de plus en plus importante de gens sont sensibles aux effets délétères de la croissance exponentielle partout sur la planète désormais, de la production, de la consommation, de la population, des déchets sur terre et sur les mers, de la stérilisation des sols, de la destruction de la bio-diversité, de la déforestation, de la raréfaction des ressources minières faciles à exploiter, notamment le pétrole conventionnel. L'énergie du pétrole a permis la formidable croissance économique du 20è siècle, surtout pendant la 2è moitié, après la 2è guerre mondiale. Notre problème vient du fait, qu'on ne sait pas faire de croissance sans énergie et il en faut BEAUCOUP (*).
(*) Sur ce point écouter cette conversation avec Gaël Giraud, chef économiste de l'AFD l'agence française de développement sur RFI, dans l'émission "c'est pas du vent". (1 et 2). Il est question dans cette conversation du rapport Meadows du Club de Rome en 1972; rapport revisté en 2012 par le physicien australien Graham Turner qui a remplacé Dennis Meadows (9).
Le déni en matière de changement climatique comme en matière d'écologie est très prégnant en France (7). Romaric Godin nous donne sa vision de la démission de Nicolas Hulot, sous le titre "l’échec flagrant du néolibéralisme vert" (3).
Enfin, cette image est extraite de ce billet "Les personnages étranges de Isaac Cordal ont un message pour l’humanité" LIEN.
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