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Fake news quesaco? 1

 

 

d0f09cab9d05f0f9f1cc09ed8e9f422e.jpg  Le citoyen moderne pense pouvoir exprimer une opinion pertinente sur tout et n'importe quoi! il est libre de penser ce qu'il veut et de dire n'importe quoi sur n'importe quel sujet: "c'est mon opinion et je la partage"  même s'il ne connaît rien sur ce qu'il dit. D'où vient cette propension et cette prolifération? Le numérique, l'accès facile et rapide à l'internet, les moteurs de recherche, le smartphone et les réseaux sociaux en sont des moteurs selon moi. En plus de leur diffusion par les moyens modernes, la création delibérée de fakenews est considérablement accrue par des logiciels et par l'intelligence artificielle.  Il va falloir apprendre à s'en protéger; d'où le retour des journalistes dont c'est le métier et la déontologie que de vérifier l'information à la source et de croiser les sources. C'est aussi la raison du Decodex du Monde et de Hoaxbuster pour nous y aider. Et 20 minutes s'y met aussi.

Chacun peut créer et diffuser des fakenews

Par les multiples  réseaux sociaux qui prolifèrent depuis une dizaine d'années, chacun peut écrire, diffuser et relayer tout et n'importe quoi sur internet; le vrai comme le faux, par ignorance,  intentionnellement ou  pas et par plaisir, par le mensonge ou par volonté délibérée de nuire ... Individuellement, chacun le fait pour se mettre en avant, pour avoir une notoriété dans son milieu, une originalité; le but n'est pas de diffuser de l'information, de la vérité, mais de se faire valoir, de capter l'attention. Voir mon billet "penser par soi-même, c'est possible ou quoi?".

Aujourd'hui tous les médias se font concurrence pour capter l'attention... et l'argent d'abonnés... cf. les émissions ONPC de Laurent Rucquier! et aussi tous les groupes de pression de la société et de tous bords, pour répandre leurs idées et leurs visions de la société.

Les fake news ont été au coeur de la crise de l'été - ou crise de l'état - qui a frappé Emmanuel Macron en juillet. L'affaire Benalla.

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Les citoyens se sont tout partagé sur cette affaire... Des milliers de tweets, de publications facebook, relayant des articles de journalistes de tous bords politiques; vrais faux et faux vrais, on a tout vu.

Certes le phénomène n'est pas nouveau.

Chacun dans sa sphère sociale restreinte,  exprime sans cesse sa pensée: d'abord en son for intérieur, puis avec ses proches,  dans son milieu social -  école, quartier, entreprise  - et avec ceux qu'il rencontre en permanence au cours de son parcours de vie dans l'espace-temps. Les échanges portent sur notre compréhension des choses et du déroulement des évènements; mais notre  compréhension est très influencée par celle des autres, dans une confrontation permanente. Il en résulte une pertinence plus ou moins grande des pensées de chacun, que l'on peut  mesurer par l'acceptation de son entourage. Ce mode d'échanges entre nous a toujours existé; c'est une caractéristique de notre humanité. C'est la pensée  de "grands hommes" transmise oralement ou par l'écrit qui fait référence universelle. Celle de chacun de nous constitue le présent et le tissu de la société. Ma référence en la matière est Michel de Montaigne et ses essais, un véritable livre des pensées de sa vie vie entière: partout dans son oeuvre on trouve sa pensée sur la fragilité et la faillibilité de nos jugements.

Evolution de la diffusion de la pensée en occident

La diffusion de la pensée  a trouvé, par la technique, un média puissant lors de l'invention de l'imprimerie au 16è siécle, ce qui a permis  la diffusion de la bible en occident (*), puis la réforme protestante avec les profondes transitions sociétales qui en résultèrent en Europe: les guerres de religion. Cela s'est renforcé considérablement au 19è siècle avec l'expansion de masse de la presse écrite distribuée dans les chaumières; commençant en Angleterre dans la mouvance de la première révolution industrielle. Forcément, les nouvelles étaient les mêmes pour tous; mais il fallait une originalité, un penchant sociétal ou idéologique, pour capter l'attention et les souscriptions des lecteurs, acheteurs des journaux quotidiens déposés sur le pas de la porte le matin, avec la bouteille de lait frais. C'est ainsi que Charles Dickens a publié ses livres par épisodes journaliers. Une autre façon de capter l'attention était d'avoir des correspondants à l'étranger ce qui coûtait cher en moyens pour assurer leur présence et la transmission de leurs informations.  Une autre façon consistait à compiler les informations journalistiques des uns et des autres - comme aujourd'hui les agences de presse - et d'en faire une information "originale".
(*) Pendant mille ans toute la pensée et l'art de l'occident furent consacrés à démontrer la validité du christianisme comme philosophie de l'existence: la scholaastique.

Alors les journalistes ont des responsabilités accrues

Il est impossible de se passer des journalistes et des médias qui les accueillent: radios, télévisions, vidéos, blogs, etc... D'abord, on ne peut pas donner un avis pertinent sur tout, car il faut des connaissances qui requièrent une formation et du travail. La déontologie des journalistes est de publier des informations vraies, vérifiables et vérifiées, en croisant les informations. Mais cela devient de plus en plus difficile. Il va falloir inventer des logiciels qui débusquent les fausses informations.

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Suite: Fake news Quesaco? 2/n

 

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