– ÂMES SENSIBLES : ATTENTION CETTE HISTOIRE EFFLEURE DES SUJETS SENSIBLES (SUICIDE, RELATION MALSAINE, STALKING, MEURTRE...) -
PREMIER CLUEDO
TOUT POUR TOI
A l’Académie de Sailor City, Irélia vivait une vie d’étudiante, tout ce qu’il y a de plus banal. Elle avait de bonnes notes, des professeurs investis, une relation amoureuse saine avec Benjamin et beaucoup d’amis, dont la plus précieuse : Illona.
Sa vie à l’Académie était paisible, rythmée par les engueulades et les réconciliations, par les rumeurs et les fêtes.
Elle vivait à l’internat de l’Académie, puisque ses parents habitaient trop loin d’ici. Bien sûr, ils lui manquaient, et elle était heureuse de les retrouver pendant les vacances, mais l’Académie était toute sa vie.
Elle était en couple avec Benjamin depuis quelques mois, et leur idylle en faisait baver plus d’un. Ils étaient si adorables ensemble, avaient l’air d’être très complices et de vivre dans leur monde, tout en étant toujours en compagnie d’Illona.
Irélia était si heureuse qu’Illona approuve sa relation, et qu’elle s’entende bien avec Benjamin. Rien ne lui a fait plus plaisir que la rencontre entre son copain et sa meilleure amie. Sans son approbation, elle ne sait pas ce qu’elle aurait fait.
Les semaines passèrent, et Benjamin était de moins en moins disponible pour Irélia. Ce nouveau comportement l’inquiétait, elle sentait que quelque chose n’allait pas, mais n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.
Elle s’inquiétait pour lui, mais elle aurait dû s’inquiéter pour elle-même. En réalité, Benjamin passait bien plus de temps avec Illona, en cachette.
Il trouvait sa relation avec Irélia trop monotone, fade. L’arrivée d’ Illona dans sa vie lui avait ouvert les yeux sur cette impression. Elle avait débarqué, comme une vague de fraicheur, une vague de nouveauté. Elle avait piqué sa curiosité. Face à la gentillesse et la douceur d’Irélia, cette rêveuse timide lui donnait la sensation de sortir d’un songe. Mais c’est un homme qui se lasse aussi vite des gens que de ses passe-temps…
Leur relation secrète avait commencé environ deux semaines avant le bal de l’Académie. De plus, sa meilleure amie était aussi très occupée en ce moment, ce qui n’arrangeait pas son sentiment de solitude. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que sa « meilleure amie » l’enviait tellement qu’elle ferait n’importe quoi pour avoir quelque chose qu’ Irélia ne possédait pas.
Ces deux semaines ont été difficiles pour Irélia, elle s’est sentie soudainement très seule, tout en étant toujours autant entourée. L’absence de Benjamin lui pesait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Toutes ces habitudes qui disparaissent au fur et à mesure qu’il s’éloigne. Elle avait peur de le perdre. Elle ne se doutait pas une seconde de la raison de son éloignement, mais elle avait peur.
Lors de ces deux semaines, Irélia ne fît pas grand-chose, elle profitait un peu du parc, étudiait à la cafétéria et passait la majorité de son temps dans sa chambre. Ses peurs occupaient son esprit, s’accaparant du moindre doute pour le transformer en cauchemar. Son regard devenait de plus en plus vide, elle paraissait livide, épuisée.
Cet état de faiblesse n’échappa point au regard aiguisé de sa professeure d’anglais, Mme. Bresht. Voyant que la lueur enfantine s’était éteinte dans les yeux d'Irelia depuis quelques jours, et malgré ses tentatives d’en parler avec elle, de s’assurer qu’elle aille bien, elle n’avait pas réussi à lui faire sortir la moindre information qui pourrait l’aider à comprendre sa situation. Irélia était une personne si secrète malgré sa sociabilité.
Mme Bresht, ne voulant pas répéter la même erreur, sentant que son élève avait besoin de soutien, se décida à en parler au directeur, M. West. Elle se souvint d’un cas d’apparence similaire, survenu quelques années auparavant. L’affaire avait été étouffée grâce à l’influence du directeur, mais le choc que Mme Bresht avait vécu était toujours présent.
Assise à son bureau, pensive, elle caressait du bout des doigts la seule preuve de ce cauchemar. La lettre, qu’elle connaissait par cœur. Ce mot, si douloureux et empli d’amertume. Un souvenir brûlant survint. Une peau frissonnante, un regard profond, une chaleur indescriptible, un moment magique. Une corde, son cadavre, une lettre, un effondrement.
Elle chassa ces souvenirs et sortit de son bureau, rejoignant celui du directeur. Après lui avoir fait part de ses observations et de son pressentiment, il accepta de convoquer Irélia dans son bureau pour la faire sortir de son silence et lui montrer qu’elle n’était pas seule à l’Académie, que tout le monde était important. A leur grand désespoir, elle nia tout et les rassura qu’elle allait bien, seulement fatiguée des préparations pour sa prochaine compétition sportive. Ils n’insistèrent pas, mais sentaient qu’elle mentait.
Elle faisait partie de l’équipe de basket de l’Académie, qui, dans un peu plus d’un mois devrait affronter celle de l’Académie des Geekettes. La compétition était toujours serrée, même à l’intérieur de l’équipe.
En sortant de son bureau, elle croisa Ornella, cette fille qui était souvent convoquée dans le bureau du directeur. Des rumeurs couraient sur leur relation malsaine. Étant l’une des rares élèves boursières, elle subissait beaucoup de moqueries, et n’avait d’autre choix que se taire et étudier pour atteindre la première place tant convoitée. Cependant, ce n’était pas une chose facile face à tous les élèves studieux de l’Académie. Voyant son dilemme face à cette adversité pour garder sa place et surtout sa bourse, le directeur, M. West, lui aurait proposé d’échanger ses faveurs contre de meilleures notes. Cette rumeur est continuellement alimentée par les convocations dans son bureau.
Concernant l’équipe de basket, jusqu’à présent, la star avait toujours été Irélia. Ornella, malgré tous ses efforts, n’arrivait jamais à la dépasser. Sachant que la meilleure de l’équipe pourrait recevoir l’aide des sponsors en entrant à l’université, et connaissant la stature économique de sa famille, ce n’était pas surprenant qu’une compétition malsaine s’installe entre les deux. Irélia avait déjà tout, et vivait une vie parfaite, enviée de tous. Elle ne se rendait pas compte qu’elle prenait même les miettes, qu’elle ne laissait rien pour les autres, qui, peut-être, en avaient plus besoin qu’elle.
Ornella passait donc son temps entre sa chambre et la cafétéria, pour étudier jusqu’à ce que ses yeux pleurent de fatigue, et au stade, s’entrainant jusqu’à ce que ses jambes ne puissent plus la porter.
Parfois on pouvait l’apercevoir au parc, dans un coin reculé, feuilletant les œuvres recommandées par Mme. Bresht. Dans ces moments, elle apercevait ce jardinier, faisant un beau travail dans cette Académie de malheur.
Oscar connaissait tous les ragots. Passant son temps à s’occuper du parc, il surprend toutes sortes de discussions entre les élèves de l’Académie.
Il travaillait ici depuis deux ans, il était particulièrement méticuleux dans son travail. Mais cela ne l’empêchait pas d’avoir une oreille se baladant de discussions en discussions, parcourant les rumeurs et les messes-basses. Ce qui est amusant quand on est un simple jardinier, c’est que personne ne fait attention à nous. Ni les professeurs, ni les élèves. Et pourtant, s’il existait aux yeux de l’Académie, il aurait pu anticiper tous les problèmes. Il avait déjà surpris Benjamin et Bresht ensemble. Il connaissait leur lien avec Irélia. Un jour même, il avait échangé un long regard avec Ornella, comme si elle essayait de lui faire comprendre quelque chose. Il avait trouvé ça étrange, que quelqu'un le regarde de la sorte, lui, si invisible.
Seul le directeur s'arrêtait le voir de temps en temps, lui parlant des problèmes que rencontraient son couple, parfois de certains élèves, comme Irélia, qu'il lui avait demandé de surveiller en faisant son travail, dans l'espoir que ses actions parlent plus que ses mots. C'est ce qu'il fit, sentant l'occasion d'être reconnu. Il observa Irélia attentivement, faisant le lien avec le couple qui se cachait des regards fouineurs. Il hésita à en parler à la direction, mais se retint. Après tout, il n’est qu’un simple jardinier, être invisible humant le doux parfum des tulipes du parc.
EXPLICATIONS
Ces deux semaines ont été difficiles pour Irélia, elle s’est sentie soudainement très seule, tout en étant toujours autant entourée. L’absence de Benjamin lui pesait bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Toutes ces habitudes qui disparaissent au fur et à mesure qu’il s’éloigne. Elle avait peur de le perdre. Elle ne se doutait pas une seconde de la raison de son éloignement, mais elle avait peur. Lors de ces deux semaines, Irélia ne fît pas grand-chose, elle profitait un peu du parc, étudiait à la cafétéria et passait la majorité de son temps dans sa chambre. Ses peurs occupaient son esprit, s’accaparant du moindre doute pour le transformer en cauchemar. Son regard devenait de plus en plus vide, elle paraissait livide, épuisée.
Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’était le moment parfait pour agir. Irélia était dans un état de faiblesse comme il n’avait jamais vu auparavant. Sauf une fois. De plus, il avait un alibi parfait : la demande du directeur.
Il connaissait la vérité, ou plutôt les vérités. Se cacher derrière les haies pour vivre sa relation secrète n’était pas forcément la meilleure idée. Ignorer le simple jardinier non plus. Ses sens étaient décuplés, il voyait et entendait tout ce qu’il se passait dans ce parc, et parfois au-delà.
A force de voir les mêmes visages tous les jours -surtout le sien-, il connaissait la plupart des liens entre eux. Il savait qui étaient Benjamin et Illona. Il savait ce qu’ils cachaient. Il savait le mal qu’ils causaient à Irélia.
Irélia, cet être merveilleux. Avec son joli grain de beauté sous l’œil droit, si beau, si familier. Ce visage qui lui rappelle celui de son premier amour. Voir cette fille faisait remonter en lui tellement de sentiments. Ça le submergeait. Il en redemandait. Elle devenait son obsession. Un besoin journalier. Le meilleur moment de sa journée était quand il pouvait l’observer à sa guise, sans qu’elle ne s’en rende compte. Assise au parc, à lire, ou bien à la cafétéria, étudiant derrière les grandes fenêtres.
Il avait la chance de pouvoir l’observer à nouveau, après tant d’années. Il voulait lui parler, la réconforter, la prendre dans ses bras pour lui dire qu’il était là, lui, pour elle. Qu’elle n’avait besoin de personne d’autre. Surtout pas de ceux qui la faisaient tant souffrir. Cette pensée le rendait furieux, il n’avait qu’une envie, leur faire autant de mal. Mais il ne pouvait rien faire, il avait peur de l’effrayer. Il ne voulait pas reproduire cet incident. Il voulait bien faire cette fois. Alors il eut une idée : déposer, à chaque fin de journée, une tulipe, sur le rebord de sa fenêtre. Car oui, elle habitait au rez-de-chaussée, et oui il savait quelle fenêtre était la sienne.
Il l'avait remarqué un beau jour, en travaillant. Elle passait non loin de lui, alors qu'il s'occupait de ses tulipes. Elle était si radieuse. Son sang n'avait fait qu'un tour, il l'avait tout de suite reconnue, elle était le portrait craché de son premier amour, qu'il n'oublierait jamais, qui le hantait encore. Il avait toujours l'espoir de la retrouver un jour. Mais en attendant, elle était parfaite.
Depuis, il ne cessa de l'observer et d'être attentif à sa routine. Grâce à la demande du directeur, il avait une excuse parfaite pour continuer en toute tranquillité. Le jour où il découvrait sa chambre, il dû se forcer à ne pas y pénétrer dans la seconde.
Patience. Patienter, ce qu’il détestait, ce qui l’excitait.
Patience.
Deux semaines avant la fête, il avait directement remarqué ce changement chez Irélia. Elle avait l'air si perdue, si triste. Mais il était là, si proche, et si loin à la fois. Il savait qu'il pouvait la rendre heureuse. Il le devait. Il voulait la prévenir pour Benjamin et Illona. Mais pourquoi serait-il le messager de son malheur ? Il devait attendre. Patience.
Elle le découvrirait bien assez tôt. Et à ce moment-là il pourrait plonger sur elle.
En attendant, il continuait de poser ses fleurs, et elle continuait de les prendre, cherchant du regard une silhouette, espérant qu'elles soient de la part de Benjamin.
Il se délectait de son espoir, et de son timide sourire lors de ces instants. Il savait que grâce à lui, elle avait un petit moment de joie dans la journée. Cela lui suffisait, pour le moment.
- VEILLE DE LA FÊTE -
La veille de la fête, Benjamin avait invité Irélia à être sa cavalière. Il s’était décidé à tout lui avouer lors du bal, pensant qu'elle serait moins triste puisqu'elle serait entourée de tous ses amis.
Illona se sentait de plus en plus mal, et en même temps était heureuse d'avoir enfin quelque chose qu' Irélia désirait. Elle attendait le moment de la révélation avec impatience.
Ornella étudiait. Mais elle était perturbée. Elle avait vu, de loin, Oscar, déposer une tulipe à la fenêtre d'Irélia. Elle était restée cachée. Elle ne savait pas quoi faire, quoi penser. Elle se souvint de l’avoir aperçu l’observer à plusieurs reprises. Mais elle ne fit rien, si ça pouvait lui permettre d’avoir la première place.
Mme. Bresht et M. West espéraient que cette fête arrangerait les choses, et avaient prévu de convoquer Irélia à nouveau.
Oscar, n'en pouvant plus, se laissa aller un instant. Il entra dans le dortoir discrètement, en matinée, pendant que presque tous les étudiants étaient en cours, et s'infiltra dans la chambre d'Irélia. Son odeur. Partout.
Patience.
Il s'autorisa quelques secondes d'observation. Il remarqua une photo de famille. Et ce fut le déclic. Il s'approcha pour être sûr. Alison se tenait à côté d'Irélia et d'un homme. Certainement ses parents. Elle était donc la fille d'Alison. Son premier amour. Le même grain de beauté. Il encaissa cette merveilleuse nouvelle et reparti aussi furtivement qu'il était entré.
Patience.
Il avait une nouvelle idée.
- SOIRÉE DU BAL -
Le jour décisif était enfin arrivé.
Benjamin retrouve Irélia devant son dortoir, particulièrement stressé ce soir, ce qui est étrange. Elle le remarque, elle sent que quelque chose va mal se passer. Ils retrouvent Illona en chemin et un malaise certain s’installe. Ils font comme si tout allait bien, mais chacun sait qu’il y a un abcès entre eux. La soirée commence de façon étrange, mais ils essayent d’agir normalement et de profiter de la fête. N’en pouvant plus, Illona prend Benjamin et Irélia à part, vers l’entrée du Rooftop. Elle veut que Benjamin lui dise la vérité. Mais rien ne sort de sa bouche, il hésite. Elle le fait à sa place, elle lui raconte toute la vérité.
La musique de la fête et le brouhaha continu l’empêchent d’entendre ce qu’il dit, mais elle comprend. Des larmes lui montent aux yeux, elle voit flou. Elle pousse un cri, délivrant toutes ses émotions confinées jusque-là. Elle s’enfuit, bousculant au passage Mme Bresht, sortant d’une salle de classe.
Elle venait de discuter du cas d’Irélia avec le Directeur, essayant de se mettre d’accord sur la technique à avoir pour l’aider. Elle lui fit part de ses préoccupations et de ses peurs. Elle pensait qu’elle risquait de se suicider. Elle s’arrêta pour voir la scène, rejointe peu après par le directeur. Ils se regardèrent et décidèrent de les laisser régler cette histoire en eux ce soir. Ils agiraient demain.
Benjamin et Illona la poursuivaient, atterrissant au parc. Irélia s’arrêta soudainement, pour reprendre son souffle. Elle se sentait si mal, comme étourdie, avec une envie de vomir pressante, elle voyait flou. La sensation que son cœur se déchire lui fit échapper un cri douloureux. Ils ne savaient pas quoi faire. Ils restaient là, pantois.
Devaient-ils la réconforter ? Devaient-ils la laisser seule ? Ils étaient la cause de son malheur après tout. Ils décidèrent de partir en direction du Baito Corp, pensant qu’ils avaient déjà causé assez de problèmes pour la soirée. Elle osa les regarder partir, mais ils lui donnaient envie de mourir. Elle puisa dans ses forces pour aller se réfugier dans sa chambre.
Quant à Ornella, elle était sortie peu de temps avant pour aller prendre l’air au parc, elle avait aperçu la dispute de loin mais préférait ne pas se mêler de leurs affaires et rester au calme dans son coin.
Oscar, lui, n’était pas loin. Il avait vu toute la scène. Il avait tout ressenti. Il profita de l’occasion pour la suivre, à l'abri des regards.
Elle entra en furie dans sa chambre et claqua la porte derrière elle. Elle ne prit pas le temps de la fermer à clé, se jetant directement dans son lit, étouffant ses cris et ses pleurs dans son oreiller favori.
Il ressentait sa douleur. Il ouvrit la porte doucement. Il retint son souffle. Il voulait la serrer fort dans ses bras. Il respira un coup et osa lui parler. Il lui dit qu’il est là pour elle, qu’elle ira bien à partir de maintenant, qu’elle mérite mieux, qu’elle le mérite lui. Qu’elle n’aura besoin que de lui à partir de maintenant. Que le monde est mieux quand on est entouré de gens qui nous aiment.
Elle sursauta, cria. Cet homme dans sa chambre, ce non-sens lui fit très peur. Elle le reconnut, se souvint des tulipes à sa fenêtre.
Il se précipita sur elle, elle se débattue. Agitant ses bras dans tous les sens, il essaya de la calmer en lui disant qu’il ne lui veut que du bien, qu’il est là pour elle. Mais elle continua de se débattre, et continua de vouloir fuir. Il ne comprit pas. Alison n’était pas comme ça. Alison ne l’a jamais rejeté. Elle a été forcée de partir, ce n’était pas de son plein gré. Irélia continua de se débattre et profita de son moment de réminiscence pour tenter de s’enfuir. Son sang ne fit qu’un tour. Agrippant l’oreiller pour se ressaisir, il l’a pris en chasse. Il n’avait pas besoin de courir. Elle est tellement perdue, affolée, désemparée par cette soirée qu’elle n’irait pas loin. Il le savait. C’était pareil avec Alison.
– ÂMES SENSIBLES : ATTENTION SCENE DE MEURTRE -
Il la pourchassa, ils passèrent par un coin du parc, il réussit à la coincer au niveau de la cafétéria. Elle essaya de crier, encore et encore, mais personne ne l’entendit.
Sauf Ornella.
Elle essaya de s’enfuir, mais c’était déjà trop tard. Ils entrèrent dans la cafétéria. Il l’a tirait par le bras, elle essayait de tout son corps de faire contrepoids. Il l’appelait Alison, lui chuchotait que tout irait bien. Il l’assit sur une chaise, prenant soin de bien l’attacher. Elle tenta à plusieurs reprises de l’en empêcher, mais il était bien plus fort qu’elle. Sa malice ne lui permit pas de le surpasser. Il s’assit en face d’elle. Souriant.
La regardant pendant quelques secondes, flirtant avec l’éternité. Il lui caressa lentement et tendrement le visage. Elle tourna le regard de l’autre côté. Il fronça les sourcils. Il lui dit qu’Alison avait été une erreur du passé, mais que cette fois il réussira à l’avoir. Qu’il avait changé, qu’il était devenu plus fort et plus doux à la fois. Qu’elle ne lui résisterait plus. Il replaça une mèche derrière son oreille. La regardait comme on regarde son enfant, comme on regarde son Amour. Avec une telle tendresse dans le regard qu’il semblait différent. Il prit une longue respiration, regarda sa montre, et se décida à finir le travail. Quel gâchis de mettre fin à son plan si rapidement, mais il n’avait pas le choix, s’il voulait revoir Alison.
Cette idée le fit frissonner de plaisir. Tout son être s’impatientait. Il remarqua qu’il tenait toujours l’oreiller dans sa main, et se dit qu’heureusement il avait gardé ses gants de jardinier. Il la regarda tendrement, lui dit merci, s’assit à califourchon sur elle, et pressa lentement l’oreiller contre son visage. L’intensité augmenta en diapason avec son excitation. Fermant les yeux, des images d’Alison apparurent. En quelques minutes, le travail fut fini et l’impatience le submergea de nouveau.
Alison, celle qu’il attendait, celle qui l’attendait.
Il sortit de sa transe, sortit discrètement du bâtiment comme lui seul en avait le secret.
A lui la liberté et les retrouvailles.
Ornella arriva peu de temps après, alertée par le cri poussé quelques minutes plus tôt. Elle trouva le corps sans vie d’Irélia, encore chaud. Le temps qu’elle arrive sur les lieux, il était déjà trop tard. En voyant le cadavre, elle n’était ni choquée, ni triste. Sa première pensée fut pour sa bourse. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle courra jusqu’au Rooftop pour prévenir tout le monde. Il était 20 heures.
- FIN -