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Changement climatique : controverses et climatosceptiques

Dossier mis à jour le 4/1/2021

 

Trump-climatosceptique

 

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Toutes les causes du réchauffement ne sont pas suffisamment explorées

Un certain nombre de chercheurs estiment que les causes du réchauffement climatique actuel n'ont pas été suffisamment étudiées pour tenir comme seul responsable le CO2. A ce titre, Jean Dercourt, membre de l'Académie des sciences déclare : "il me semble que les autres causes sont négligées ou très insuffisamment travaillées, rendant ainsi incomplètes la compréhension du système climatique, un système non linéaire très complexe (...) Il importe, désormais, de déterminer si les gaz à effet de serre expliquent seuls l'élévation thermique rapide du sycle actuel qui serait alors, liée seulement à l'activité humaine."

Ce reproche ne signifie pas que le réchauffement actuel est contesté, mais insiste pour que la recherche soit aussi mobilisée vers l'étude d'autres paramètres, notamment astronomiques.
Vincent Courtillot et Jean-Louis le Mouël, tous deux membres de l'Académie des sciences estiment également que "l'influence du Soleil a été sous-estimée et celle du CO2 surestimée dans les modèles."
Soulignons que le GIEC, dans sa revue des études scientifiques, prend bien en compte l'influence du Soleil mais ne le juge que peu responsable du réchauffement actuel. Ces auteurs précisent notamment que de récentes études remettent en cause l'importance de la contribution du CO2 au réchauffement actuel et que "les températures actuelles et le réchauffement climatique des 150 dernières années ne sont ni exceptionnels ni exceptionnellement rapide", principal argument des "réchauffistes".

Ces points de vue sont notamment exposés dans le document "Libres point de vue d'Académiciens sur l'environnement et le développement durable" paru en novembre 2009.

Pour autant, une remarquable synthèse des facteurs pouvant contribuer au réchauffement de notre planète (orbite de la Terre, soleil, volcans, déforestation, ozone, particules) excluent leur responsabilité.

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Les facteurs naturels (paramètres astronomiques de la Terre, activité volcanique, énergie solaire) ne sont manifestement pas à l'origine de l'augmentation de la température terrestre
What's Really Warming the World? Climate deniers blame natural factors; NASA data proves otherwise

Le point de vue de Vincent Courtillot

Science Publique a consacré son émission du 29 octobre 2010 à la question: "Acacémie des science: le débat sur le climat est-il réglé ?". A cette occasion, Michel Alberganti a rencontré Vincent Courtillot géophysicien, directeur de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP).

Les incertitudes sur les changements climatiques

Si les scientifiques du climat font un travail remarquable pour mieux comprendre les variations climatiques de notre planète, ils ne sont pas des prédicateurs ou des voyants. Ainsi, les prévisions sur le réchauffement climatique sont soumis à des incertitudes inhérentes aux limites de la science et aux réponses de nos sociétés.

 

Un réchauffemement climatique bénéfique ?

Une aubaine économique

Un certain nombre de décideurs considèrent que le réchauffement climatique serait positif pour l'économie : tourisme, agriculture, exploitation de nouvelles ressources minières et fossiles pourraient profiter de la libération de territoires actuellement sous le joug d'un climat froid et rigoureux. C'est l'objet de l'offensive arctique de la Russie et des Etats-Unis. Toutefois, cette aubaine économique devrait annoncer de nouvelles atteintes pour l'environnement sans garantir que les bienfaits prédits.

Un réchauffement pour lutter contre la future ère glaciaire

Le climat de notre planète est très dépendant de paramètres externes à celle-ci. Ainsi, selon une périodicité de l'ordre de 100 000 ans, l'ellipse formée par l'orbite terrestre s'excentre d'environ 18 millions de km, ce qui modifie la distance de la Terre au soleil. Lorsque cette distance augmente, une ère glaciaire peut s'installer. La prochaine ère glaciaire devrait débuter dans environ 50 000 ans et culminer dans 150 000 ans. Toutefois, en réchauffant l'atmosphère, les activités humaines contrarient ce cycle naturel et pourraient bien empêcher l'arrivée d'une glaciation.
Si on pourrait s'en réjouir, il ne faut pas oublier que le réchauffement qui nous attend pour les générations à venir sera bien plus problématique qu'un éventuel arrêt d'une glaciation devant intervenir dans 100 000 ans...

Des débâts vifs entre climatosceptiques et carbocentristes

Ces controverses, indispensables pour l'avancée des connaissances et de la science, soulèvent des débats passionnés comme en témoigne cet article et les discussions houleuses sur notre forum dédié aux changements climatiques.

Cet affrontement d'idées et de convictions se traduit aussi par l'apparition d'un vocabulaire pour dénommer les partisans d'un réchauffement d'origine anthropique et ceux qui y voient davantage l'expression de cycles naturels immuables.
Les premiers sont souvent appelés des "réchauffistes" ou "carbocentristes" tandis que les seconds sont identifiés comme "climatosceptiques", "négationnistes" ou "négateurs" ou encore "révisionnistes" en référence au déni de la Shoah, même si ce lien est tout à fait hors de propos.

Un argumentaire qui tente de s'adapter face à l'évidence

Depuis 2015, face à la réalité criante et à la rapidité du réchauffement climatique planétaire, de plus en plus difficile à nier ou à contester, les climatosceptiques ont fait évoluer leur argumentaire, en plusieurs temps :

  1. Argument originel des premiers climatosceptiques : "non la Terre ne se réchauffe pas" (alors qu'on a de plus en plus les pieds dans l'eau...)
    Les climatosceptiques exploitent la moindre faille dans l'augmentation des températures pour dénoncer l'incohérence des prévisions du GIEC, oubliant que la machine climatique, complexe, n'obéit pas forcèment de manière linéaire à l'augmentation des concentrations en gaz à effet de serre.
  2. Première évolution de l'argumentaire climatosceptique : "la Terre se réchauffe mais l'Homme n'est pas responsable comme en témoignent les climats passés".
    Ils ne contestent plus la réalité de ce réchauffement mais ils mettent en cause la responsabilité de l'Homme dans ce phénomène. Selon eux, ce réchauffement serait "naturel" et les activités humaines n'y seraient pour rien ou auraient une responsabilité marginale dans son accélération. Par conséquent, il serait "urgent d'attendre" que le climat se régule lui même...
  3. Deuxième évolution de l'argumentaire climatosceptique : "d'accord, le climat se réchauffe et nous sommes responsables, mais c'est que du bonheur en perspective !"
    Repoussés dans leurs derniers retranchements, de plus en plus de climatosceptiques acceptent finalement l'idée d'un réchauffement climatique d'origine anthropique. Cependant, toujours dans un esprit de contradiction, ils vont faire étalage des multiples bénéfices que cela implique, minimisant ou écartant les conséquences négatives, pourtant très lourdes.

"Non à la dictature écologiste !"

Trop souvent, les climatosceptiques accusent les "carbocentristes" de jouer sur la peur d'un chaos climatique pour justifier leur point de vue et la prise de mesures (qui ne viennent toujours pas cela dit).
Les "réchauffistes" sont alors désignés comme des alarmistes qui renvoient aux peurs des passages aux nouveaux millénaires. Et pourtant, ces premiers n'hésitent pas à utiliser également la peur dans leurs discours.

En effet, ils prédisent l'effondrement de nos économies, l'appauvrissement généralisé des consommateurs et l'arrivée d'un régime politique autoritaire qualifié de dictature écologiste si la lutte contre le carbone devait s'accompagner de taxes lourdes pour freiner l'exploitation des énergies fossiles.
Cette vision simpliste oublie aussi bien la nature même du pouvoir politique que la puissance des intérêts économiques qui priment très largement sur le respect de l'environnement.

Climatosceptiques : la science, le doute et le déni #DATAGUEULE

Il est crucial de bien identifier les causes du réchauffement actuel pour éviter de se lancer dans des décisions politiques contre-productives. Toutefois, la dégradation manifeste et généralisée de notre planète réclament un changement radical de nos modes de développement.

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