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Beyrouth, droit au coeur de l'OM

Il s'appelait Cyril Canaan, avait 30 ans et adorait l'OM. Le 4 août, ce membre du club de supporters OM Nation Beirut est mort dans l'explosion qui a coûté la vie à 188 personnes dans le port de Beyrouth. Depuis, sa famille pleure mais peut compter sur le soutien du club phocéen. Reportage dans la capitale libanaise auprès des proches de la victime.

 

Karim Lahoud, le fondateur de l'OM Nation Beirut, fan-club dont Cyril Canaan faisait partie, et Thierry Gédéon, un membre historique, au pied de la tour Skyline située en face du port et dévastée par l'explosion. (Photo Marwan Naamani/Polaris)

 

Karim Lahoud, le fondateur de l'OM Nation Beirut, fan-club dont Cyril Canaan faisait partie, et Thierry Gédéon, un membre historique, au pied de la tour Skyline située en face du port et dévastée par l'explosion. (Photo Marwan Naamani/Polaris)
Christine Thomas04 septembre 2020 à 19h00
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« Cyril dans nos coeurs. Et une pensée fraternelle et solidaire pour tout le peuple libanais. » Lorsque, le 9 août dernier, Jacques-Henri Eyraud, président de l'Olympique de Marseille, a posté ce message de soutien sur les réseaux sociaux du club phocéen, sans doute ne se doutait-il pas que ces quelques mots auraient un tel écho auprès des âmes hagardes de la ville de Beyrouth. Ni que l'entrée solennelle des joueurs marseillais, vêtus d'un maillot floqué du drapeau du Liban sur la pelouse du stade des Costières lors du match amical Nîmes-OM (9 août 2020, 0-1), suivie d'une minute de silence faite en hommage à Cyril Canaan, jeune supporter libanais de l'OM décédé cinq jours plus tôt dans l'explosion meurtrière du port de Beyrouth, relierait « à jamais » l'OM au pays des Cèdres. Un mois après le drame qui a fait près de 200 morts et 6 500 blessés et détruit le coeur de la capitale, les proches de la victime et leur entourage se raccrochent plus que jamais à ce soutien concret venu tout droit du pays frère et de la Canebière.

 

Mercredi 19 août, dans un appartement du quartier de Zouk Mosbeh, sur les hauteurs de Beyrouth. Dolly Canaan retient ses larmes comme elle peut. Deux semaines après la mort de Cyril, son fils de 30 ans, elle serre nuit et jour dans ses bras le short de sport qu'il portait à la maison la veille de sa disparition. Le mardi 4 août à 18 heures, heure de la double explosion, Cyril Canaan, qui exerçait la profession d'analyste financier, se trouvait sur son lieu de travail, dans une tour située tout près du port de Beyrouth.

Sans nouvelles de lui, sa mère, veuve depuis le début de l'année, et Patrice, son frère aîné, passeront toute la nuit et le lendemain matin à le chercher désespérément dans tous les hôpitaux de la ville, dont plusieurs ont été dévastés par le souffle, avant de le retrouver allongé dans une morgue seize heures après la déflagration assassine. « À l'instant de la deuxième explosion, une vitre de notre appartement est tombée au sol, raconte Dolly Canaan, le visage très pâle. Là, mon coeur s'est serré, comme si j'avais senti instinctivement qu'un objet lourd venait de tomber sur mon fils. »

Cyril Canaan (NAAMANI MARWAN / POLARIS/L'Équipe)

 

Cyril Canaan (NAAMANI MARWAN / POLARIS/L'Équipe)

Alors qu'elle nous fait le récit des heures de cauchemar passées à rechercher le corps du jeune homme en se frayant un chemin à travers la poussière épaisse, les bris de verre, les amas de pierre, les cris et le sang, elle porte, à chaque phrase douloureuse, le vêtement de son fils à son visage et le respire en fermant les yeux, comme pour y trouver, minute après minute, un semblant de raison de vivre. Pour soulager un instant sa douleur, Patrice, son fils aîné et désormais le seul homme de la famille, prend le relais et préfère relater la passion commune des deux frères pour le football français : « Moi, je suis un supporter inconditionnel du PSG depuis 1994, tandis que Cyril vouait un amour indescriptible à l'OM depuis 1998, confie-t-il avec douceur. Laurent Blanc, Robert Pirès, Florian Maurice ou William Gallas étaient ses premières idoles. Nos seules disputes de frères éclataient les soirs de "Classique" ! »

Le frère de Cyril Canaan, Patrice, et sa mère, Dolly, dans leur appartement situé au nord de Beyrouth. Cette dernière ne quitte plus le short de sport que son fils portait la veille de sa mort. (Photo Marwan Naamani/Polaris)

 

Le frère de Cyril Canaan, Patrice, et sa mère, Dolly, dans leur appartement situé au nord de Beyrouth. Cette dernière ne quitte plus le short de sport que son fils portait la veille de sa mort. (Photo Marwan Naamani/Polaris)

Pour illustrer l'attachement profond de Cyril à l'OM, le grand frère nous montre la collection de maillots marseillais du jeune homme, constituée au cours d'allers-retours à Paris (où la famille a vécu quelques années pendant la guerre au Liban) et à Marseille, où il se rendait pour assister à de grands matches et décrocher des selfies avec des joueurs emblématiques de l'équipe, tels qu'André-Pierre Gignac ou Florian Thauvin. Cet amour fou pour le club marseillais, Cyril Canaan l'a porté en lui, sur lui, jusqu'aux dernières heures de sa vie. « Cyril ne se séparait jamais de son porte-clés avec le logo du club et la Coupe aux grandes oreilles », confie son frère, en serrant précieusement l'objet argenté dans la paume de sa main.

Devenu l'un des membres historiques de l'OM Nation Beirut, club officiel de supporters libanais de l'OM fondé à Beyrouth en 2018 en partenariat avec le club marseillais, Cyril et les aficionados libanais de l'OM se réunissaient chaque jour de match dans leur QG du centre-ville, le Buffalo Wings, un bar-restaurant où les rencontres étaient projetées sur plusieurs écrans. C'est dans ce local, détruit le soir de l'explosion alors qu'il se situait à 4 km du port, qu'on retrouve Karim Lahoud, 21 ans, ami de Cyril Canaan et à l'origine de la création du fan-club de l'OM.

« Juste après l'explosion, j'ai envoyé un message au groupe WhatsApp de notre fan-club pour savoir si tout le monde allait bien. Cyril a été le seul à ne pas répondre. On a partagé son avis de disparition sur tous nos réseaux sociaux, on a appelé tous les hôpitaux...

Karim, supporter de l'OM à Beyrouth

 

 

 

« Lorsque j'ai fondé l'OM Nation Beirut avec mon père, en 2018, Cyril Canaan et Thierry Gédéon ont été les tout premiers à nous rejoindre, raconte Karim, lui aussi inconditionnel du club marseillais depuis l'âge de neuf ans. Juste après l'explosion, j'ai envoyé un message au groupe WhatsApp de notre fan-club (qui compte cinquante membres) pour savoir si tout le monde allait bien. Cyril a été le seul à ne pas répondre. On a partagé son avis de disparition sur tous nos réseaux sociaux, on a appelé tous les hôpitaux... Le lendemain, le frère de Cyril, qui travaille dans la même banque que mon père, nous a dit qu'il était mort sur le coup. Je ne pouvais pas le croire. J'ai pleuré pendant deux heures. Pendant quatre jours, je n'arrivais plus à parler ni à dormir. Quand j'ai annoncé sa mort sur le compte Twitter de l'OM Nation Beirut, l'OM a été le premier à réagir et à poster un commentaire. Ce club a été incroyable et ça a été pour nous et pour la mère et le frère de Cyril un soutien énorme. On savait que l'Olympique de Marseille était une famille, mais on ne savait pas que c'était à ce point... »

De fait, à peine la nouvelle de la mort de Cyril Canaan officialisée, le staff de l'OM a immédiatement réagi, par un tweet officiel d'abord, mais pas seulement. « Depuis le rachat de l'OM il y a quatre ans, Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud ont à coeur de regrouper toute la communauté locale et internationale des fans de l'OM à travers la création de ces OM Nation, nous explique Grégoire Klopp, directeur de la communication du club français et l'un des responsables de l'OM Fondation depuis avril 2020. Cette démarche dépasse largement l'écosystème marseillais et vise à partager dans le monde entier l'esprit de solidarité du club. Quand le drame s'est produit, on s'est tout de suite demandé comment rendre hommage à Cyril et aider le peuple libanais dans cette catastrophe. En 24 heures, on a tous validé l'idée de fabriquer vingt maillots de l'OM floqués avec le drapeau du Liban. Portés et dédicacés par les joueurs le jour du match Nîmes-OM, ils ont ensuite été mis aux enchères en ligne (par le biais de la maison Drouot) afin que l'argent récolté soit reversé, à la demande de la famille de Cyril, à la Croix Rouge libanaise. » Résultat de l'opération : 52 110 euros récoltés en quatre jours, avec un don record de 12 200 euros pour le maillot de Florian Thauvin, une des idoles de Cyril Canaan.

Le 4 août, 300 000 habitations ont été détruites, ici au coeur du quartier festif, chic et central de Gemmayzeh, tout près de Mar Mikhaël, zone elle aussi défigurée par l'explosion. (Photo Christine Thomas)

 

Le 4 août, 300 000 habitations ont été détruites, ici au coeur du quartier festif, chic et central de Gemmayzeh, tout près de Mar Mikhaël, zone elle aussi défigurée par l'explosion. (Photo Christine Thomas)

Ce n'est pas tout : « Au-delà de ce geste, nous avons été très touchés par les mots du président Eyraud, confie Karim Lahoud. Il a envoyé un mail à mon père et à moi, en tant que fondateurs du fan-club libanais. Mais il a aussi appelé personnellement le frère de Cyril pour adresser ses condoléances à sa famille. Depuis, des gens qui ne s'intéressaient ni au foot ni à l'OM veulent devenir membres de notre association. Notre groupe n'a jamais été aussi soudé et actif. » Autre signe du soutien du club phocéen à la famille du défunt, ce message sur Twitter adressé par André-Pierre Gignac depuis le Mexique : « Une pensée du Mexique pour Cyril et sa famille. »

« On a même eu un message de Basile Boli »

 

Cet appel inattendu de Jacques-Henri Eyraud, Patrice Canaan et sa mère ne l'oublieront pas. « L'hommage qu'on a reçu de la part de l'OM et de la France a été mille fois plus fort que le peu qu'on a reçu de la part des dirigeants libanais, confie Patrice. On a même eu un message de Basile Boli. Et monsieur Eyraud nous a appelés le jour de la rencontre amicale de l'OM contre Nîmes pour nous dire qu'ils allaient jouer ce match pour Cyril et qu'on allait bientôt recevoir un maillot dédicacé pour le mettre dans sa chambre. Ça nous a tellement touchés que je lui ai répondu : "Je sais que la devise de l'OM est droit au but. Sachez que ce que vous faites pour nous nous va droit au coeur. "»

La collection de maillots de Cyril. (NAAMANI MARWAN / POLARIS/L'Équipe)

 

La collection de maillots de Cyril. (NAAMANI MARWAN / POLARIS/L'Équipe)

Dolly Canaan acquiesce : « Cyril serait si fier de ce qu'a fait l'OM pour lui et de savoir que L'Équipe s'est déplacé jusqu'ici. Je ne sais pas s'il voit, s'il entend, mais je l'espère. Chaque jour, je lui parle, je lui demande s'il a mal, s'il va bien, si, là-haut, il a retrouvé son père, s'il a froid, s'il a faim... Le week-end dernier, avec Patrice, on est allés petit-déjeuner sur sa tombe au cimetière pour être au plus près de lui. Mais tous les soirs j'attends qu'il rentre à la maison, comme s'il était en voyage. Je ne peux pas croire qu'on ne le reverra plus. Et je ne sais même pas comment il est mort, s'il a souffert, si j'aurais pu lui tenir la main... »

« Ce qu'il s'est passé est trop énorme pour que ces personnes qui s'accrochent au pouvoir depuis trop longtemps en sortent indemnes. Il faut que le grand changement qu'on attend tous et pour lequel le peuple libanais est descendu dans la rue arrive enfin, sinon Cyril sera mort pour rien »

Patrice, frère de Cyril

 

 

 

Dans ses yeux, une infinie détresse, mais aussi une immense colère : « Je pourrais tuer tous les membres du gouvernement responsables de cette explosion... Oui, je pourrais tous les tuer, lance-t-elle, le regard à la fois vide et noir. Je veux une vengeance, que quelqu'un aille en prison. » Son fils, Patrice, ressent la même haine : « Ce qu'il s'est passé est trop énorme pour que ces personnes qui s'accrochent au pouvoir depuis trop longtemps en sortent indemnes. Il faut que le grand changement qu'on attend tous et pour lequel le peuple libanais est descendu dans la rue (le 17 septembre 2019, lors de la révolution d'octobre, et après l'explosion) arrive enfin, sinon Cyril sera mort pour rien. Moi, en attendant, ça m'arrache le coeur de passer tous les jours en allant au travail devant la tour où il est mort. »

Cyril Canaan effectuait régulièrement des allers-retours à Marseille pour assister à des matches et décrocher des selfies avec ses idoles (ici en 2019 au côté de Florian Thauvin). (Photo DR)

 

Cyril Canaan effectuait régulièrement des allers-retours à Marseille pour assister à des matches et décrocher des selfies avec ses idoles (ici en 2019 au côté de Florian Thauvin). (Photo DR)

Cette colère profonde, on la ressent de Zaituna Bay à Jisr, dans la désolation des quartiers chics complètement dévastés de Gemmayzeh ou de Mar Mikhaël, où Cyril, ses copains et toute la jeunesse de Beyrouth passaient jadis leurs nuits festives. Ici et là, derrière les tentes de fortune des ONG du monde entier venues au secours d'un peuple se sentant abandonné, des pendus tagués sur les murs rappellent la fureur de la rue. Accompagné de Thierry Gédéon, l'un des cinq membres historiques de l'OM Nation Beirut, Karim Lahoud arpente pour la première fois depuis la tragédie les abords déchiquetés du port, tandis que Tamara et Bachir, deux autres membres du groupe, n'ont pas encore eu la force de les suivre.

« Sur les lieux dès 6 heures du matin pour chercher les survivants »

 

« On détestait déjà nos dirigeants avant mais maintenant, c'est pire, dit-il en regardant les ruines de l'immense silo qui contenait 160 000 tonnes de céréales avant que 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium fassent tout partir en fumée. On a tout perdu à cause des incapables qui nous gouvernent. Même Israël, notre ennemi, a pitié de nous, vous vous rendez compte ? » Thierry Gédéon, qui a longtemps joué au foot avec Karim dans l'académie de l'Athletico SC (partenaire de l'OL) et à la Beyrouth Football Academy (partenaire du PSG), nourrit le même ressentiment. « Le lendemain de l'explosion, je suis venu sur les lieux dès 6 heures du matin pour chercher les survivants, nous confie-t-il en fixant la célèbre tour Skyline de l'architecte Bernard Khoury, noircie et décimée. Les anciens m'ont dit que même pendant la guerre, il n'y avait pas eu autant de dégâts. Nous, les jeunes, on a fait un gros boulot pour nettoyer de notre mieux les lieux, sans aucune aide officielle. Votre président, Macron, est venu nous soutenir. Notre président, jamais... »

L'explosion du port de Beyrouth a fait près de 200 victimes. (Christine Thomas/L'Equipe)

 

L'explosion du port de Beyrouth a fait près de 200 victimes. (Christine Thomas/L'Equipe)

Carl Keyrouz, 22 ans, membre comme eux de l'OM Nation Beirut, n'oubliera jamais la nuit qui a suivi l'explosion. Étudiant en médecine et secouriste, il a rejoint ce soir-là le secteur 102 de la Croix Rouge, en plein coeur de Gemmayzeh : « Une poussière marron, dense et épaisse transportait une odeur de brûlé, comme si la pierre avait été concassée et s'éparpillait dans l'air. Partout sur le chemin, je voyais du verre brisé, des gravats, du sang, des blessés... C'était une vision apocalyptique. J'ai pensé qu'il y avait eu un tremblement de terre ou bien des frappes aériennes. »

Arrivé sur les lieux dix minutes après la déflagration, alors que son local médical avait lui-même été détruit par le souffle, il a commencé, avec deux autres secouristes, à faire le tri des blessés sur un parking. « On refermait les plaies, on faisait des bandages. Comme les ambulances ne pouvaient plus passer, on arrêtait tous les véhicules qui fuyaient le chaos pour qu'ils emmènent les blessés graves. Beaucoup sont morts dans nos bras. Je n'ai pas dormi pendant trois jours et trois nuits. Je me souviens d'un jeune homme qui avait le visage en sang mais qui me suppliait de m'occuper de sa femme inconsciente. Et de ce père qui courait vers moi son enfant dans les bras, en criant : "Est-ce que ma fille est vivante ? Est-ce que ma fille est vivante ?" » Le sauveteur ne savait pas encore qu'à quelques centaines de mètres, Cyril Canaan, « attachant, jovial et gentil », avec lequel il partageait chaque week-end sa passion pour l'OM, venait de perdre la vie.

« Je n'aime pas le foot et je n'y comprends rien. Mais pour la première fois, je vais regarder les matches de l'OM. j'apprends le nom des joueurs, comme ça je raconterai tout à Cyril »

Dolly, sa mère

 

 

 

Un mois après, au pied du port, des feuilles blanches de papier, des bouts de vitres brisées et des morceaux de ferraille dégringolent encore des grandes tours déchiquetées, rappelant des scènes du 11 septembre 2001, avant que les tours jumelles ne s'effondrent. Malgré ce décor de fin du monde, et parce que la vie doit une fois de plus reprendre, Karim et Thierry se demandent où ils vont bien pouvoir regarder le match OM - Saint-Étienne, censé lancer la saison de L1 (prévu le 21 août, le match a été repoussé en raison de la pandémie), alors que leur QG n'existe plus. Ils se demandent aussi si, sans Cyril, ils auront la force de crier et de chanter quand l'arbitre sifflera le début d'une rencontre si symbolique pour l'OM Nation Beirut endeuillée. Dolly Canaan, elle, sait déjà où son coeur la portera à chaque fois que Marseille jouera. « Je n'aime pas le foot et je n'y comprends rien, confie-t-elle, esquissant un sourire. Mais pour la première fois, je vais regarder les matches de l'OM. J'ai commencé à apprendre le nom des joueurs, comme ça, je pourrai tout raconter à Cyril. »

Patrice, qui était censé se marier le jour des funérailles de son frère cadet, regardera aussi jouer l'OM en sa mémoire. En cas de défaite, peut-être le chambrera-t-il jusque dans l'au-delà, comme il l'a fait après la victoire récente du PSG en demi-finale de Ligue des champions : « Après que Paris a battu Leipzig (le 18 août, 3-0), je me suis mis devant la photo encadrée de Cyril et je lui ai dit : "Cyril, Paris est en finale !" Il aurait peut-être haï ce moment car il tenait à ce que les Marseillais restent "à jamais les premiers", mais je le lui ai dit quand même ! » Grâce au football et à leur douce rivalité fraternelle, il s'est ainsi octroyé, en plein chaos, une seconde de joie innocente.