LA RAFLE DES BRITANNIQUES ET FRANCO-BRITANNIQUES DANS LE NORD ET LE PAS-DE-CALAIS A PARTIR DE JUILLET 1940
Dès le 1er juin 1940, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont rattachés au commandement militaire allemand de Bruxelles. En raison des accords passés avec les nazis, le gouvernement français et le maréchal Pétain, qui avait signé l’armistice le 22 juin 1940, les Britanniques et Franco-Britanniques civils résidant dans la région Nord-Pas-de-Calais, sont arrêtés dans leur totalité par les nazis. En juillet et août 1940, tous les hommes britanniques de plus de 16 ans sont victimes de la toute première rafle organisée en France, puis déportés et internés les mois suivants dans des camps d’Allemagne. Les familles ne sont pas épargnées, femmes, enfants et bébés sont aussi capturés et internés. Les préfets, Carles pour le Nord et Rochard puis Bussière pour le Pas-de-Calais, établissent, dans la première quinzaine de juillet 1940 et sur la pression de l’occupant, une note à l’intention de tous les maires leur intimant l’ordre de fournir la liste des Britanniques (soldats et civils) résidant sur le territoire de leur commune.
Ce sont donc environ 3 000 personnes civiles qui sont victimes de cette toute première rafle réalisée en France. Les hommes de plus de 16 ans sont transférés de camp en camp pour y être internés. De la prison de Loos-les-Lille ou d’Arras, Boulogne, Béthune, Dunkerque, Saint-Omer, Valenciennes, etc…, ils sont conduits à la caserne Négrier à Lille, puis de Liège (Belgique) à la forteresse de Huy (Belgique), à l’Ilag de Tost (Allemagne), et celui de Kreuzburg (Allemagne). En novembre 1943 et devant l’avancée des Russes sur le front est, les nazis transfèrent leurs précieux prisonniers britanniques au camp de Giromagny (Territoire-de-Belfort). Début septembre 1944, et après le débarquement des forces alliées en Normandie en juin 1944 et de Provence en août 1944, les nazis décident d’internés les prisonniers britanniques et franco-britanniques dans le camp de Westertimke, entre Brème et Hambourg (Allemagne) alors que des régions françaises sont alors libérées. C’est dans ce camp de Westertimke que les Britanniques et Franco-britanniques seront libérés par l’armée du général Dempsey le 28 avril 1945. Le retour chez eux ne sera possible qu’après de nombreux contrôles afin d’éviter que des nazis ne s’infiltrent parmi eux en se faisant passer pour des prisonniers britanniques. C’est donc en mai et juin 1945 que les prisonniers britanniques et franco-britanniques rentreront chez eux, dans le Nord – Pas-de-Calais, très amaigris mais heureux de retrouver enfin les leurs après 5 ans de déportation. Plusieurs dizaines ont laissé leur vie dans les camps allemands et les vivants et survivants resteront, à jamais, marqués par cette déportation traumatisante et qu’ils ne comprenaient pas.
Les femmes et les enfants, dont des bébés, tous de pauvres innocents, sont également victimes de cette rafle et sont internés aux camps Vauban de Besançon (Doubs), Avesnes-sur-Helpe (Nord), Troyes (Aube), Vittel (Vosges), Liebenau et Constance (Allemagne), etc...
D’après les livres de Frédéric TURNER, éditions JAFT Arras :
- « Les oubliés de 39-45 - La rafle des Britanniques ». ISBN 978-2-9538021-0-8
- « Les oubliés de 39-45 – Les Britanniques internés à Tost, Kreuzburg Giromagny et Westertimke ». ISBN 978-2-9538021-1-5