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Construction du chemin de fer Toulon Nice et le tronçon Saint Raphaël -Cagnes sur Mer

 

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Source: cette histoire est racontée par Frédéric Masquelier, maire de Saint Raphaël, le 27/1/2019;

Chaque année  ce sont près d’ 1 million de personnes, des Raphaëlois, des touristes qui descendent à la gare de Saint Raphaël. Pour notre rendez-vous dominical sur l’histoire de notre ville je vais vous raconter aujourd’hui la construction ferroviaire, en 1860 , du tronçon Saint Raphaël -Cagnes sur Mer.

À la suite de la déconfiture financière de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France son démantèlement est organisé en 1857 au profit de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, le PO et de la constitution de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, le PLM. Cette dernière compagnie se voit octroyer, la concession de la ligne « Toulon - Nice » le 11 avril 1857.


Le tracé prévu passe à l'intérieur des terres dans la dépression située entre le massif des Maures et les monts de Provence, avant de longer la côte, Saint Raphaël, le Dramont, Agay et Anthéor. La totalité du tracé est approuvée en 1860 et les travaux démarrent aussitôt.


La Compagnie dépense 23,5 millions de francs pour la seule année 1861.  En 1862, 7 000 à 8 000 ouvriers, pour l'essentiel piémontais, belges et allemands, travaillent sur ce chantier extrêmement difficile, en raison de son relief. Il fut nécessaire d’employer des tailleurs de pierre pour l’édification des viaducs et des ponts, et des mineurs pour creuser les tranchées, les tunnels à travers la roche.

La construction du second tronçon Saint Raphaël - Cagnes impose des travaux considérables, avec de nombreux tunnels, tranchées ouvertes dans une roche très dure, et des viaducs. Cette mains-d’œuvre qualifiée et résistante est au Dramont dans les premières carrières. Les Dramontois d’origine Piémontaise, nos tous premiers carriers: des mineurs, des artificiers, et des tailleurs de pierre vont effectuer un travail de Titan...


Après Agay, la ligne franchit un ravin par le viaduc d'Anthéor. Le viaduc se compose de 8 piliers soutenant 9 arches de 10 mètres d’ouverture. La voie est à 25 mètres au-dessus de la route. Il mesure 173 mètres de long. Sa construction dura deux ans : de 1860 à 1862. Le matériel, les hommes et les matériaux furent acheminés depuis Saint-Raphaël par une piste empierrée empruntant le chemin des douaniers. Sa conception fut confiée à l’ingénieur Charles Bardal.

Plus loin, les travaux de génie civil à mener au-delà , dans la traversée du massif de l'Esterel , sont particulièrement difficiles et de grande ampleur, avec le percement de nombreux tunnels et de tranchées ouvertes . Le chantier est là aussi alimenté par voies terrestre et maritime.  Deux cents ouvriers se relaient toutes les trois heures, de jour comme de nuit, sur le chantier du tunnel de l'Esterel, long de 810 mètres, qui constitue le principal ouvrage d'art de la seconde section. Les travaux de percement de ce tunnel commencent au début de l'année 1860 .


En 1861, lors du recensement, 804 personnes travaillant sur le chantier PLM sont dénombrés d’Anthéor au Cap Roux. La construction s'achève en janvier 1862. Un ingénieur de la société PLM fait cette année là un état des travaux réalisés sur ce tronçon de 37 km :

  • 3 souterrains
  • 49 tranchées de 10 à 25 m de hauteur
  • Un mur baigné par les flots de 16 000 m3
  • 2 grands viaducs
  • De nombreux ponts, ….. et autres ouvrages


Le tronçon Les Arcs – Cagnes sur Mer fut réalisé en 3 ans. A l’origine, la ligne Toulon – Nice avait une voie unique. Le trajet en express durait 5h30. Le tronçon Les Arcs – Saint Raphael – Cagnes Sur Mer fut ouvert le 18 octobre 1864, après une inauguration le 10 avril 1863.

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