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VOUS CHERCHEZ UN EMPLOI? CE BOULANGER DU VAR "GALÈRE" À RECRUTER UN OUVRIER DEPUIS PLUSIEURS MOIS


Par Guillaume Jamet Le 09/12/19 à 07h30  MàJ 09/12/19 à 10h08

 

Cela fait des mois que Stéphane, le boulanger de Plan-d'Aups-Sainte-Baume, tente de recruter quelqu’un qui l’aidera à maintenir son activité. Un appel a été lancé dans toute la France par son ami, Gilles Rastello, le maire du village.

L’appel est inhabituel. C’est en effet en tant que Compagnon du Tour de France que le maire de Plan-d'Aups-Sainte-Baume, Gilles Rastello, a relayé l’appel à l’aide de Stéphane Barbier, le boulanger du village. « Nous avons installé nos activités en même temps, il y a une quinzaine d’années. En tant que Plandalen et artisan, Stéphane est un ami. En tant que maire, je ne peux me résoudre à voir fermer l’unique boulangerie du village. »

SEUL DEPUIS 4 MOIS

L’histoire est plutôt simple: depuis janvier 2006 et son arrivée à Plan-d’Aups, le boulanger Stéphane Barbier a développé son activité, jusqu’à employer trois personnes. « En août 2017, j’ai ouvert un “point chaud” à Tourves. Tout est fabriqué ici, à Plan-d’Aups, puis une partie est acheminée chaque nuit à Tourves. »

En 2012 et 2016, il remporte le prix de la meilleurs galette des Rois de Provence verte...

Oui, mais. Il y a quelques mois, frappé par la maladie, un premier employé cesse de travailler. Il est bientôt suivi d’un second, tombé malade lui aussi.

Stéphane Barbier se retrouve seul à assurer la fabrication, tandis qu’une vendeuse officie dans la boutique plandalenne.

Corinne, la compagne de Stéphane, donne occasionnellement un coup de main… « Ce n’est pas tenable. J’ai perdu 20 kilos en quatre mois », assure Stéphane. « Et j’ai eu beau lancer des appels à tout le monde autour de moi: Pôle Emploi, bien sûr, mais aussi les fournisseurs, les clients, les livreurs… Même les professeurs du CFA de Saint-Maximin, qui propose des formations en boulangerie et pâtisserie. Au bout du compte: rien. Personne ne s’est présenté pour occuper un poste. »

1.800 EUROS NET, DÉBUTANTS ACCEPTÉS

C’est notoire, la boulange n’est pas une activité reposante. « Déjà, on travaille de nuit. Il faut renoncer à sortir le soir, quand tout le monde ou presque choisit ce moment pour se retrouver. » Ensuite, évidemment, il faut avoir une bonne condition physique: « J’attaque à 23 heures et je termine vers 15 ou 16 heures. Forcément, c’est usant. Sans compter la route. Y compris en hiver, avec la neige… » Stéphane sourit.

Il se rend compte que de telles conditions ont vite fait de décourager les plus volontaires, même débutants.

La question suivante semble évidente: « Combien je paye? 1.800 euros net. Des jeunes m’ont contacté et ont coupé court à toute négociation parce qu’ils prétendaient gagner plus. Il y en a un qui m’a demandé plus de 2.000 euros… D’autres n’ont pas hésité à me proposer de les employer au black (sans les déclarer, Ndlr), parce qu’ils ne veulent pas perdre les allocations chômage… »

Quand il entend son ami raconter sa galère, Gilles Rastello oscille entre désespoir et colère.

« On a du mal à comprendre. Ils sont où les jeunes qui font “boulangerie”? » Son appel, lancé le 6 novembre dernier, a été partagé 430 fois, notamment par des Compagnons installés un peu partout en France. « Je n’ai aucun retour pour le moment. »

Stéphane Barbier va devoir « tenir » encore un moment, à moins que, comme ce fut le cas pour Gilles Rastello, ce modeste article ne touche la « bonne » personne?

L'APPEL DE GILLES RASTELLO

« Pays et côteries, bonjour,

Permettez-moi à travers ces quelques lignes de lancer un appel au Tour de France. Je suis en effet à la recherche d’un boulanger. Je me présente : je suis le pays Rastello, Gilles le Provençal CMDD. Je suis installé sur la commune de Plan-d’Aups-Sainte-Baume depuis quinze ans en tant qu’artisan menuisier et maire de ladite commune depuis quatre ans.

Je lance cet appel aujourd’hui car notre seul boulanger traverse une mauvaise passe… Il est seul depuis quelque temps par suite de l’absence de son salarié pour cause de maladie. Vous vous en doutez, à ce jour, la fatigue le gagne… Notre village de 2.200 âmes ne peut se permettre de perdre ce commerce de proximité.

Ainsi, si vous-même, lecteurs ou lectrices de ce post, ou quelqu’un ou quelqu’une de votre entourage, êtes boulanger (e) en recherche d’emploi et souhaitez travailler dans de bonnes conditions et dans les pas de “Maître Jacques”, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Vous pouvez me contacter au 06 75 07 39 98. Je me ferai un plaisir de vous fournir davantage d’informations.

Fraternellement, Gilles Rastello. »