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Gernelle – Plus cher que le homard, la décroissance

ÉDITO. Il faut être bien riche pour prôner la décroissance comme le fait Greta Thunberg. Ce n'est pas cela qui aidera à résoudre la crise climatique !

 Par Etienne Gernelle
Modifié le 24/09/2019 à 18:04 - Publié le 24/09/2019 à 17:29 | Le Point.fr
<< Comment osez-vous ? Vous avez vole mes reves et mon enfance avec vos paroles creuses >>, a lance Greta Thunberg lors du sommet climat de l'ONU.

 « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses », a lancé Greta Thunberg lors du sommet climat de l'ONU.

© STEPHANIE KEITH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Il faut prendre au sérieux Greta Thunberg. Car, contrairement à ce que disent ses détracteurs (et à ce qu'elle avance elle-même, d'ailleurs), ce n'est plus tout à fait une enfant. Son discours est construit. Oublions donc la forme, le ton qui exalte ou exaspère, et écoutons.

Son intervention à New York, lors d'un sommet de l'ONU sur le climat, était particulièrement intéressante, car on pouvait y entendre la dénonciation de ce qu'elle appelle « le conte de fées de la croissance éternelle ». Nous y voilà. La décroissance.

 

Greta Thunberg n'est certes pas la première. Malthus y avait pensé au XIXe siècle et le Club de Rome, en 1970. Cette antienne a prospéré bien avant que les scientifiques découvrent le réchauffement climatique.
Il faut d'ailleurs noter que, dans le rapport du Giec de 2018 à l'intention des gouvernements (dont l'objectif est de contenir le réchauffement à 1,5 degré par rapport à l'ère préindustrielle), on ne trouve pas mention de la décroissance comme solution. Au contraire. Les auteurs du rapport citent des sources qui s'inquiètent des effets négatifs du réchauffement sur le développement économique, en particulier des pays du Sud. Et des troubles que cela pourrait occasionner. On y évoque un développement « soutenable » (à défaut d'être éternel), non son arrêt.

Accélérer le « découplage »

Pour bien comprendre, il faut consulter les ouvrages de Nicholas Stern, l'une des grandes références universitaires de l'écologie, professeur à la London School of Economics. Son dernier livre, dont le titre, Pourquoi attendons-nous ?, n'exprime pas moins l'urgence climatique que les slogans de Greta Thunberg, porte néanmoins un discours bien différent. Stern estime que l'on peut très bien poursuivre l'objectif de sauver la planète et celui de la croissance en même temps. Cela repose sur ce que le Giec appelle le « découplage » entre croissance économique et émissions de gaz à effet de serre, qui a déjà commencé, et qui doit évidemment être violemment accéléré.

 

Selon Stern, l'opposition entre croissance et sauvegarde du climat est « fausse » et constitue même une « diversion ». Il ajoute que la transformation radicale de l'économie nécessaire pour faire face au risque climatique aura un coût certes important, mais qu'elle favorisera rapidement l'innovation, l'activité et l'emploi. Elle aidera de ce fait à réduire la pauvreté, défi « jumeau » – dit-il – de celui du climat. Quant à la taxation du carbone et les transferts qui peuvent en découler, ils contribueront à la limitation des inégalités. Ce dernier point a son importance.

Pères la morale

Il faut être bien riche, issu comme Greta Thunberg d'un pays, la Suède, parmi les plus prospères au monde, pour se permettre de prôner la décroissance, qui signifie, rappelons-le, la baisse des salaires et du pouvoir d'achat. La nouvelle icône de l'écologie ne nie d'ailleurs pas qu'elle est « chanceuse ». La croissance économique éternelle est-elle un « conte de fées », comme elle le dit ? En tout cas, la décrue du PIB serait pour l'essentiel de la planète un film d'horreur. L'espérance d'une vie meilleure qui s'éloigne. Pas sûr que le discours de l'activiste suédoise à New York aurait reçu un accueil aussi chaleureux à Dacca ou à Kigali…

Ce qui ne signifie d'ailleurs pas que les pays du Sud se fichent de l'environnement. Le Rwanda, puisque l'on parle de Kigali, est exemplaire dans la lutte contre les plastiques. Les pères la morale de notre époque peuvent vociférer contre l'ex-ministre de l'Écologie François de Rugy, coupable d'avoir servi du homard à table, mais il est un privilège bien plus exclusif – ou excluant – encore, à l'échelle de la planète : la posture de la décroissance. Le plaisir en moins.

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54 COMMENTAIRES
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Par dojom le 25/09/2019 à 09:45

...

Il y en a sur ce forum (et d'autres) qui polluent un max mais ils ne le savent pas !

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Par Lantigocho le 25/09/2019 à 09:43

La jeune Greta n'est qu'un pantin

Elle est articulée par des écologistes gauchistes.

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Par mireil le 25/09/2019 à 09:43

Jusqu’à quand

Cette ado va nous faire la leçon à nous et au monde entier, bien installée dans un pays riche, pouvant choisir ce qu’elle mange, ou elle va à qui elle parle...

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