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Le désert d'Abyad

Il n'y a que du sable ici, et il y en a partout.

Chaque grain est empilé sur des millions d'autres grains. Ils sont tous les uns sur les autres et forment des dunes semblables à des collines ou des petites montagnes.

Ce désert est si blanc qu'on pourrait penser, à s'y méprendre, à une vallée enneigée.

Mais, il n'en est rien : ce sont les rochers, qui ont fini en poussière, qui étaient blancs à l'origine.

 

Ce désert blanc contraste parfaitement avec la ville à quelques kilomètres de là.

Cette ville, nommé Abyad, regorge de couleur.

Les bâtiments sont en briques rouges pour certains et jaunâtre pour d'autres. Quelques maisons sont bleu pastel, d'autres légèrement rosées. Les toits sont en ardoise noire ou grise et quelques-uns sont en dalles bleu nuit.

Un marché longe toutes les rues, il est énorme. Il n'y a plus de place pour la circulation des véhicules. De toute manière, il n'y a pas de véhicules motorisés dans cette partie d'Abyad. Seulement quelques bicyclettes qui slaloment adroitement entre les gens et les étales en évitant de percuter les animaux du marché.

 

Le marché regorge d'objets rares, de denrées et de services en tout genre. Beaucoup de gens marchent dans les rues bondées, certains achètent, d'autres vendent. Personne n'est statiques contrairement au désert où rien ne bouge, où tout est comme figé dans le temps.

Il y a aussi beaucoup de bruit, les vendeurs crient et gesticulent, les animaux piaillent, aboient, miaulent..., tout le monde touche à tout et un brouhaha ambiant s'élève jusque dans les hauteurs de la ville : bien plus calme et paisible habituellement. Cette partie d'Abyad ressemble plus au désert.

 

Les bâtiments de la haute ville sont plus imposants, moins communs, plus propres et surtout moins usés. Aucun logement n’est en ruine et les couleurs sont plus fades, voire inexistantes. Les fenêtres sont petites et carrés, parfaitement alignées, la plupart des volets sont fermés et les portes verrouillées.

Beaucoup de blanc comme le sable, les toitures sont noires et les rues sont propres, immaculées et vides. Personne ne se trouve à l'extérieur sous cette chaleur étouffante, ils sont beaucoup plus à l'aise chez eux, à l'abri du soleil.

 

Par une fenêtre, on peut apercevoir une jeune femme aux vêtements rouge écarlate, parée de bijoux dorés, elle s'évertue à démêler ses longs cheveux noirs dans un mouvement souple et lent.

En passant la porte entre-ouverte à côté d'elle, on entre dans une spacieuse salle de bain éclatante de lumière.

Au travers de la petite fenêtre sur le dessus de la baignoire, une grande tour blanche se dessine. Cette immense bâtisse surplombe toute la ville et même le désert.

 

On peut la voir de loin, c'est d'ailleurs pour cela que la tour centrale a été construite à l'origine.

Comme un phare guide les marins, la Tour d'Ivoire guide les Hommes bleus, voyageurs du désert.

La seule différence avec un phare est que la tour n'émet pas de lumière à proprement parlé, néanmoins, celle-ci reflète la lumière de la lune la nuit et du soleil le jour.

 

Toute personne perdue dans le désert finit à Abyad grâce la tour.

Une légende dit que chaque personne égarée est retrouvé par la Tour d'Ivoire, comme si celle-ci se déplaçait d'elle même pour aller les chercher.

D'ailleurs, la cité d'Abyad accueille toutes les âmes égarées à condition qu'elles se soumettent au souverain ; qui les rencontre tous, un à un, à leur arrivé en ville. Les voyageurs se font intercepter à l'entrée par les gardes de la cité inviolable : comme elle est souvent surnommée grâce à ses immenses murs blancs et à son armée féroce.

 

Les soldats de la ville sont tous surentrainés et connaissent déjà de nombreuses batailles sans aucune défaite.

Beaucoup de rois voisins ont voulu détrôner le monarque actuel et ses prédécesseurs par le passé, personne n'a jamais réussi.

Le roi est considéré comme un abominable tyran par les personnes vivants à l'extérieur d'Abyad. Quant aux citoyens de la ville, ils le considèrent comme leur sauveur. Après tout, les personnes vivantes sous son joug sont d'anciens condamnés du désert, des âmes égarées qui allaient mourir sous le soleil de plomb du désert blanc.