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Protège ta fleur

"Je me souviens d'un texte encadré dans ma chambre d'enfant : [...]", phrase tirée du livre Dix petits nègres d'Agatha Christie. 

"Je me souviens d'un texte encadré dans ma chambre d'enfant :Protège ta fleur." murmurais-je à ma meilleure amie Perle.

 

Je veux tout lui avouer. Tout ce que j'ai vécu pendant son absence, je repris alors : 

 

"Je n'avais jamais compris le sens jusqu'à maintenant. Il s'agit tout simplement d'une métaphore : la fleur fait référence à notre virginité. Je comprends mieux les sermons de ma mère, elle était claire à ce sujet, je n'avais pas le droit d'avoir un rapport sexuel avant le mariage. Pourtant, j'ai perdu ma virginité."

 

Elle n'a pas eu le temps d'enchérir que je pleure terriblement fort qu'on entend plus que moi. Mon amie me prend dans ses bras afin de me consoler. Je revis sans cesse cette journée affreuse en me demandant ce que j'ai pu faire de travers.

 

C'était un lundi ensoleillé avec aucun nuage à l'horizon. J'en ai profité pour aller me balader, écouteurs aux oreilles, lunette de soleil sur le bout de mon nez crochu, mes cheveux attachés en chignon et un sourire se devinait sur mes lèvres pulpeuses. Je me sentais si bien à cet instant, jusqu'à ce que je traversais cette petite ruelle avec des murs étroits. Je le revois au loin, cet homme brun et grand avec une musculature époustouflante. Il passait à mes côtés et d'un seul coup, il m'attrapait le bras d'une force surhumaine. Impossible de m'en défaire, je décidais de hurler pour qu'on puisse me venir en aide, malheureusement pour moi, il avait pu lire dans mes pensées. Il me plaqua violemment contre ce mur et mettait sa main sur ma bouche. L'odeur de ses doigts s'entait le tabac froid. Je savais pertinemment ce qu'il allait m'arriver, je ne me débattais plus, je n'essayais plus de crier, j'étais tout simplement pétrifiée. Je sentais ses grosses mains retirer mon pantalon et ma culotte en même temps. Je ne le regardais pas, j'observais les feuillages qui dépassaient des murs comme si la nature voulait reprendre ses droits. Je voyais aussi des oiseaux et j'écoutais leurs douces mélodies. Une fois que j'ai repris conscience, j'étais assisse en boule, j'avais remis mes vêtements en place comme si tout était normal. Je me sentais si honteuse et souillée. Je sais que je devais protéger ma petite fleur fragile, mais je ne pouvais rien faire contre cet homme. J'ai échoué.