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varmatin.com par Jocelyne JORIS le 28/09/2018, à 05h09

 

Un réservoir de 16 000 m3 contre la pénurie d'eau

 

 

À proximité de l'usine de potabilisation du Gargalon (ci-dessus), un nouveau réservoir sera construit par la Cavem. Le Seve financera un réservoir de 16 000 m3 au Muy. Philippe Arnassan

Est-Var Construit au Muy, cet ouvrage devrait aider à garantir l'approvisionnement en eau potable même dans les pires cas de sécheresse. Un autre réservoir est prévu à Fréjus

L'année 2017 a été historiquement sèche », a relevé le directeur du syndicat de l'eau du Var Est (Seve), Jean-Pierre Jourtau. Mais nous avons réussi à passer l'année. Grâce au départ de Sainte-Maxime, il est vrai, mais aussi grâce à tous les équipements que nous mettons en place au fur et à mesure ».

Les représentants des communes membres du Seve n'ont pas hésité à questionner la présidente, Liliane Boyer, également maire du Muy, sur les gros investissements en cours lors du conseil syndical : « La nouvelle usine du Muy nous assurera-t-elle suffisamment d'eau potable ? »

Actuellement en construction pour une livraison prévue en 2019, l'ouvrage qui doit traiter les eaux du canal Verdon-Saint-Cassien et des forages « nous donnera une très grande sécurité pour le débit ».

Et le directeur du Seve de souligner : « Nous avons des eaux de rivière [l'Argens et des forages en nappes phréatiques, N.D.L.R.] qui sont salées, nous faisant dépasser régulièrement les limites de qualité. Bientôt, nous bénéficierons de l'apport de l'eau du Verdon qui, en se mélangeant à nos ressources, nous offrira une eau moins salée et nous fera repasser dans les limites de qualité ».

Ne pas laisser Bagnols de côté

Quant au lac de Saint-Cassien, il était précisé que trois à cinq millions de m3 étaient puisés chaque année, pour les communes est-varoises, via la société du Canal de Provence, dans cette réserve de 15 millions de m3. Jean-Pierre Jourtau a également dû rassurer les représentants de Bagnols-en-Forêt, inquiets quant à d'éventuels problèmes d'approvisionnement : « On n'a pas de secours comme les autres communes avec le Canal de Provence. Nous ne pouvons compter que sur l'eau de la Siagnole ».

« Tout comme Les Adrets, les quartiers fréjusiens de Saint-Jean-de-Cannes et Saint-Jean-de-l'Estérel, Bagnols dépend de la Siagnole, confirme le spécialiste. Mais le Seve a créé des forages à Tourrettes et Montauroux pour renforcer les branches des Adrets et de Bagnols, même si ces ressources sont calcaires et donc incrustantes d'où la contrainte pour les usagers de devoir changer leurs robinets régulièrement. Il y a aussi une réserve de 20 litres/seconde au Pin de la Lègue si besoin. Soyons clairs, le Seve n'a jamais laissé Bagnols de côté et devra fournir de l'eau à cette commune tant qu'elle restera membre du syndicat ».

Toujours dans l'optique de sécuriser l'alimentation des communes, le Seve va lancer les études pour construire un monumental réservoir de 16 000 m3, à proximité de l'usine du Muy.

Il sortira de terre juste au-dessus, sur le site des Planettes, dans l'objectif d'augmenter la capacité de stockage de l'eau potabilisée issue de l'usine du Muy (l'actuel réservoir n'étant dimensionné que pour 5 000 m3).

Un projet d'envergure qui nécessitera entre huit et dix millions d'euros.

Travaux mutualisés

Un autre réservoir est prévu à Fréjus, pour augmenter le stockage de l'eau issue de l'usine de potabilisation du Gargalon. Celui-ci sera à la charge de la communauté d'agglomération Var Estérel Méditerranée. La Cavem a décidé de réaliser une réserve de 9 500 m3 pour la distribution d'eau des quartiers hauts de Fréjus, le Capitou et la Tour de Mare.

Le Seve veut profiter de ce chantier pour ses propres travaux, afin de mutualiser les moyens.

Notamment le renouvellement d'une conduite existante d'adduction d'eau potable dans un calibrage plus important.

Un réseau d'évacuation des boues de l'usine de potabilisation sera aussi créé pour deux millions d'euros (en plusieurs phases). Une canalisation de deux kilomètres est programmée entre l'usine du Gargalon jusqu'au réseau d'assainissement reliant la station d'épuration du Reyran.

Enfin, Gilles Longo, adjoint au maire de Fréjus, a pointé du doigt les bureaux d'études, comme celui pour l'usine du Muy, « qui prévoient des travaux d'un certain coût pour finalement dire qu'ils se sont trompés et qu'il faut creuser cinq mètres de plus : soit une rallonge d'un million supplémentaire ! Nous devrions mettre des pénalités à ces bureaux d'études pour leur manque de rigueur car les administrés paient leurs erreurs ».