La France n'a pas vraiment la culture du compromis pour plusieurs raisons historiques, politiques et culturelles :
1. Un héritage centralisateur et jacobin
-
L'histoire politique française est marquée par une tradition centralisatrice et une forte concentration du pouvoir dans l'État. Depuis la Révolution française, l'idée d'un pouvoir fort incarnant l'intérêt général a primé sur la négociation entre groupes d'intérêts.
-
Contrairement aux pays comme l'Allemagne ou les pays scandinaves, où le fédéralisme et la concertation sociale sont ancrés, la France a longtemps privilégié les décisions descendantes.
2. Une culture politique conflictuelle
-
La France est une tradition de confrontation politique et sociale, héritière des grandes luttes révolutionnaires et syndicales. Les grandes avancées sociales (droit de grève, congés payés, etc.) ont souvent été obtenues par des rapports de force plutôt que par la négociation.
-
La philosophie républicaine française s'oppose souvent au débat idéologique aux compromis perçus comme des concessions.
3. Un système institutionnel peu favorable au compromis
-
La Ve République donne un rôle prépondérant à l'exécutif, notamment au président, ce qui réduit la nécessité de négocier avec d'autres forces politiques.
-
Le mode de contrôle majoritaire favorise l'alternance tranchée plutôt que la recherche de coalitions et de consensus, contrairement aux systèmes proportionnels.
4. Un syndicalisme divisé et radical
-
En France, le syndicalisme est très fragmenté et souvent opposé à la concertation. Contrairement à l'Allemagne où les syndicats et le patronat négociant régulièrement, les conflits sociaux en France aboutissent souvent à des grèves et des manifestations avant toute discussion.
5. Une vision du compromis souvent perçue comme une faiblesse
-
Dans la culture politique française, le compromis est parfois assimilé à une forme de renoncement ou de compromission. L'idéal républicain met en avant des principes intangibles plutôt qu'une approche pragmatique.
6. L'influence du droit romain et cartésien
-
La pensée juridique française, numéro du droit romain et structuré par Descartes, privilégie les principes clairs et des règles strictes plutôt que des solutions hybrides et adaptables comme dans la tradition anglo-saxonne du common law.
7. Une évolution récente vers plus de compromis ?
-
Ces dernières années, on observe une évolution, notamment avec le dialogue social renforcé sous certains gouvernements et des tentatives de co-construction des lois (ex : conventions citoyennes). Cependant, la culture du rapport de force reste dominante.
En résumé, la culture française valorise le débat d'idées et la confrontation plus que le consensus et la négociation, ce qui explique la difficulté à instaurer une véritable culture du compromis.
Suite rôles souveraineté du Sénat et de l'Assemblée Nationale.