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« Si Loïk a tué ce n’est pas parce que c’est un facho »

Angers. Assassinat du rugbyman argentin : «  Si Loïk a tué ce n’est pas parce que c’est un facho  »

 

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/angers-assassinat-du-rugbyman-argentin-si-loik-a-tue-ce-n-est-pas-parce-que-c-est-un-facho-ca90aa80-ab5d-11ec-8e2c-8ec845dfd4e6

 

Margot HAIRON

 

​Le militant identitaire angevin Jean-Eudes Gannat est présenté, sur les réseaux sociaux, comme un proche de Loïk Le Priol, principal suspect de l’assassinat de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, samedi 19 mars à Paris. L’ancien porte-parole de l’Alvarium d’Angers répond.

 

L’Angevin Jean-Eudes Gannat assure ne plus être en contact avec Loïk Le Priol depuis plusieurs années.

 

Loïk Le Priol, principal suspect de l’assassinat de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, samedi 19 mars à Paris, et ex-militant du mouvement d’ultradroite GUD est-il un proche de Jean-Eudes Gannat, ancien porte-parole du mouvement identitaire angevin l’Alvarium, aujourd’hui dissous ?

 

Deux photos, datant de 2015 et 2019, sont largement partagées sur les réseaux sociaux depuis que le nom de Loïk Le Priol comme assassin présumé est connu. Sur la première (ci-dessous) datant de 2015, on voit Jean-Eudes Gannat posant fièrement aux côtés de Julien Rochedy, ex-porte-parole du FNJ (Front national de la jeunesse), chef d’une école masculiniste et figure de l’extrême droite, et Loïk Le Priol, arborant un tee-shirt « Babtou solide », marque créée par ce dernier.

 

« Je ne le fréquente plus »

Babtou solide laisse sa meuf en gardav et s'enfuit en Hongrie. pic.twitter.com/zXFhy1V0nK— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) March 23, 2022

 

Sur la deuxième, Jean-Eudes Gannat n’apparaît pas. Et pour cause, Loïk Le Priol et Julien Rochedy sont attablés à son mariage, en juillet 2019. Contacté, Jean-Eudes Gannat se trouve depuis plusieurs jours en Ukraine pour une mission humanitaire. Il a tenu à nous répondre. C’est la dernière fois que je l’ai vu. Je l’ai invité parce que c’était un ami d’enfance mais je ne le fréquente plus, » assure Jean-Eudes Gannat.Je le connais depuis le collège. Je n’ai pas de liens très suivis avec lui et maintenant ça ne risque plus. Quand j’ai vu ce qui était arrivé, j’ai halluciné. ​Je ne cherche pas à dire que je ne le connais pas. Mais je ne peux pas être tenu responsable du fait que Loïk a assassiné quelqu’un. Si Loïk a tué quelqu’un en sortie de boîte ce n’est pas parce que c’est un facho, c’est parce que c’est un taré. »

 

S’il connaissait son passé violent ? Bien sûr. Au collège, déjà, il était bagarreur. La seule histoire pas glorieuse que je connaisse, c’est l’agression d’Edouard Klein (ancien président du Groupe union défense). Depuis cette époque, d’ailleurs, on avait des rapports moins suivis. Je ne l’excuse pas du tout, mais à ce moment-là Loïk rentrait d’une mission, il a été commando marine, il a été envoyé à 18 ans dans des missions extrêmement violentes. Je me demande s’il a eu le suivi psychologique adéquat, de toute évidence ce n’est pas le cas. Je ne pense pas qu’il soit né assassin et violent.

 

Loïk Le Priol est soupçonné d’avoir tiré sur l’ancien rugbyman de 42 ans, décédé sur place des suites de ses blessures, au petit matin samedi 19 mars. Les faits se sont déroulés samedi vers 6 heures, boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement de Paris. Deux groupes étaient attablés à la terrasse du Mabillon : d’une part Martin Aramburu et son ami et associé Shaun Hegarty, d’autre part trois personnes. Un différend se déclare entre les deux groupes, séparés par des videurs. Les suspects sont revenus, un peu plus tard, devant l’hôtel du rugbyman. C’est là qu’ils auraient fait feu.

 

Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Il doit être jugé en juin pour « violences aggravées » contre un membre du GUD qu’il est soupçonné, avec d’autres membres du mouvement d’ultradroite, d’avoir roué de coups et humilié.

 

Formé à l’École des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait suivi la filière des commandos marine, l’élite opérationnelle de la Marine nationale, avant d’être affecté au commando de Montfort avec lequel il avait participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015. Rapatrié en France en juillet 2015, en état de stress post-traumatique, il avait été ensuite radié de l’armée en raison de son comportement violent.