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Faut-il  sortir de l'Euro?

Austérité imposée par l'Europe et l'Allemagne... 3% de déficit; 60% de dette...

[video]https://youtu.be/kuFBsG_xaHM[/video]

Avec l’économiste Jacques Sapir, nous discutons des synergies possibles entre sortie de l’euro et transition écologique.

Se repérer dans l’épisode

  • (02:45) Pourquoi la France doit-elle sortir de la zone euro ?
  • (11:20) Quels risques et quel scénario optimal pour une sortie de la France de la zone euro ?
  • (28:14) Une dissolution aura-t-elle lieu dans les 5 ans ?
  • (38:44) En plus de l’euro, faut-il sortir de l’Union Européenne ?
  • (48:18) Les 3 types d’économistes face à la sortie de l’euro
  • (52:20) La notion de croissance est-elle désormais obsolète ?
  • (01:07:29) Ne sommes-nous pas à la veille d’un effondrement ?
  • (01:14:01) Quelles préconisations tirer de la chute de l’URSS ?

Références citées

Écouter en podcast audio

Extraits

  • Je pense que l’euro a accrue massivement les divergences entre les pays de l’Union Européenne au point de plonger plusieurs d’entre eux dans une crise de longue durée.
  • L’euro est la reformulation dans les années 90 d’une vieille idée, pourtant profondément fausse, qui est l’idée de l’étalon or.
  • La zone euro implique avec elle une forme de déréglementation généralisée au niveau financier et bancaire qui est extrêmement nocive.
  • Avec la création de la banque centrale européenne, on a d’une certaine manière donné les clés de la maison à l’Allemagne.
  • L’état de droit est nécessairement incomplet. Il faut pouvoir critiquer l’état de droit du point de vue de la légitimité.
  • Quelle peut être la légitimité dans un pays qui est dépourvu d’un pan essentiel de sa souveraineté qui est la souveraineté monétaire ?
  • J’ai des collègues économistes qui disent “Oh ce n’est pas grave parce que la souveraineté monétaire, on ne pouvait plus l’utiliser dans les années 80 et le début des années 90”. Sauf qu’on était dans cette situation parce que le gouvernement Français s’est refusé à faire un contrôle des capitaux qui aurait d’une certaine manière déconnecté le marché financier français du marché financier allemand.
  • Les rapports de force politiques étant ce qu’ils sont, on voit très mal une dissolution concertée se produire. Pour cela, il faudrait que 3 grands pays parlent d’une même voix.
  • Une sortie de l’Italie et un maintien de la France dans la zone euro provoquerait 500 à 800 000 chômeurs à cause d’une perte de compétitivité immédiate de la France par rapport à l’Italie.
  • En cas de sortie de la France et de l’Italie, on aurait une dépréciation relative de nos monnaies par rapport à l’Allemagne qui serait au minimum de 25%, probablement jusqu’à 35, 40% au plus. On voit immédiatement que les produits français et italiens deviendraient massivement compétitifs sur le marché allemand d’abord mais surtout sur les marchés sur lesquels ils sont en concurrence avec des produits allemands.
  • L’Allemagne, malgré son refus actuel de répartir son solde excédentaire au profit des pays de la zone euro qui souffraient de la surévaluation de leur monnaie, se verrait, par les forces du marché, contraintes de redistribuer une grosse partie de ses excédents à des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne.
  • Avec des collègues économistes, on avait vu que l’impact en matière de hausse des prix (à cause du renchérissement des importations) serait de l’ordre de 2 à 3%.
  • Jean-Luc Mélenchon propose une articulation Plan A / Plan B qui ne me semble pas sotte mais il faut savoir que la durée du Plan A devrait être très courte.
  • La réferendum proposée par Marine Le Pen était absurde. C’était la meilleure des solutions pour provoquer une crise de spéculation massive.
  • On est aujourd’hui confronté au fait que, comme on refuse d’avoir un débat sérieux sur la question de la sortie de l’euro, on alimente toute une série de peurs irrationnelles.
  • La politique c’est quelque chose de dynamique. A partir du moment où on prend un certain nombre de mesures, vos partenaires réagissent, puis il y a des choses qui se passent si bien que quand vous abordez votre deuxième train de mesures, vous n’êtes plus dans la situation de départ.
  • Tirer des courbes de tendance en faisant bêtement une régression linéaire, c’est le degré zéro de la réflexion.
  • En raison de notre ouverture complète sur l’économie mondiale, on n’a pas pu faire progresser la croissance des revenus au même niveau que la croissance de la productivité.
  • La vraie question de politique économique et de stratégie économique, c’est la question de l’arbitrage entre le court terme et le moyen terme.
  • En tant que scientifique je suis assez gêné du fait que le GIEC fonctionne sur le mode du consensus parce que dans aucune science le consensus n’est une base de vérité absolue.
  • La thèse du réchauffement climatique peut avoir des aspects extrêmement pervers et elle va s’imposer à toute une série de pays en leur disant “surtout, restez dans votre sous-développement”. Or, ce raisonnement est inéquitable.
  • Quand elle accroît sa superficie, toute société est confrontée au problème de l’accroissement du coût de l’ordre parce qu’à ce moment là, le désordre s’accroît aussi de manière exponentielle.
  • Il y a un vrai problème qui est le problème ordre / chaos.
  • L’empire romain s’effondre parce que le coût de l’information est devenu trop grand par rapport à sa maîtrise des moyens d’information.
  • Dans la 1ère période de la transition, celle qui va de 1991 à 1998, on est confronté à un phénomène de primitivisation de l’économie russe. Face à cette primitivisation, il faut reconstruire des institutions avec un principe qui est à mon avis toujours valide: “faîtes simple, faîtes robuste”.
  • La pire cause de crise dans une société, c’est quand les individus se sentent dépossédés de leurs moyens de contrôle. Là vous avez des réactions qui sont extraordinairement violentes.