La présidente du groupe LFI à l'Assemblée a affirmé qu'Emmanuel Macron « rendait honneur à Pétain » en ce week-end de commémorations.
En ce funeste quatre-vingtième anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv, la classe politique s'essaie, avec un degré de réussite variable, au périlleux exercice de l'hommage. Celui de la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée est au cœur d'une vive controverse en ce week-end de commémorations. « Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vél' d'Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd'hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN », a écrit Mathilde Panot sur Twitter, samedi 16 juillet. En 2018, Emmanuel Macron avait qualifié le maréchal Pétain de « grand soldat » durant la Première Guerre mondiale, avant qu'il ne « conduise des choix funestes ».
Confrontée aux accusations de la fidèle de Jean-Luc Mélenchon, la majorité est particulièrement montée au créneau pour faire part de son indignation. Pour le ministre des Transports, Clément Beaune, ce message est « au-delà de la honte ». « On n'ose y croire. Retirez ce message et présentez vos excuses à la France, vite », réclame-t-il. La ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, se fend d'un commentaire aussi court qu'explicite : « La nausée. » La ministre déléguée en charge de l'organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, parle de « honte », tandis que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, estime que Mathilde Panot n'a « aucune limite dans l'indécence ». Pour l'instant, la cheffe de file LFI n'a pas contre-attaqué.
Un tweet dénoncé également dans les rangs de la Nupes, notamment par le député PS Jérôme Guedj.
« Personnes arrêtées » : la maladresse d'Olivier Faure
En ces deux jours historiques, Mathilde Panot n'est pas la seule à avoir fait bondir les élus de tous bords, ce samedi 16 juillet. En mémoire de la rafle du Vél d'Hiv, le vélodrome parisien où furent enfermés des milliers de juifs avant d'être envoyés en camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, Olivier Faure (PS) a dans un premier temps rendu honneur aux « personnes arrêtées ».
« Aux 12 884 personnes arrêtées les 16 et 17 juillet 1942 pendant la rafle du Vél' d'Hiv, à ceux qui ne sont jamais revenus, à tous ceux qui ont survécu. Notre devoir est de ne jamais oublier pour ne plus jamais revivre l'horreur », pouvait-on lire signé de son nom sur le réseau social à l'oiseau bleu. Une dénomination imprécise qui ne passe ni auprès des politiciens ni auprès des internautes, conduisant son auteur à la suppression de la publication. Puis à une republication du message, avec cette fois-ci, notamment, la mention « français (sic) de confession juive ».