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Face à Elkabbach, Villani tacle CNews après des propos homophobes de Zemmour

La candidat à la mairie de Paris n’a pas mâché ses mots. (Capture d'écran / CNews) La candidat à la mairie de Paris n’a pas mâché ses mots. (Capture d'écran / CNews)

Mardi soir, Eric Zemmour a estimé sur CNews que l’homosexualité est un « choix » et que les familles homoparentales étaient des « fausses familles ».

Par L'Obs

La polémique entourant l’arrivée d’Eric Zemmour sur CNews n’est pas prête de se tarir. Mardi 15 octobre, le polémiste s’est laissé aller à une sortie homophobe, qualifiant notamment l’homosexualité de « choix » et le désir d’enfant des personnes homosexuelles de « caprice ». Des propos qui ont fait bondir, entre autres, le député LREM de l’Essonne, Cédric Villani, qui a exprimé son indignation mercredi 16 octobre face au journaliste Jean-Pierre Elkabbach sur le plateau de… CNews.

Avant de débuter l’interview, il a tenu à mettre les points sur les « i » : ces mots d’Eric Zemmour l’ont « travaillé jusqu’à ce matin », au point même que « si cela n’avait pas été aussi tard, [il] aurai[t] probablement annulé [sa] venue ». « Ses propos visent à diviser, et ils n’ont rien à faire à mon avis sur une chaîne d’information telle que la vôtre », s’est froidement indigné le candidat à la mairie de Paris.

 

« Ma démarche est à l’opposé de celle d’Eric Zemmour, a-t-il poursuivi. Je crois au dialogue, je crois au débat respectueux. Nous avons besoin de rassembler, pas de diviser, et en ce qui me concerne sur le sujet de l’homosexualité, je me réjouis que nous ayons voté l’extension de la PMA à l’Assemblée. »

« Vous le légitimez »

Embarrassé, Jean-Pierre Elkabbach a rappelé qu’Eric Zemmour est placé face à des contradicteurs lors de son émission « Face à l’info » quatre fois par semaine. En l’occurrence, mardi, il s’agissait de l’économiste Nicolas Bouzou, qui s’est lui aussi fortement indigné des propos du polémiste. « C’est bien la contradiction, mais vous le légitimez, rétorque Villani au journaliste. En donnant une telle audience, une audience répétée sur CNews, vous légitimez ses propos qui ne visent qu’à diviser au moment où notre société n’en a pas besoin. »

« Quand on dialogue, on ne dialogue pas comme des cacatoès en pensant les idées avec son voisin. Quand on n’a pas les mêmes idées, on les combat, estime Jean-Pierre Elkabbach, qui poursuit avec un tacle envers le député. Moi je vous invite à venir lui dire dans les yeux ce que vous pensez, c’est là qu’est plus le courage, que de le dénoncer le lendemain. »

Son interlocuteur est cependant loin d’être convaincu ? Villani affirme voir dans les propos de Zemmour, non pas du « débat », mais de la « polémique » et du « mépris ». « Quand on parle de caprice, ce n’est pas un débat, ajoute-t-il. C’est une façon de mettre sur le côté, de mettre à part. » « On ne peut pas accepter ça », conclut le député.

Pas d’appel au boycott de la chaîne de sa part cependant. « Ce n’est pas son rôle, confie son entourage à “Libération”. Il est venu dire qu’il faut en finir avec ces discours de haine. Pour que les téléspectateurs se rendent compte qu’il se passe quelque chose de pas normal. Et il n’est jamais interdit d’espérer que cette prise de conscience atteigne la direction de CNews. »

Homosexualité, « choix », et « fausses familles »

Mardi, Eric Zemmour a qualifié de « caprice » le désir d’enfant des personnes homosexuelles. « On assume ses choix, a-t-il estimé. Soit on couche avec l’autre sexe et on fait des enfants, soit on ne couche pas avec l’autre sexe et on n’a pas d’enfants. » Relancé par la journaliste Christine Kelly, qui lui demandait si « les homosexuels choisissent leur sexualité », celui-ci a répondu : « Moi, je pense que oui. Tout le monde est libre de toute façon. » Il a par ailleurs ajouté que, selon lui, les familles homoparentales « ne sont pas des familles ». « Pour moi une famille c’est un père, une mère, et des enfants. Tout le reste, c’est des fausses familles », a-t-il expliqué.

Des propos qui n’ont pas fait bondir que Cédric Villani. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités publiques ont condamné l’intervention de l’essayiste. « Islamophobie, homophobie, Zemmour », lâche le député ex-LREM Matthieu Orphelin, qui fait également référence à la récente condamnation de l’écrivain pour provocation à la haine contre les musulmans.

 

« Voilà pourquoi j’ai signé une tribune pour dire que je n’irai plus en plateau sur CNews », a réagi de son côté le co-président de l’association Urgence Homophobie, Guillaume Mélanie.

 

L’annonce en octobre de l’arrivée d’Eric Zemmour sur CNews, quelques semaines après sa condamnation, a provoqué une vague d’indignation dans la sphère médiatique et jusque parmi les journalistes de la chaîne. Des personnalités ont signé un appel au boycott. La participation du polémiste à une émission hebdomadaire de Paris Première a elle aussi fait débat, au point que plusieurs marques, dont Nutella, ont déclaré qu’elles ne diffuseraient pas leur publicité lors de l’émission « Zemmour et Naulleau ». Quant à la Société des journalistes (SDJ) du « Figaro », où l’essayiste tient une chronique, elle l’a qualifié de « rentier de la polémique » après son discours contre l’islam lors de la « convention de la droite », discours décrit comme une « dérive raciste, xénophobe ».

L'Obs
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