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Après le GRAND DEBAT: Pourquoi Macron  campe sur ses positions


A la question " les propositions d'Emmanuel Macron vous ont-elles convaincu?" il y a  deux réponses possibles. Ou bien vous êtes un sympathisant LREM et la réponse est oui, ou bien la réponse est non. Jusqu'ici, rien d'anormal. Mais ce qui est moins classique, c'est la répartition des masses: un tiers de convaincus, deux tiers de (plus que) sceptiques. Naguère, il s'agissait de convaincre deux Français sur trois comme l'espérait Giscad, ou bien de trianguler comme voulait le faire Sarkozy, autrement dit, de convaincre une bonne partie de la droite mais aussi une partie de la gauche. Emmanuel Macron a tenté le même exercice lors de la présidentielle Mais aujourd'hui, il s'est rangé à l'avis général: dans nos démocraties hyper fragmentées, un tiers de l'électorat est un score nécessaire et suffisant pour conquérir le pouvoir et l'exercer sur le temps suffisamment long. Donald Trump ne pense pas autre chose; il espère bien obtenir un second mandat avec un niveau comparable d'approbation.

Mieux vaut donc satisfaire ses soutiens


C'est à cette aune qu'il faut  interpréter les étranges propositions  d'Emmanuel Macron. La première revendication vendication des "gilets jaunes" porte porte sur le pouvoir d'achat. En réponse. Emmanuel Macron promet une baisse de l'impôt sur le revenu,  un prélèvement qui pèse sur les Français les plus aisés. Autrement dit, une mesure sans lien avec la crise sociale que traverse notre pays - une réponse «orthogonale» comme on dit chez les technos. Pourquoi? Tout simplement parce que Macron ne cherche pas à satisfaire les «gilets jaunes» mais à satisfaire sa base électorale. On peut le comprendre: il n'a pas la naiveté de croire qu'une annonce quelconque pourrait apaiser la grogne des manifestants. Alors, au lieu de se lancer dans une aventure impossible - convaincre ses opposants -, mieux vaut soutenir ses soutiens, ou plus exactement les renforcer dans leurs convictions et bonnes  opinions à son égard et à sa politique.

Dans le contexte actuel, le choix politique est toujours relatif: opter non pas pour le bien mais pour  le moindre mal. Lorsque l'on dispose déjà d'un tiers des votants, il suffit de rallier une petite  poignée d'électeurs pour l'emporter au second tour. C'est le sens de la manœuvre. Même si les «gilets jaunes» défilent, la République. elle, reste  en marche.