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Les salariés actionnaires de Nice-Matin refusent l'offre de reprise de Niel, en réaction la rédaction vote la non-parution samedi 13 juillet

 

 

Le siège du groupe Nice-Matin.

 

Le siège du groupe Nice-Matin. Photo Franck Fernandes

 

Source: AFP Le 13/07 à 10h05 MàJ 13/07 à 10h06

Les salariés actionnaires de Nice-Matin ont refusé vendredi l'offre de reprise de Xavier Niel, le fondateur de Free (groupe Iliad), optant à 60% en assemblée générale pour celle du magnat franco-libanais Iskandar Safa, propriétaire de Valeurs Actuelles, contre 39% pour le copropriétaire du Monde. En réaction à ce vote, la rédaction du journal a décidé la non-parution du journal samedi.

Ce vote est intervenu quelques heures à peine après l'annonce de Xavier Niel de sa prise de contrôle des 34% du capital détenus depuis 2016 par le groupe belge Nethys, via sa holding Avenir Développement (AD).

Le vote des salariés-actionnaires, propriétaires de 66% du capital de leur journal via une SCIC, une coopérative, entraîne de fait la dénonciation de leur part du pacte d'actionnaires liant AD à la SCIC, pacte en vertu duquel Xavier Niel pouvait théoriquement acheter les 66% du capital restant au 1er février 2020.

Le vote de vendredi a montré une très grande division au sein du groupe Nice-matin. Le collège des journalistes s'est en effet prononcé à une très large majorité (137 voix contre 6) pour l'offre de Niel.

Mais les quelque 300 autres salariés ont eux très largement plébiscité celle de Safa, homme d'affaires qui a fait fortune dans le secteur des chantiers navals.

En réaction à ce vote, la rédaction du journal a décidé la non-parution du journal samedi, a annoncé Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe, à l'AFP.

"Nous sommes face à deux vérités", a développé Denis Carreaux: "La vérité juridique et économique, qui fait que le pacte d'actionnaires donne un droit de préemption à Xavier Niel sur les 66% du capital détenus par la SCIC. Et la vérité de l'assemblée générale de la SCIC, qui entraîne la dénonciation de ce pacte d'actionnaires et pourrait nous entraîner dans une bataille judiciaire".

En présentant son projet devant les salariés vendredi, Iskandar Safa s'est engagé à prendre en charge tous les frais judiciaires d'éventuelles procédures à venir, a précisé Denis Carreaux.