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Elections européennes 2019 en France : ce qu'il faut savoir

DOSSIER - Premier test électoral du quinquennat Macron, les élections européennes se tiendront le dimanche 26 mai 2019 en France. Comment se déroule le vote ? Qui sont les candidats ? Quels sont les temps forts de la campagne ? Explications par Valérie MAZUIR
Publié le 05/04 à 16h26 Mis à jour le 09/04 à 11h15

Le 26 mai 2019, les Français seront de retour dans les isoloirs pour élire leurs représentants au Parlement européen. Un scrutin qui revêt une importance cruciale pour Emmanuel Macron puisqu'il sera le premier grand test électoral de son quinquennat. Et donc l'occasion de jauger  sa popularité , après  la crise des « gilets jaunes » .

Si les candidatures sont loin d'être bouclées, une douzaine de listes (de 79 candidats chacune) sont déjà annoncées. Les têtes d'affiche en revanche se font rares. Les chefs de partis sont aux abonnés absents pour préserver leurs mandats nationaux.

Les élections mode d'emploi :

Quand vote-t-on ? Le scrutin pour désigner les députés au Parlement européen se tiendra le dimanche 26 mai en France. Dans les différents pays de l'Union européenne (UE), le vote s'étalera du 23 au 26 mai et les quelque 45,5 millions d'électeurs français inscrits seront donc parmi les derniers à s'exprimer.

Qui vote ? Les Français âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales, mais aussi les citoyens de l'UE résidant en France depuis au moins six mois et inscrits sur des listes complémentaires.

Quel est le mode de scrutin ? Il s'agit d'un scrutin universel direct à un tour. Les eurodéputés sont élus pour cinq ans selon les règles de la proportionnelle à la plus forte moyenne. Seules les listes qui franchissent la barre des 5 % des suffrages exprimés bénéficient d'un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix.

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Les nouveautés du scrutin :

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Des listes nationales. Principale évolution du scrutin, les électeurs français choisiront cette fois leurs candidats sur des listes nationales. Depuis 2004, c'était un mode de scrutin avec huit circonscriptions régionales qui prévalait. Mais le système dit de « circonscription unique » a été adopté par 23 des 27 pays de l'Union. Depuis 2004, les listes de candidats doivent impérativement alterner femmes et hommes, en application de la loi sur l'égal accès aux mandats électifs.

Cinq eurodéputés français de plus. La décision du Royaume-Uni de se retirer de l'Union européenne (Brexit) va libérer les 73 sièges d'eurodéputés britanniques. Si 46 de ces sièges vont être gelés pour être disponibles lors d'un prochain éventuel élargissement de l'UE, 27 sièges vont être répartis entre 14 Etats membres jugés sous-représentés. Cinq d'entre eux reviendront à la France, qui passera donc à 79 élus.

Nouvelles règles de non-cumul. La loi française interdit pour la première fois le cumul d'un mandat d'eurodéputé avec un mandat parlementaire national ou à la tête d'un exécutif local (maires, président de conseil départemental ou régional). Il peut en revanche conserver un mandat local (conseiller municipal, départemental ou régional).

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Les principales listes :

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La République En marche :

Le parti majoritaire ambitionne de sortir en tête du scrutin devant le Rassemblement national (ex-FN) pour peser plus lourdement sur la recomposition du Parlement européen. Nathalie Loiseau, ex-ministre des Affaires européennes, a été intronisée pour conduire la liste qui comprend aussi des membres issus du Modem, d'Agir ou des Radicaux. Trente noms de candidats - Pascal Canfin est numéro deux - ont été dévoilés et un premier meeting a eu lieu à Aubervilliers. Mais l'impulsion politique sera donnée par Emmanuel Macron lui-même. Côté programme, LREM compte s'appuyer sur  la tribune du chef de l'Etat parue début mars dans les 28 pays de l'Union et va décliner le clivage progressistes-nationalistes ainsi que les questions de souveraineté européenne.

Nathalie Loiseau (au centre) avec Pascal Canfin (deuxième à gauche) lors du meeting de lancement de campagne à Aubervilliers.

Nathalie Loiseau (au centre) avec Pascal Canfin (deuxième à gauche) lors du meeting de lancement de campagne à Aubervilliers.ISA HARSIN/SIPA

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Le Rassemblement national :

Le Rassemblement national (ex-FN), qui a lancé sa campagne dès le 13 janvier, a choisi comme tête de liste le jeune Jordan Bardella. Le parti d'extrême droite a opté pour une campagne « de proximité », moins coûteuse, où Marine Le Pen sillonne les villages de France, mais pas les grandes villes. Le RN doit encore publier l'intégralité de sa liste de candidats et un manifeste d'une centaine de pages de propositions pour non plus sortir de l'UE et/ou de l'euro mais pour changer l'Europe de l'intérieur grâce à une « alliance européenne des nations ».

Jordan Bardella et Marine Le Pen.

Jordan Bardella et Marine Le Pen.UGO AMEZ/SIPA

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et ancien allié de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, a choisi de faire bande à part en présentant sa propre liste.

Quant à Florian Philippot, qui a quitté le FN à l'automne 2017, il mène sa première campagne avec son parti Les Patriotes.

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Les Républicains :

Les Républicains sont distancés dans les sondages par LREM et le RN, loin du score de 20,81 % des voix réalisé en 2014. Mais depuis le parti enregistre un frémissement à la hausse et beaucoup jugent réussie l'entrée en campagne du philosophe François-Xavier Bellamy, dont le choix comme tête de liste avait été critiqué en raison de son profil « conservateur ». Il fait campagne au sein d'un trio complété par l'élue francilienne Agnès Evren et l'eurodéputé sortant Arnaud Danjean, spécialiste des sujets régaliens. Objectif pour Laurent Wauquiez dont c'est la première épreuve électorale à la tête de LR : s'installer comme la « seule alternative » à Emmanuel Macron et endiguer la fuite d'électeurs.

Francois-Xavier Bellamy et Laurent Wauquiez, lors d'un meeting à Lyon.

Francois-Xavier Bellamy et Laurent Wauquiez, lors d'un meeting à Lyon.KONRAD K./SIPA

Au centre-droit, l'UDI a décidé de faire cavalier seul. La liste, qui se veut à la fois pro-Europe et contre Macron, est menée par Jean-Christophe Lagarde.

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La gauche en ordre dispersée :

L'enjeu des européennes à gauche semble de limiter la casse et de jauger les forces en présence en vue des élections municipales de 2021. La France insoumise, dont la liste est menée par la jeune Manon Aubry, se retrouve cantonnée à un bras de fer avec Europe écologie-Les Verts et Yannick Jadot, autour de 8 %.

Manon Aubry, la tête de liste de La France insoumise.

Manon Aubry, la tête de liste de La France insoumise.Emma PROSDOCIMI/SIPA

Le Parti socialiste a fait le choix de laissé la tête de liste à l'essayiste Raphaël Glucksmann, dont le mouvement Place publique a échoué à unir EELV, Générations et le PCF. Bien qu'en grande difficulté, le mouvement de Benoît Hamon et les communistes ont choisi de faire campagne séparément après des discussions infructueuses.

Raphaël Glucksmann mène une liste Place publique-Parti socialiste.

Raphaël Glucksmann mène une liste Place publique-Parti socialiste.Sipa

A l'extrême gauche, Nathalie Artaud mène la liste de Lutte ouvrière, qui a reçu le soutien du NPA de Philippe Poutou, qui n'avait pas les ressources pour faire campagne.

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Le sondage EuroTrack

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Sipa/AFP/Shutterstock

A l'occasion de la campagne pour les européennes en France, OpinionWay, en collaboration avec Tilder, « Les Echos » et Radio classique, a lancé  EuroTrack , un baromètre mensuel - de janvier à avril - puis hebdomadaire - en mai - pour suivre l'évolution des rapports de force électoraux jusqu'au scrutin, le 26 mai 2019.

Retrouvez tous les résultats ici

Valérie Mazuir