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Les systèmes territoriaux productivo-résidentiels

par Magali Talandier Université de Grenoble Alpes.

 

fcc1d0002b6ef5f911df46f7cbc4c193.jpgLa notion d’économie « résidentielle » est apparue au cours des années 2000 en France pour qualifier les moteurs non productifs du développement local (Davezies, 2003, 2008). Si cette notion est souvent sujet de controverse, force est de constater qu’aujourd’hui, la plupart des experts, acteurs, chercheurs qui s’intéressent au développement économique des territoires ont pris conscience de l’enjeu de ces processus de développement territorialisés. Comme tout processus, ils s’accompagnent d’effets positifs et négatifs pour les populations.

Puissant moteur de développement pour des espaces en marge des dynamiques métropolitaines, amortisseur des chocs conjoncturels d’une économie mondialisée, l’économie résidentielle peut aussi générer et entretenir de fortes disparités sociales, s’accompagner de pression foncière, environnementale, favoriser l’émergence d’emplois peu stables, partiels, peu rémunérés… (Talandier, 2008, 2009 ; Le Delezir, 2009).

On peut aussi s’interroger sur la « durabilité » de ces modèles qui résultent de la mobilité des ménages dans un avenir proche (Dore, 2009 ; Desjardins, 2009 ; Pecqueur, Talandier, 2011 ***). Par ailleurs, il ne peut y avoir d’économie résidentielle sans économie productive, puisque l’économie résidentielle d’un territoire repose sur des richesses extérieures que capte ce territoire. L’économie résidentielle révèle ces liens de « dépendance » entre les processus résidentiels et les processus productifs. Face au dynamisme des territoires résidentiels et aux difficultés que connaissent la plupart des territoires productifs, on peut se demander si le succès des uns ne se ferait pas au détriment des autres.
(***) ce que montre ce graphique source: Alternatives économiques avril 2019

L’économie résidentielle ne serait alors qu’une économie parasitaire pour la croissance économique du pays. La question posée est de savoir si derrière ces oppositions binaires entre « économie et territoires productifs » et « économie et territoires résidentiels » ne se profilent pas des systèmes territoriaux « productivo-résidentiels » intégrant les différentes fonctions territoriales (production, logement, loisirs, retraite, ...). Ce seraient moins les oppositions que les interactions entre les différents types de territoires qui caractériseraient le fonctionnement en système de notre territoire national.

Cette hypothèse d’interaction entre économie résidentielle et économie productive suggère l’existence d’une relation non pas univoque, mais réciproque. Il n’y aurait pas « parasitage » du résidentiel sur le productif, mais synergie « productivo-résidentielle » positive. Cette synergie se jouerait au sein de systèmes productivo-résidentiels (SPR) que ce travail vise à définir, caractériser et évaluer. Cet article s’appuie sur les principaux résultats de l’ouvrage édité par le CGET et la documentation française en 2014 (Davezies, Talandier, 2014).

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