A propos d'un brûlot de Corinne Lepage sur le nucléaire
Pour moi, le brûlot de Corinne Lepage dans l'article publié par Huffington post le 30 juillet 2019 http://bit.ly/3188pW9 n'est pas contre le nucléaire mais contre le nucléaire à la française, comme l'indique bien sont titre. De même que le titre de son livre de 2014 "l'état nucléaire". Voir ici l'EPR sur wikipedia http://bit.ly/314qLY2.
Ce qui est critiqué c'est la gestion de technostructure. Selon Corinne Lepage, le lobby nucléaire c'est l'état. Je suis d'accord. Mais cela ne condamne pas le nucléaire.
Avant le choix de l'EPR par Framatome et Siemens (50/50 1999 puis retrait de Siemens depuis la sortie du nucléaire par l'Allemagne http://bit.ly/314hbo3) , EDF sous François Roussely président d'EDF de 1998 à 2004, avait pour plan d'améliorer les performances sécurité et fonctionnement des réacteurs du parc, sur un modèle évolutif, de nos six réacteurs de Gravelines...
Dans un rapport commandé par l'état sur l'EPR en 2010 et qu'il dirigea, François Roussely émettait des préconisations sur l'EPR auquel il était reproché d'être trop puissant et de comporter trop de dispositifs de sûreté (récupérateur de corium à la base du réacteur, redondance des systèmes de sécurité) qui le rendaient cher. L'Autorité de sûreté nucléaire fit plusieurs communications en réaction au contexte politique résultant de ce rapport. L'accident de Fukushima quelques mois plus tard conduit à relativiser cette partie des conclusions; le récupérateur de corium a été maintenu.
Pour rappel historique, c'est sous Mitterand et sous l'impulsion d'Anne Lauvergeon que la France fit le choix avec l'Allemagne (Framatome-Siemens ) d'une réplique d'Airbus cette fois pour le nucléaire. Cela n'a pu être combattu par EDF; et c'est là l'erreur que nous payons aujourd'hui: l'abandon d'un plan d'évolution progressive des réacteurs existants et le choix d'un trop grand saut technologique de l'EPR. Framatome voulait se débarrasser de la tutelle d'EDF avec l'appui politique de Mitterrand et de sa conseillère Anne Lauvergeon. C'est bien de cela qu'il s'agit pour l'essentiel avec le brûlot de Corinne Lepage. Le reste est de l'opinion en faveur des énergies renouvelables que je partage en partie. Le résultat aujourd'hui pour nous, c'est la catastrophe de Flamenville, alors que les Chinois ont progressivement amélioré nos réacteurs de Gravelines pour en faire des réacteurs bien plus performants que l'EPR. Et bientôt ils viendront nous vendre et partout dans le monde, leur technologie française améliorée.