Sur le transfert de la compétence eau assainissement à la CdC:

Après la réunion Force et Confiance du 6 juin, l'article de Christian Godet sort ce samedi 14 juin...

 

La Siagnole. affluent de la Siagne fait l'objet de bien des convoitises, à l'heure où son destin devrait l'amener, à plus ou moins longue échéance à être gérée par la ComCom du Pays de Fayence.

Un peu d'histoire

En 1956. le département du Var s'est vu confier la propriété des ouvrages de la Siagnole. Son exploitation sera d'abord déléguée à la Direction Départementale de l'Équipement (DDE). puis à la société d'économie mixte (SEM) E2S » en 1993, dans une atmosphère assez polémique à l'époque. Ce contrat de concession est venu à expiration fin 2018.

Le rôle de ce service public est de distribuer aux collectivités de l'Est-Var l'eau brute issue des sources de la Siagnole. Mais aussi des autres ressources complémentaires mobilisées depuis par E2S, à savoir, les forages de la Barrière à Montauroux et ceux de Tassy à Tourrettes. Les deux missions en jeu sont, pour faire court, le remplissage des bassins communaux des communes concernées du Pays de Fayence et la desserte d'abonnés particuliers, domestiques et agricoles dont le nombre est en constante augmentation.

A quand la compétence communautaire ?

Théoriquement à partir du 1/1/2020, si tout le monde est d'accord. Or, ce n'est pas le cas. car trois villages, Tanneron Tourrettes et Callian, ne veulent pas pour l'instant entendre parler de cette transmission de compétence, du moins sans avoir auparavant quelques explications et réponses (voir nos éditions des mercredi 29 et jeudi 30 mai sur les délibérations des conseils municipaux de Tourrettes et Callian).
Ce sujet « chaud brillant ,,, qui oppose les élus, a été débattu lors de la réunion mensuelle de Force et
Confiance qui s'est déroulée à l'espace Bourgain à Callian en présence d'un nombreux public, d'élus, mais pas d'autres maires que François Cavallier.

Le thème du jour : La Siagnole, quel mode de gestion ? Et c'est bien sûr le dernier nommé qui a mené les débats et a tenu à distinguer deux questions qui sont souvent présentées ensemble.
" !l y a d'un côté, la question de savoir quel sera le mode d'exploitation futur du patrimoine départemental des Sources de la Siagnole et de l'autre, le temps de la transmission de la compétence eau et assainissement à la Communauté de Communes entre 2020 et 2026. La seconde question n'est en aucun cas un paramètre ou une condition de la première ".
Voilà pour le pavé dans la mare de la ComCom qui préférerait récupérer cette compétence obligée par la loi NOTRe dès 2020.

Le prix de l'eau... et les appétits de la Cavem

Bien entendu les réactions et les questions ont fusé parmi les participants chauffés à blanc.

2020 est-elle une échéance obligatoire ?

F. Cavallier : « On a jusqu'en 2026 pour opérer le transfert mais on n'est pas obligé d'attendre cette échéance. Il nous faudrait 2 ans pour bien faire les choses. Notre intention n'est pas de bloquer le transfert communautaire de l'eau, mais d'y réfléchir et de le faire correctement. On ne peut mutualiser l'eau sans penser qu'il n'y aura pas augmentation.

« Vous avez raison de ne pas vous presser, on a vu avec la mutualisation des offices de tourisme à la ComCom, un vrai fiasco », lançait Audrey Prestat, un hébergeur du Pays de Fayence et qui renchérissait : « j'aimerais bien que l'on ne laisse plus au président de la ComCom le droit de décider de tout »."Pourquoi intégrer la Cavem (agglo de Fréjus-St-Raphaël, notamment) dans le capital, n'est-ce pas une erreur ?

Pourquoi ne pas augmenter la production d'eau en tirant sur les forages ?

Ou pourquoi ne pas supprimer les droits d'utilisation de la Siagnole à Fréjus ?,

et encore qu'elle est la raison de l'augmentation du prix de l'eau chaque année ?

M. Cavallier et Marc Léautier de la SEM E2S : « dans sa prétention de mettre la main sur la Siagnole rapidement, la ComCom a réveillé l'envie de la Cavem de s'impliquer dans ce dossier et cette dernière fait remarquer, aujourd'hui, qu'elle a participé financièrement à la mise en place d'ouvrages à concurrence de 5 millions d'euros.

Je m'inscris en faux sur la politique tarifaire communale. Un casse-tête se profile à l'horizon. Il me semble assez clair de dire que l'eau est un bien précieux et il est également stupide de dire que nous en avons trop en Pays de Fayence.

On l'augmente l'été pour que la consommation reste raisonnable et éviter une surconsommation et aussi parce que l'Agence de l'eau se mêle de notre gestion et nous demande de la vendre plus cher.

Concernant les forages le but n'est pas de pomper toujours plus, mais la loi sur l'eau, c'est la multiplication par 4 de ce que l'on demande aujourd'hui à la rivière. Il faut garantir aussi le service de l'eau agricole et à un moment il faudra se poser la question de savoir si il faut pomper plus d'eau.

Il n'est pas obscène de penser qu'un territoire se préoccupe de préserver ses ressources !»

En attendant, il fera encore bon cet été d'aller faire un petit plouf du côté du pont de la Siagnole, histoire de se rafraîchir les idées.

Source Var Matin C. G. 15/6/2018