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Projet Marie Blachère: Le Fournil d'Agora s'inquiète.

 

2dd968c1e90786a1b45ae64bf8e95ad0.pngMontauroux Voilà quelque temps que la rumeur court. L'enseigne géante de boulangerie Marie Blachère serait sur le point de s'installer  sur la commune; ce qui ne manque pas d'inquiéter les artisans. Où en est-on?

0n ne peut pas combattre les enseignes de ce genre!


Jean-Noël et Véronique tiennent la boulangerie/pâtisserie artisanale Le Fournil d'Agora à Callian, depuis 11 ans. Et ils sont préoccupés. Inquiets de voir se concrétiser potentiellement un bruit qui court à vive allure en Pays de Fayence depuis plus d'un an. Une boulangerie Marie Blachère serait sur le point de s'installer dans la plaine,  en bordure de la RD562. A quelques centaines de miètres de leur magasin. Dans des locaux flambant neufs construits par l'entreprise Costamagna. Un bâtiment destiné à accueillir un „ show-room » du groupe, mais aussi d'autres enseignes. Sont pressenties: Provence'Halles et Marie Blachère, donc.


Réputée pour sa politique agressive envers la concurrence. avec des tarifs bas et des offres promotionnelles récurrentes, cette enseigne fait peur aux artisans dans toute la plaine. Déjà, en fin d'année dernière, la boulangerie des Oliviers à Montauroux avait anticipé l'ouverture de ce géant du pain. En créant un second commerce autour de la petite restauration pour diversifier ses activités (nos éditions précédentes).


Mais si Marie Blachère devait s'implanter, Jean-Noël et Véronique ne donnent pas cher de leur peau. Et c'est un euphémisme que de le dire tant le pessimisme les gagne.


« Nous sommes sur le fil »


Pour nous, face à ces enseignes, les artisans boulangers sont amenés à disparaître. Les couples qui tiennent de petites boulangeries, c'est fini. » Même s'ils travaillent à tour de bras:
On ne sait pas ce que c'est que les congés ni les week-ends. On essaie de faire au mieux On est dans le stress en permanence. Les charges, la main d'oeuvre... tout ça a un coût. C'est compliqué. Nous sommes sur le fil en permanence. Pour des enseignes comme Marie Blachère, le quintal de farine est moins cher Les salaires des employés moins importants...


Défaitistes mais pas abattus pour autant: « Pour l'heure, la seule solution, c'est de garder notre état d'esprit. Il n'y en a pas d'autres: travailler la qualité de nos produits et du service, avec du 100% fait maison.


Si en face, la force de frappe est redoutable, pour eux, « ils font de l'argent sur le dos des consommateurs. avec des produits de piètre qualité. ils fabriquent peut-être leur pain, mais tout le reste, ce sont des prcxluits surgelés. » Et si eux sont inquiets, à leurs yeux, d'autres devraient l'être davantage:  ceux qui font la même chose que Marie Blachère avec des produits du même type, niais qui les revendent deux fois plus chers...


Reste que ce matin-là au Fournil Agora, les clients fidèles continuent d'affluer. Sans doute pour la qualité des produits. Pourtant  certains ne voient plus la différence. Dernièrement, un client nous a dit "trous savez, chez lntermarché, la baguette est moins chère..." On a t'impression que les consommateurs s'habituent à manger industriel, avec des produits gavés de sel et de sucre. »


Inquiets et impuissants... et qu'en pense l'Union économique du pays de Fayence?

 

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Michel Moumdjian président de l'UEPF prend partie dans cette affaire en faveur de la proximité!

Si on peut comprendre l'inquiétude des boulangers. l'Union économique du Pays de Fayence (UEPF), emmené par son président Michel Moumdjian, l'est tout autant. Sa mission?  Participer au développement économique du Pays de Fayence. Et défendre les commerçants et artisans », précise-t-il. Alors, forcément, on imagine sans mal que l'implantation de cette enseigne n'est pas pour lui plaire non plus.  Ce dossier n'est pas clairvoyant. Les informations que l'on a sont parcellaires. Ce qui est sûr: c'est qu'il risque d'y avoir des conséquences lourdes pour les boulangeries artisanales,  lance-t-il. Ces enseignes ont des volumes importants et donc des prix imbattables. Les petites boulangeries auront du mal à rivaliser. Là encore, pour lui, la seule façon de se défendre,  c'est de miser sur la qualité des produits et le service de proximité face aux produits industriels surgelés.  Et d'ajouter: Je pense qu'il faut aussi que les artisans se mobilisent, s'organisent. Aillent voir les élus concernés.  Même s'il le reconnaît: « Ils n'ont pas un grand pouvoir la dessus, ils ne peuvent pas s' opposer. » Tout comme l'UEPEF« Nous n'avons pas de grandes marges de manoeuvre non plus. On ne peut que rester à l'écoute des artisans qui ont des doléances pour les faire remonter aux élus. C'est délicat.

Reste que pour l'heure, ni l'enseigne elle-méme, ni le groupe Costamagna, ni la municipalité de Montauroux. n'ont confirmé la venue de Marie Blachère avec certitude.


Source Var Matin 5/0/2018 MATTHIEU BESCOND mbescond@nicematin.fr

  1. Pour notre part (VM), nous avons essayé de joindre à plusieurs reprises Jean-Yves Huet. maire de Montauroux. sans succès.
    Également contacté, le groupe Blachere n'a pas donné suite â nos demandes d'informations