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Point de vue sur l'ISF: source les Echos Jean-Francis Pecresse

Débattre de feu l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) peut être, somme toute, un bon calcul.

L'obstination parfois irascible qu'une large majorité de Français met à exiger son rétablissement montre l'ampleur du malentendu qui persiste autour ce faux symbole de justice fiscale. Puisque les citoyens semblent prêts à regarder de près le dossier de l'ISF, ce peut être l'opportunité de les éclairer sur ses méfaits réels. Et c'est sans doute ce qu'a en tête le chef de l'Etat lorsqu'il concède que l'ISF n'est « ni un tabou ni un totem ». 

Puisque, en 2017 comme en 1986, les Français n'ont pas compris ou pas voulu comprendre l'intérêt de la suppression de cet impôt, c'est peut-être le moment de faire de la pédagogie. L'occasion, enfin, de démonter cette énorme « fake news » économique qu'est l'ISF. Car si cet impôt est mort, le mythe est toujours vivant. Dès l'origine, en 1981, sa popularité a reposé sur un double mensonge. Un mensonge économique: laisser penser que la seule détention d'un patrimoine donnait la capacité de contribuer aux dépenses publiques de la Nation. Du coup, des Français ayant quelques biens mais peu de revenus ont été contraints, pendant plus de trente ans, de vendre du capital pour soutenir le train de vie de l'Etat.

L'autre mensonge est politique : faire croire qu'appauvrir les riches allait enrichir les pauvres. C'est exactement le contraire qui s'est produit. L'ISF a appauvri les riches ET les pauvres. Car il n'a cessé de miner la capacité des entrepreneurs à investir en France et à y créer de l'emploi. Et il a eu pour effet de faire fuir certains de ceux qui avaient bâti des fortunes dans ce pays.

Le combat de la vérité sur l'ISF mérite d'être mené mais il est loin d'être gagné. Car parmi les avocats de l'impôt sur la fortune, il en existe de deux sortes. Des Français de bonne foi, dont bon nombre, ayant peu de lumières sur la fiscalité, ignorent même que ce n'est pas un impôt sur les hauts revenus. Ceux-là pensent qu'Emmanuel Macron a exonéré les riches d'impôt. Leur expliquer l'ISF de A à Z ne sera pas inutile. L'autre catégorie de partisans de l'ISF est celle, répandue, des idéologues de gauche pour qui la fortune est illégitime. Sur eux, les arguments économiques n'auront guère de prise. Ce sera le combat de la raison contre l'illusion.

Jean-Francis Pécresse @jfpecresse