Guyane: projet de mine à ciel ouvert de la montagne d'or

Le projet minier de la montagne d'or en Guyane est dans les cartons depuis des années. Toute cette région est riche en or, or primaire - ou de roche mère - d'une part, et or alluvial en placers résultant de l'érosion et de la lente mobilisation des grains d'or par les réseaux hydrologiques en petites pépites et paillettes. L'or de masse spécifique 19.32 t/m3, est inaltérable chimiquement mais fortement divisible par attrition. En placers, l'exploitation artisanale consiste à travailler les graviers en des endroits choisis (*) de la rivière à l'aide moyens mécaniques et d'eau (sluices) , dont le plus rudimentaire est la batée (*). On concentre les minéraux les plus lourds et plus sombres en couleur, et progressivement l'or apparaît en pépites et/ou en paillettes en haut du sluice car l'or est le plus lourd. L'or primaire se traite autrement, par broyage fin puis traitement par lixivation avec de la liqueur cyanurée à basse teneur; l'or est ensuite extrait par passage au travers d'un lit de charbon actif.
(*) le sluice est en fait un appareil qui imite le processus de selection de transport de l'or entraîné par le courant; mais l'or emprunte un chemin spécifique dans la rivière qui est fixé par sa masse spécifique élevée. Voir ces vidéos. pour comprendre.

Le projet de la Montagne d'Or de Guyane est un projet de roches mères; il est porté porté par la Compagnie Minière Montagne d’Or, une joint venture de la jeune société canadienne Columbus Gold, chargée de l’exploration, et de la société russe Nordgold, chargée de l’extraction. Les études de faisabilité ont été réalisées par le groupe de conultants miniers SRK de Denver Colorado.

C'est un projet à ciel ouvert - sans extension en souterrain, d'un montant d'investissement total de 782M€ (*). La production estimée est de 54.11Mt de minerai à 1.58g/t soit 77.8 tonnes d'or sur une durée de vie de 12 ans 2020-2032 (voir schedule iici).

Le projet doit créer plus de 3000 emplois dans une région économiquement défavorisée qui attend beaucoup des subventions de la métropole. Un zonage a été fait pour délimiter les zones ouvertes à la mine et celles qui sont protégées, le projet est situé dans une zone autorisée. Le promoteur a été obligé à une étude d'impact qui a suscité beaucoup de travux complémentaires. Ce projet devrait permettre de mieux controler l'orpaillage illégal en imposant le respect de normes et de la loi, le code minier.
(*) dont 502 d'investissement initial; 221M€ de renouvellements, et 59M€ pour l'après mine. Le plan de production est ici extrait de l'étude de faisabilité bancaire du cabinet de conseil SRK.

Le promoteur du projet s'engage à le réaliser avec toutes les garanties environnementales imposées; le projet a fait l'objet d'un débat public en 2018 qui est aujourd'hui achevé LIEN. Le gouvernement français n'a pas encore pris de décision pour autoriser ou non la réalisation. Le promoteur comme l'état considèrent que le projet constitue une alternative aux activités d'orpaillage illégales génératrices de pollutions (mercure entre autres), de dégats sociaux (drogue, prostitution), de délinquance et de pertes de revenus pour l'Etat et donc pour la Guyane. En plus de l'or, d'autres substances minérales pourraient être exploitées: le minerai contient du cuivre mais dont la teneur est insuffisante avec les cours actuels du cuivre.Son exloitation éventuelle comme by-product sera examinée par la suite.

Voir le site du débat public.

et le Site du promoteur minier www.montagnedor.fr

Mais ce projet suscite beaucoup d'oppositions locales, internationales, GreenPeace, WWF et un grand nombre de scientifiques liés à l'environnement. LIEN.

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