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Que faire de ses surplus résultant de la crise du Covid19?

Complotiste ou optimiste : Quel épargnant êtes vous ?

 

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La crise, toujours la crise ! En 2020, elle se nomme coronavirus pour certains ou covid-19 pour d'autres.

Au départ sanitaire, la convulsion s'est transformée en récession économique. Contrairement à 2008, cet ébranlement mondial est perceptible par l'ensemble de la population et pas uniquement par le monde des cols blancs. Du plombier au chef d'entreprise, en passant par le fleuriste, chacun comprend cette crise et ses conséquences. 


Comme toujours dans les périodes d'incertitudes, des voix dissonantes s'élèvent. Qu'ils soient "complotistes" ou "optimistes", les arguments et contre-arguments des deux camps fusent sur les effets du virus sur l'économie, les marchés financiers ou l'immobilier.

L'hystérie médiatique autour du virus siffle la fin de l'hibernation de nombreux complotistes (ou tentés par les thèses prônées) et de leurs gourous. Le célèbre auteur Eric Cantona avait vu juste à son époque : "When the seagulls follow the trawler, it is because they think sardines will be thrown into the sea".

 

Quant aux optimistes, ne doivent-ils pas se garder de prévisions hasardeuses et à un trop grand excès de confiance en l'avenir. De part la violence de l'évènement, ne faut-il pas se tourner vers un "optimisme intelligent ou réfléchi" ?

L'État va voler votre argent ?!

Il était 7h45 un matin de ce mois d'avril 2020 et je fus surpris d'entendre sur BFM Business, Nicolas Doze parler du "bail in" en France. En d'autres termes, de la confiscation par l'État d'une partie de notre (votre) épargne.

À une heure de grande audience, l'idée d'une ponction de 10% de notre argent par le gouvernement était clairement évoquée sans tabou.

Une aubaine pour les complotistes qui, depuis des années, expliquent à qui veut bien l'entendre, l'écroulement du système financier, la fin de la France et la confiscation à la mode "chypriote" de l'argent du peuple.

Publication Agora, lettre Options Gagnantes, vidéos Youtube de Jean-Luc Matthys, les visions sont identiques depuis plusieurs années : Le danger sur l'épargne et l'effondrement de la finance !

Ils ont leur public, leur convictions et leur business est axé sur cette stratégie (abonnement payant, vente de formation ou de produits financiers). Il m'arrive parfois d'adhérer à certaines idées et de penser que le fossé entre le monde réel et la finance moderne est de plus en plus profond.

Cependant, je fais encore parti du camp des "optimistes" :

  • À penser que la loi Sapin 2 en assurance vie, a été instaurée pour préserver les assureurs d'une crise systémique et non pour délibérément empêcher les français de retirer leur argent de leur contrat.
  • À croire que l'État ne mettra jamais en place une ponction de l'épargne des français au risque de faire fuir tous les investisseurs du monde entier et d'enterrer définitivement l'économie de notre pays.
  • À ne pas comparer le cas de Chypre, confetti de l'Europe, où la mainmise sur les comptes bancaires de plus de 100.000 euros n'a pas eu de répercutions économiques, financières ou sociales. La ponction chypriote n'avait-elle aussi pour but un grand nettoyage de comptes russes avec des origines de fonds non appréciées par l'Union Européenne ?


Mais, je dois le reconnaitre, la situation de la France est préoccupante : un pays qui vit au-dessus de ses moyens depuis 40 ans et une dette énorme, qui va encore très fortement augmentée avec les plans de sauvetage suite au Covid-19.

Contrairement à l'Allemagne, les différents gouvernements ne savent pas faire des économies et ne dépenser que les sommes encaissées. Une gestion en bon père de famille de nos finances semblent un vœu pieux, par manque de courage politique probablement.

Vendre des pelles ou trouver de l'or ?

Même si on ne partage pas les idées des complotistes, ils ont, pour la plupart, un vilain défaut : l'absence de solutions concrètes. Dénoncer, informer ou revendiquer peut être perçu comme un acte fondateur de notre démocratie mais à quoi bon crier au loup sans proposer une alternative, une autre voie !

N'est ce pas un acte inachevé que de proclamer la ruine des épargnants sans proposer d'autres solutions d'épargne. Un beau discours fera facilement vendre des pelles à nos apprentis chercheurs d'or mais celui qui s'exprime en a-t-il déjà trouvé ?

Chez Patrimea, nous avons nos convictions en matière de gestion du patrimoine et de produits financiers. La meilleure réponse aux complotistes et aux optimistes est la diversification.

Je l'entends la rengaine des lecteurs : "Ah ! Il va encore nous faire le coup de la diversification, de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ... blablabla !". Oui, je vous refais le coup car en période de beau temps, les épargnants l'oublient et lorsque la tempête s'abat, on réalise l'erreur d'avoir sous-estimé cet adage.

Pour les complotistes, la diversification est la meilleure des réponses : on limite les risques en diversifiant sur différentes classes d'actifs : l'immobilier (en direct ou papier via des SCPI, SCI, OPCI ou des clubs deals), les actions (via des sicav, des titres vifs ou des ETF), les obligations, le foncier (comme la terre agricole, viticole ou forestière via des GFV ou GFF par exemple), l'investissement au capital de PME, les livrets d'épargne (Livret A, LDD ou super livrets) et d'autres solutions existantes. Que dire aussi des placements éthiques dont l'esprit infuse toutes les autres formes d'épargne.

L'assurance vie, le compte titres, le PEA, le nouveau Plan d'Epargne Retraite (PER), le contrat de capitalisation ne sont que des enveloppes pour loger des produits financiers. Ne pas les utiliser serait une erreur ! Ils offrent de nombreux atouts : fiscalité; réactivité, souplesse, disponibilité .. ! Les optimistes les adulent.

Vous avez peur de l'écroulement de la France ou de la taxation des comptes bancaires, souscrivez, par exemple, une assurance vie au Luxembourg, un compte titres en Suisse ou au Luxembourg, un compte courant au Royaume-Uni ou en Allemagne ! C'est légal, simple à faire et vous diversifiez votre argent d'un point de vue géographique. À tous les optimistes, ne négligez pas la diversification géographique de vos avoirs !

À tous les complotistes, croire que, si la France s'écroule, cela n'impactera pas le système mondial est une hérésie. Lorsque le confinement a débuté, avez vous pensé à votre argent ou à vous nourrir ? N'avez vous pas pris d'assaut le Carrefour proche de votre domicile ? Lorsque le bateau coule, les marins pensent d'abord à leur survie, peu importe si le bateau est dans les eaux internationales.

L'immobilier, j'adore !

Est ce que, comme pour le célèbre parfum Dior J'adore, vous avez eu une émotion spontanée à la lecture de ces mots ?

J'ouvre le débat autour de la pierre : Pour ou contre en temps de crise ? Les afficionados vous répondront sans même réfléchir par un "avec l'immobilier, on ne perd pas d'argent". Les épargnants font souvent référence à l'immobilier résidentiel, le logement. Mais la pierre, c'est aussi l'immobilier d'entreprise : bureaux, murs de commerces, d'hôtels, de crèches, de maisons de retraite, d'entrepôts ... Vous y croyez vous à un placement qui gagne à tous les coups ? Demandez à ce propriétaire d'un studio meublé rue oberkampf (11ème arrondissement de Paris) mis sur Airbnb, si en ce moment, il perçoit des revenus ? Même question à un autre qui loue des murs d'une librairie à Fontainebleau !

Oui, depuis 20 ans, les prix des logements sont en hausse régulière en France avec des disparités selon les régions ! Comme pour le parfum, la grande majorité des investisseurs possède un flacon d'immobilier dans leur patrimoine. Le français aime la pierre, parce que le français aime ce qu'elle représente : sécurité, stabilité, rendement, actif tangible, puis-je oser le terme, actif refuge ? Mais les optimistes ont aussi oublié que la valeur de la pierre peut baisser ! On ne gagne pas à coup sûr avec l'immobilier. Tout va dépendre du timing d'achat, de la durée de détention mais surtout de l'actif acquis.

Dans un univers troublé par le message des gourous complotistes, l'immobilier sous toutes ses formes apparait comme une des solutions de protection à une "déconfiture du système". Cependant, pour les épargnants souhaitant trouver le mouton à 5 pattes, le prix de votre immobilier refuge pourra malheureusement baisser si la crise se propage durablement entrainant de fait, une réduction de la valeur de votre patrimoine global.

Notre conviction est de faire du "stock picking" immobilier. Qu'est ce donc ? Analyser et étudier au mieux son investissement sans laisser une place importante à un choix de coeur ! Pour les SCPI par exemple, nous privilégions les SCPI récentes avec du cash, elles pourront profiter d'opportunités de marchés (surtout en ce moment) ainsi que les SCPI sur des secteurs d'activité comme la logistique, le logement, la santé ou les bureaux loués à des grands groupes.

La diversification immobilière est aussi géographique. Certains se reconnaitront dans cette pensée : "Quoi de plus rassurant que d'investir en immobilier en Allemagne ou aux Pays-Bas". Si l'euro disparait, mes placements immobiliers seront en deutsche mark et pas en franc !

Que vous achetiez un logement pour le louer, des parts de SCPI, de SCI ou d'OPCI pour percevoir des revenus ou valoriser un capital, cet investissement se conçoit sur du long terme. Ne vous attendez pas à un long fleuve tranquille, il y aura d'autres crises et d'autres mouvements à la hausse comme à la baisse.

Pas facile de choisir son camp

Quel type d'épargnant êtes vous ? Complotiste, optimiste, opportuniste, attentiste ? Je suis convaincu que le profil de l'épargnant est plus qu'un simple profil instantané, il est influencé par l'environnement, sa situation familiale, son caractère propre, ses lectures, ses amis ... sa vie dans son ensemble. On ne choisit pas son camp, on y vit.

La différence est notre richesse. Pourrions nous vivre dans un monde avec une pensée unique ? Un profil unique ? Probablement pas. Des solutions d'épargne existent pour tous, peu importe votre camp ! Encore faut-il les connaitre et les comprendre.


Source Philippe Gourdelier Co-fondateur de Patrimea