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Déchets sauvages de BTP dans le Var.... le sempiternel problème

Deux articles de Var Matin hier 9 avril 2020, sur les déballes de camions de BTP (LIEN),  jettent le trouble dans notre Landernau local! France 3 en a aussi donné la teneur ce soir 10 juin.  Le clip commence par l'interview du  procureur de Draguignan qui mentionne des "dégâts environnementaux collossaux". Il se poursuit par l'interview du colonel de gendarmerie qui a mené l'enquête depuis plus d'un an, sous l'égide de la DREAL. Il s'agit de petites entreprises qui apportent des déchets en "vidages" ou "déballes" chez des particuliers, avec ou sans leur consentement. Et le reportage se termine par l'interveiw d'un avocat des "videurs"; il dit que les "videurs" ne vident pas sans le consentement des gens qui utilisent ces remblais pour des aménagements. Hors le cas de décharges sauvages qui relèvent de cette enquête de gendarmerie et du coup de filet de 6 entreprises et 11 interpellations, les apports de remblais se font avec l'accord des propriétaires, par agrément avec le transporteur... L'Ademe recommande l'usage d'une déclaration d'acceptation préalable au vu des caractéristiques des remblais dûment documentée. En cas de problème,  cette déclaration sera utilisée pour contraindre le transporteur au respect de ses conditions.

 

Sans connaître quelles sont les 6 entreprises et les 11 interpellations, et pour quelles raisons (mais je suppose pour des déballes sauvages),  je réagis aussi à ces infos. En effet, des lecteurs du blog n'ont pas manqué de rapprocher ces infos avec les déchets présumés pollués qui ont été  déposés par les entreprises DTA-Terrassements et FG-Terrassements chez Mme Bonino à Mons. Je ne reprendrai pas ici les éléments de ce dossier très complexe puisqu'il contient 3 composantes: les remblais présumés pollués issus du chantier de construction Porte Neuve II à Grasse, les exhaussements hors règlement PLU de Mons  et la non conformité de travaux de mise aux normes d'une fosse septique.

 

Je veux seulement partager ici des réflexions sur la relation déblais - remblais lors de constructions.

 

Toute construction, de quelque nature et volume que se soit, implique l'apport de matériaux venus d'ailleurs;  ils ont généré "ailleurs" des excavations de sol, des exploitations de mines ou de carrière: fer et métaux (cuivre, zinc, aluminium..), pierres de taille, béton, briques, tuiles, plâtre, carreaux céramiques etc...   Avant qu'on ne dispose d'engins modernes puissants capables de terrasser la terre entière, les constructions nouvelles se faisaient en montant sur les déblais des anciennes. Ce sont les tells du Moyen-Orient.

 

Toute construction implique aussi l'excavation et l'enlèvement de terres - et/ou la destruction de constructions pré-existantes -   pour faire la place nécessaire et transporter ailleurs les matériaux extraits et/ou démolis.

 

Les terres transportées "ailleurs" sont des déblais! aujourd'hui le code de l'environnement les considère comme des déchets. Ces déblais peuvent être utilisés  comme remblais pour des aménagements de terrains, des comblements de trous ou de vallons, et aussi des comblements de carrières à certains stades de leur exploitation.

 

Toute terre d'ici" n'a  pas les mêmes caractéristiques pédologiques et chimiques que la terre d'ailleurs, notamment en ce qui concerne le pH: terres acides et terres alcalines ne permettent pas les mêmes cultures. La première des pollutions est donc celle là.  Dans le cas de pollutions avérées, dangereuses parce que toxiques par leur nature chimique  et leur  concentration: métaux lourds, hydrocarbures, carbone et aromatiques,  il faut en connaître la dangerosité pour les populations qui en seraient impactées: par respiration, ingestion directe ou indirecte par la nourriture produite ou indirecte par les animaux... Un  point important est la mise en solution liquide et la dispersion des lixiviats dans l'environnement.

La caractérisation des déchets pollués est un domaine d'une grande complexité. On s'en rend compte en consultant les liens cités (Ademe) et particulièrement ce document de l'INERIS l'Institut national de l'environnement industriel et des risques.

 

Dans le cas de constructions existantes qui sont détruites pour être reconstruites autrement: en les modifiant pour d'autres usages, ou en les détruisant complètement, on produit de vrais  déchets qui, jusqu'à peu de temps, étaient mis en décharges. Depuis peu, des sites de tri, de traitement et de recyclage de ces déchets se sont créés pour éviter ces mises en décharge et recycler. Ils dépendent de l'utilisation de ces produits recyclés par des utilisateurs industriels par exemple pour des fonds de route. Le site de Gérard Ferro à Fréjus, repris depuis cette année 2020 par Eurovia, est exemplaire à cet égard. Voir la rubrique Ferro du Blog.

 

Le projet Fonsante est un projet de traitement valorisation et recyclage.  Il est contesté par les populations voisines et susceptible pour cela de ne pas aboutir. Mais un site industriel de cette nature reste utile et nécessaire. Il ne devrait recevoir que des déchets susceptibles de traitement valorisation. Il serait absurde qu'il reçoive des déblais de terrassements qui doivent être utilisés comme remblais. Et ne pas recevoir des machefers des incinérateurs des Alpes Maritimes.