Macron, l’habile campagne pour les européennes
La campagne pour les européennes a commencé à Bourgtheroulde et à Souillac.... les médias, les instituts de sondages, tous nous refont le coup de 2017. Il est extraordinaire, d'intelligence, de talent ... il sait tout, il a réponse à tout, il est le sauveur de la France NDLR.
Malgré tout, c’est déjà la campagne pour les élections européennes qui s’enclenchent. La quasi-totalité des partis politiques français ont décidé d’en faire une élection nationale, en appelant au référendum anti-Macron. Voilà maintenant que le parti majoritaire a décidé de s’y mettre, en se définissant comme le parti de l’ordre. Magie du moment : les sondages favorables au président de la République et à LREM remontent de manière spectaculaire ! Les planètes semblent s’aligner avec l’ouverture de ce « grand débat national ».
Pourtant, c’est bien une campagne politique qui s’ouvre sous des atours savamment déguisés. Les médias ont déjà oublié les gilets jaunes alors que sans eux, pas de « grand débat national » ! Quelques vagues interviews autour de la question des violences policières cette semaine mais sans faire trop de remous afin que personne ne puisse reprocher l’absence de traitement de ce sujet. Bref, tout semble en place pour démarrer les hostilités de la campagne. Malheureusement, il y a fort à parier qu’aucun ou très peu de thèmes européens seront au cœur de ce nouveau temps électoral. Espérons que le Brexit rebatte les cartes du débat et permette de parler d’Europe.
La majorité s’est choisie ses ennemis préférés, la France Insoumise et le Front National, pour mettre en place cette tripolarisation du jeu politique dont pas grand monde ne veut. Pourtant, le piège se referme automatiquement sur les électeurs, obligé de choisir entre très peu de forces, ce qui ne manquera pas d’alimenter encore un peu plus le rejet de la classe politique par bon nombre de concitoyens.
La campagne pour les élections européennes a bel et bien commencé, au prétexte d’un « grand débat national » organisé à la va-vite et dont l’organisation de rencontres locales part parfois dans tous les sens. Oubliés les grands thèmes européens, oubliées les grandes ambitions de confrontation politique et idéologique. Retour au fade storytelling sur Emmanuel Macron, ce jeune président self-made-Jacques Attali-man, et aux circonlocutions des éditorialistes.
Encore une fois, le président de la République ne manquera pas de cristalliser tout le débat autour de sa personne, comme il tant à le faire depuis le début du quinquennat et lors de la campagne présidentielle. Tout va dans ce sens : la mise en scène de ses apparitions publiques, les "petites phrases" qui ne sont en rien des gaffes... Dans le Nouveau Monde, plus de confrontation d'idées dans l'espace démocratique, mais uniquement un référendum perpétuel pour ou contre Macron. Et c'est triste.
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Ma réaction: c'est bien triste en effet; comme en 2017 je n'aurai pas d'autre choix que de m'abstenir. La droite est morte. Le parti socialiste aussi. Au secours.