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Une réforme de l'assurance chômage avant l’été ?

​BOMBE. Le Premier ministre veut aller vite pour répondre à un système qui, selon lui, freine le retour au plein-emploi tout en nourrissant le sentiment d’injustice chez les Français qui travaillent.

Antonin André 25/02/2024 à 13:10

 

Attablé au milieu d’une dizaine de Français de la « classe moyenne », Gabriel Attal écoute les parcours de vie d’une infirmière, d’une fille de restauratrice qui a renoncé à travailler dans une clinique privée auprès des personnes âgées, écœurée par le manque de moyens. Un ancien agent immobilier, une mère célibataire qui a ouvert sa chocolaterie, une jeune magasinière qui prépare l’examen de la gendarmerie… Et un poissonnier, grand gaillard blond d’une trentaine d’années, au bord des larmes parce que, dit-il : « Je ne fais plus partie du système, je ne le comprends plus, je n’y ai plus ma place. » À la tête de deux magasins, il se payait 1 400 euros nets par mois pour 70 heures de travail par semaine. Et ne trouvait personne pour travailler avec lui et faire tourner l’entreprise. « J’offrais un salaire net de 2 100 euros par mois aux 35 heures », mais je n’ai jamais réussi à embaucher.

 

Attablé au milieu d’une dizaine de Français de la « classe moyenne », Gabriel Attal écoute les parcours de vie d’une infirmière, d’une fille de restauratrice qui a renoncé à travailler dans une clinique privée auprès des personnes âgées, écœurée par le manque de moyens. Un ancien agent immobilier, une mère célibataire qui a ouvert sa chocolaterie, une jeune magasinière qui prépare l’examen de la gendarmerie… Et un poissonnier, grand gaillard blond d’une trentaine d’années, au bord des larmes parce que, dit-il : « Je ne fais plus partie du système, je ne le comprends plus, je n’y ai plus ma place. » À la tête de deux magasins, il se payait 1 400 euros nets par mois pour 70 heures de travail par semaine. Et ne trouvait personne pour travailler avec lui et faire tourner l’entreprise. « J’offrais un salaire net de 2 100 euros par mois aux 35 heures », mais je n’ai jamais réussi à embaucher.

 

" À l'inverse de Wauquiez, je n'ai jamais employé le mot assistanat"

 

Après ces échanges, Gabriel Attal est conforté dans son choix de s’attaquer au marché du travail et singulièrement à la réforme de l’assurance chômage. « Une partie des Français ne supporte plus de ne pas vivre de leur travail, de ne toucher aucune aide tout en finançant un système qui permet à d’autres de ne pas travailler ! » Le constat est repris en boucle comme un mantra par le jeune Premier ministre depuis sa nomination. Une stigmatisation injuste des chômeurs ? « À l’inverse de Wauquiez, je n’ai jamais employé le terme d’assistanat, je fais très attention et je ne veux stigmatiser personne. » Après les paroles, les actes. Gabriel Attal annonce au JDD qu’il veut avancer vite sur l’assurance chômage. Les partenaires sociaux ont la main pour le moment, mais les comptes de l’Unedic qui se dégradent peuvent justifier une reprise en main par le gouvernement, « c’est ce qu’on est en train d’étudier en ce moment », confirme le Premier ministre.

 

 

Quelles mesures ? « On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire. On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions. » L’épisode récent de la bataille des retraites ne semble pas être dissuasif. « Vous prenez le risque de réveiller la colère sociale. » « Oui, et ? » On comprend que le Premier ministre veut « faire ». De tous les reproches que ses détracteurs et rivaux lui feront, celui-là au moins sera désamorcé. De façon générale, Gabriel Attal considère que le modèle social « est très coûteux » et n’est plus en phase avec les besoins de l’époque. L’angle mort de la prise en charge du grand âge en est l’illustration. La modulation des allocations familiales pourrait-elle être dupliquée sur le remboursement de certains frais de santé en fonction des revenus de chacun ? On comprend que tout est ouvert.