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Une maison d'architecte BIOCLIMATIQUE ET BOIS


Source: #Nous Nice Matin 2/11/2019 par GaelleBelda gbelda@nicematin.fr

C'est dans un écrin de verdure, à Saint-Paul-de-Vence, que des architectes ont déployé tout leur savoir-faire en matière d'écoconstruction. La propriétaire d'«Orion tree houses» nous ouvre les portes.

trihab-photo10.jpgSource; Orion Tree houses


Ce n'est pas une maison, c'est un acte militant. Un cadeau qu'elle s'est fait, un plaisir, un rêve qu'elle a concrétisé, oui, aussi. Mais cela aura quand même été un combat de bâtir une maison bioclimatique à Saint-Paul-de-Vence alors que tout est plus adapté aux constructions classiques. Mais voilà, Diane Van den Berge tenait à ce que son projet s'intègre parfaitement à la nature environnante. Elle le voulait écologique et autonome. Elle le voulait aussi esthétique. Tant qu'à faire... Et elle savait tout cela possible. Il ne restait qu'à trouver le bon architecte et le constructeur qui va avec.

Elle a sollicité le bureau d'études Trihab, basé dans le Var. Bruno Bazire et Pierre Pralus ont immédiatement été conquis par l'offre. Pierre Macario, de la société Bateko (Contes) pouvait prendre en charge le chantier: ils ont en commun des valeurs et une vraie volonté d'aller chercher des solutions qui vont dans le sens de la planète. La flamande a immédiatement adhéré à l'équipe ainsi composée et en 2016, sur le terrain boisé orienté vers le village, le gros oeuvre démarrait. Ne supprimant qu'un seul arbre. Les autres participeront largement au travail des architectes.

Une bergerie et un  bassin naturel

L'histoire avait débuté autour d'une bergerie... puis d'un bassin naturel. Elle sourit. « Quand je suis arrivée, il y a environ quinze ans, je cherchais un terrain avec de la verdure et du calme. J'ai pris l'aéroport et j'ai compté une heure de chaque côté... en excluant Saint-Paul, qui nous semblait inabordable. » Bon... c'est dans ce village que l'affaire est signée. ' J'ai trouvé une bergerie et ce que je savais c'est que je voulais un bassin naturel.  Ça se faisait beaucoup dans le sud de l'Allemagne, en Suisse... » Assez vite, il est réalisé. Et pour que ses proches en profitent, Diane Van den Berge fait construire, dans le petit bois, une cabane perchée. « Ce n'était pas très à la mode... si je n'étais pas la première, j'étais peut-être la seconde à le faire. Il y en a eu une en Bretagne à peu près en même temps. Bref, comme elle n'était pas occupée en permanence, j'avais laissé un petit mot à l'office de tourisme pour la louer éventuellement... » Explosion de sollicitations. Elle rit. "J 'en ai commandé deux de plus!"

L'aventure aurait pu s'arrêter là. Entre la bergerie, le grand bassin, les cabanes, les petits oiseaux et les pauses-café qu'elle s'octroyait à différents endroits du jardin... Sauf qu'un jour, en voyant le voisin faire réaliser un bornage par un géomètre, elle s'interroge. «Je suis allée voir et j'ai demandé que l'on regarde si, par hasard, moi aussi j'avais le droit de construire. » La réponse est tombée, comme un cadeau... et les idées ont commencé à germer. Toujours sur la base d'une conscience écologique forte.

Son rêve ? Être positionnée suffisamment haut pour voir Saint-Paul depuis sa maison. Cette dernière devait être de taille raisonnable : 120 mètres carrés. Et le budget ? C'est au tour des architectes de sourire : « Elle nous a donné un montant correct sans être démesuré. Et elle nous a soufflé que si elle craquait pour le projet... elle pourrait probablement revoir le tarif »Diane Van den Berge ou l'art de ne pas brider la créativité de ses architectes. Clin d'oeil de Bruno Bazire : « Nous, si on nous dit ça... » (*).
(*) Elle ne lui aurait pas conté « plus cher qu'une maison classique de 122 m2 de bonne qualité '. (Environ 500000€. Source : Houzz.fr)

Carnet de dessin, crayon... croquis, perspectives, montages photos, 3D. la maison a pris forme doucement. Le hic : pour avoir la vue sur le village, il fallait orienter la bâtisse vers l'ouest alors que le sud est à privilégier. «Nous voulions de grandes ouvertures et nous avions donc des risques de surchauffe. Il devenait très intéressant de conserver les grands chênes, juste devant, pour qu'ils puissent faire de l'ombre », explique l'architecte. La toiture, entre autres éléments, a été découpée pour ne pas gêner leur développement. Le vitrage a aussi été traité. Et teinté. Il complète : «Au-delà du fait que ça protège du soleil, cela permet de refléter complètement la nature environnante et de permettre à la maison de se fondre au maximum. » Le résultat est probant.

C'est le propre de ce type de construction : s'adapter au site. Pas question, par exemple, de couler du béton, la dalle est en bois. Comme la structure de la villa. Chez Trihab, on insiste : La propriétaire tenait vraiment à ce que l'on travaille avec le bois, les matériaux biosourcés. Elle a même souhaité que le liège reste apparent sur la façade... alors que nous devions l'enduire. Cet aspect très naturel nous a tous séduits. Nous n'étions pas tout à fait dans des règles classiques d'urbanisme... mais ça a été accepté parce que, vraiment, le résultat était étonnant. La maison se posait là tout en discrétion. Elle disparaissait dans la végétation...

Toutes les propositions architecturales n'ont pas été retenues par les autorités compétentes et un mur de soutènement en béton a quand même dû être érigé pour sécuriser le tout mais l'esprit était respecté.

Autre belle réussite : le toit végétalisé. En plus de son intérêt en matière d'isolation, Diane Van den Berge tenait à ne pas gêner, visuellement, les locataires de ses cabanes situées juste au-dessus. Pierre Macario et Bruno Bazire hochent la tête : "Il a bien tenu, il est beau, c'est super".


Depuis juin 2018, Diane Van den Berge prend son café exactement à l'endroit où elle se sent bien depuis des années. Seule, accompagnée de ses filles, de proches, voire de personnes avec qui elle travaille et qu'elle reçoit ici. Un pur bonheur. Écologique.

 

Extérieur et intérieur CHAQUE DÉTAIL COMPTE

 

Pin douglas, chêne suédois, érable, ferronnerie contemporaine réalisée sur mesure, énorme suspension de designer... L'intérieur de la maison est à l'image de l'extérieur : étudié dans le détail. La propriétaire s'est occupée de la décoration. Avec des conseils de gens qu'elle savait avisés en matière de couleurs et d'agencement... Elle a orienté sa baignoire — posée sur du liège, comme sur sa façade — de manière à avoir la vue sur le village. Elle a végétalisé généreusement le bas, afin de renforcer encore l'impression d'être dedans/dehors. L'ensemble est agréable et l'étage lui permet même d'organiser des réunions de travail. Elle est consultante en gestion du changement pour de grandes entreprises européennes et fait de la formation. Les gens apprécient plutôt bien de venir ici. Je les loge dans les cabanes. Ils adorent.

 

#RÉCOMPENSÉE La maison a notamment reçu le prix du jury « Chantier de moins de 150 m2 », lors des Trophées de la construction 2019. Très fortement engagés dans l'éco-construction depuis les années 80, les architectes de Trihab présentent Orion, à Saint-Paul, comme le fleuron de leurs réalisations. À leurs côtés, Pierre Macario (à gauche sur la photo) de Bateko, se bat pour promouvoir les solutions à moindre impact   environnemental. Pas une mince affaire... Renseignements. trihab.com batekoconstruction.com  orionbb.com

Photos Franck Bouton et DC

  1. La maison en bois est notamment un puits à carbone : elle le stocke et ne le rejette pas dans l'air.

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  2. À l'intérieur, la propriétaire s'est chargée de la déco. Elle dispose d'une grande mezzanine où elle travaille.

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  3. Le bassin naturel est plus ancien que la villa. Les minéraux et les plantes font leur travail de phytoépuration.

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  4. Diane Van den Berge et Bruno Bazire, l'un des deux architectes du cabinet Trihab.

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  5. UNE CUISINE OUVERTE SUR LE SALON On y a privilégié les bois clairs et la végétation y est très présente.

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  6. LES CABANES PERCHÉES Elles font partie intégrante de l'univers de la maison bioclimatique. Le projet était de les faire cohabiter.

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  7. UNE AVENTURE FAMILIALE Une de ses filles vient parfois l'aider à gérer les cabanées perchées et vit sur place avec plaisir.

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  8. UN DESSIN EN PERSPECTIVE Cabinet Trihab : Pourquoi faire de l'écoconstruction triste ? Ça peut être bioclimatique et esthétique !
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