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A propos de la hausse de l'électricité le 1 août 2019 1.23%
hausse supplémentaire depuis la hausse de 5.9% le 1/6/2019

L'ouverture du marché de l'électricité imposée par Bruxelles au nom de l'économie de marché devait conduire à des baisses de prix pour les ménages. Il n'en est rien au contraire. Le prix de l'électricité a augmenté de 50 % en dix ans.

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On voit sur ce tableau que le prix du kWh (2è semestre 2017) pour les ménages est de 0.30€/kWh au Danemark et en Allemagne - deux pays dont la part des renouvelables est la plus élevée; et de 0.18€/kWh en France. Alors la hausse des énergies renouvelables dans notre mix énergétique et la baisse de la part du nucléaire, nous prédisent de nouvelles hausses. Certes, la baisse de la part du nucléaire dans le mix peut être compensée par les renouvelables, éolien et photovoltaïque; mais comme ceux -ci sont intermittents, il faut trouver un juste équilibre. En France c'est le nucléaire, en Allemagne les énergies fossiles, charbon lignite locaux et gaz russe importé.

Nos producteurs alternatifs nous vendent pour l'essentiel de l'électricité qu'ils achètent à EDF, donc du nucléaire. EDF leur vend à un prix inférieur pour qu'ils puissent être "compétitifs". C'est la loi NOME. Autrement dit les producteurs dits alternatifs, font des bénéfices qui leur sont transférés et qui empêchent EDF d'investir.

Cette libéralisation voulue par Bruxelles depuis  les années 1990 et renforcée par la révision de la directive en 2016, acceptée mais avec mal par la France, a conduit à poursuivre la casse d'EDF le producteur unique,  jugé en situation de monopole. EDF est le résultat des choix de notre pays après la 2è guerre mondiale.

Cette libéralisation et l'ouverture  à la concurrence à des producteurs alternatifs, est  une des causes des déboires de notre filière d'excellence, le nucléaire, développée après la 2è guerre mondiale sous l'impulsion du général de Gaulle, de Pierre Messmer et de Georges Pompidou. La France avait choisi cette voie à cause du peu de ressources en  combustibles fossiles, charbon pétrole gaz,  sur notre territoire. Nous avions une forte compétence scientifique en la matière avec les Curie, Bequerel... d'où la création du CEA par de Gaulle au lendemain de la guerre et les centres de recherche de Saclay, Fontenay aux Roses, Grenoble et Cadarache.

Nos 19 centrales nucléaires et les 58 réacteurs ont été construits depuis la fin des années 1970 (Fessenheim mis en service en 1978, il y a  41 ans): l'essentiel du programme s'est achevé au début des années 1990 et les quatre  derniers réacteurs en 2000 et 2002 (Chooz et Civaux). Voir la liste des 58 réacteurs ici.

Depuis, tout a été arrêté sous influence de Bruxelles, des médias, des associations anti-nucléaires et d'une partie de l'opinion publique qu'ils ont  influencée. Des réductions des crédits de recherche et d'effectifs de chercheurs, une bonne partie du savoir faire a disparu; les fissures dans les soudures de la cuve du réacteur de Flamenville 3 (l'EPR) en témoignent.

Nos centrales nucléaires sont vieillissantes: faut-il les prolonger, les remplacer en les améliorant, ou arrêter les plus anciennes et les démanteler? 17 réacteurs sur les 58 devront passer les tests décénaux avant 2025; ils représentent 17GW de puissance sur les 64GW totaux soit le quart, ce qui explique l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans le mix de 75% à 50% d'ici 2035. Tout cela est analysé dans le document de mai 2019 publié par l'Agence Internationale de l'énergie. Le nucléaire dans les pays développés n'a plus la côte, en raison de la montée des énergies renouvelables, et paradoxalement de la baisse des prix des énergies fossiles; en revanche le nucléaire est en plein boom dans les pays en développement,  au premier rang desquels la Chine. Le parc des réacteurs est très jeune, âge moyen 7 ans.  L'âge moyen des réacteurs en France est de 30 ans.

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Le nucléaire coûte très cher en investissements et pour en assurer la rentabilité en fonctionnement,  il faut de très grosses installations dont l'EPR de 1650MW est l'archétype aujourd'hui. Par ailleurs la concurrence des énergies fossiles - charbon, pétrole et gaz, paradoxalement de moins en moins chers, rend le nucléaire moins compétitif et surtout plus risqué. De tels investissements ne sont donc pas attractifs pour des partages avec capitaux privés. Ils nécessitent l'intervention massive  de l'état, un choix politique (cas de la Chine). Et là nous retombons dans les difficultés de la France en matière d'équilibres des finances  publiques et de contrôles de l'Europe.

Plus:

  1. Eurostats: les statistiques du prix de l'électricité
  2. Agence Internationale de l'énergie: le nucléaire et les émissions de CO2
  3. Les tarifs réglementés de l'électricité sont maintenus par Bruxelles
  4. Directive européenne sur l'électricité
  5. CEA le centre de Cadarache
  6. Le prix de l'électricité a augmenté de 50 % en dix ans
  7. Tout sur la loi NOME
  8. Tarifs réglementés d'électricité: une bien curieuse augmentation
  9. site de l'ONG "Global Electrification"
  10. CO2 émisions de GES, changement climatique... de l'effet minime des renouvelables éolien et photovoltaïque
  11. Tarifs règlementés de l'électricité; une abérration économique