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Voyage au coeur de la galaxie Elon Musk 

 

 

L'entrepreneur veut tout révolutionner, des voitures électriques aux tunnels en passant par les satellites, les panneaux solaires et les fusées. Le rachat de Twitter, annoncé ce vendredi, lui permettrait d'étendre encore son emprise.

 

 

 

La galaxie Elon Musk ne cesse de s'étendre.
La galaxie Elon Musk ne cesse de s'étendre. (Alice Lagarde pour 'Les Echos' d'après Patrick Pleul/AP/SIPA)

Par Hortense Goulard, Jules Grandin, Romane Roussel

Publié le 28 oct. 2022 à 05:32Mis à jour le 19 janv. 2023 à 17:52

Avec le rachat de Twitter , Elon Musk s'aventure dans un domaine nouveau pour lui : les réseaux sociaux. Il y voit une manière de défendre la liberté d'expression. « Twitter est devenu, de fait, la place du village, explique-t-il. C'est vraiment important que les gens aient à la fois la réalité et la perception qu'ils peuvent parler librement dans les limites de la loi. »

L'entrepreneur d'origine sud-africaine, qui a commencé sa carrière dans les services de paiements en ligne, se concentre sur des secteurs d'avenir, qui pourraient changer la donne pour l'humanité.

Entre marketing et réalité, voyage dans l'empire d'Elon Musk.

· Tesla au firmament

Nouveau venu dans le secteur automobile, Tesla écrase les constructeurs traditionnels en Bourse. Malgré des débuts difficiles, il est parvenu à faire taire les critiques. L'entreprise dispose d'usines aux Etats-Unis, en Chine et en Allemagne. L'année dernière, elle a produit 930.000 véhicules, un record . Mais Elon Musk ne compte pas s'arrêter là. Le milliardaire se fixe pour objectif de produire jusqu'à 20 millions de voitures par an.

Il contrôle plus de 20 % de l'entreprise, qui a généré 53,8 milliards de revenus l'année dernière. Sa capitalisation est de 672 milliards de dollars. Elle a atteint des sommets - 1.000 milliards de dollars - à l'automne dernier, à la faveur de la crise de la chaîne d'approvisionnement, à laquelle Tesla a mieux résisté que ses concurrents.

Outre les voitures électriques, Tesla se rêve en pionnier des énergies nouvelles. L'entreprise texane produit des panneaux solaires et des batteries. Elle investit aussi dans des logiciels de conduite autonome, encore imparfaits, qui sont déjà proposés à ses clients américains.

La dernière idée fixe d'Elon Musk : construire un robot humanoïde . Ce dernier serait déployé dans les usines Tesla, avant d'être utilisé à d'autres fins industrielles et domestiques.

· SpaceX, mise en orbite

Elon Musk rêve de coloniser Mars. La valorisation de SpaceX, qui n'est pas cotée en Bourse, atteint en tout cas des altitudes stratosphériques . Il s'agit de la deuxième start-up la mieux valorisée du marché, derrière le Chinois ByteDance, propriétaire de TikTok, et devant le spécialiste des paiements en ligne Stripe. Au printemps dernier, l'entreprise était valorisée à 127 milliards de dollars. La part d'Elon Musk serait de 40 à 50 %.

En attendant de conquérir la planète rouge, SpaceX multiplie les lancements de satellites - plus de 1.800 à ce jour - et écrase la concurrence. Son projet Starlink fournit un abonnement internet à plus de 100.000 personnes, qui paient 100 dollars environ par mois. Cette connexion par satellite est disponible même dans des endroits reculés.

Mais les satellites ne sont qu'une petite partie des ambitions de SpaceX, qui travaille à des prototypes de fusées réutilisables. Elle a décroché plusieurs contrats avec la Nasa , d'une valeur totale de près de 5 milliards de dollars, pour envoyer quatorze astronautes dans l'espace d'ici à 2030.

L' Agence spatiale européenne vient de lui confier aussi deux missions scientifiques. SpaceX travaille même à envoyer des astronautes sur la lune, une première depuis les années 1970.

· Twitter, un lancement chaotique

Elon Musk s'alarme des politiques de modération de Twitter, qui limitent selon lui la liberté d'expression. En avril dernier, il signe un contrat pour racheter la plateforme 44 milliards de dollars, avant de changer d'avis durant l'été et de chercher à échapper à ses obligations. Mais Twitter lui intente un procès pour le forcer à terminer l'opération. C'est désormais chose faite. Depuis ce vendredi 28 octobre - date limite pour le rachat qui avait été fixée aux deux parties par la juge Kathleen Saint Jude McCormick- Elon Musk est propriétaire du réseau social. « L'oiseau est libéré », a-t-il ensuite tweeté.

Le rachat par Elon Musk peut sembler étrange. La plateforme pèse un peu moins de 40 milliards de dollars en Bourse, un poids plume face aux 700 milliards de Tesla. En juillet, elle affichait une perte nette de 270 millions de dollars au deuxième trimestre. Ses 238 millions d'abonnés, qui sont généralement engagés et actifs sur la plateforme, semblent difficiles à monétiser.

Le milliardaire a aligné les promesses pour convaincre les investisseurs de mettre de l'argent à ses côtés, mais les banques ont peur d'avoir fait un mauvais calcul . Pour Elon Musk, Twitter représente néanmoins un formidable porte-voix : le milliardaire y est lui-même suivi par 109,8 millions de personnes.

Il veut en faire une plateforme plus transparente, avec un minimum de modération. Ce qui n'est pas sans inquiéter, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'entreprise.

· Neuralink, augmenter le cerveau humain

Située à San Francisco, Neuralink développe des interfaces permettant au cerveau humain d'interagir directement avec des machines. Grâce à des puces implantées dans le cerveau, la start-up cofondée par Elon Musk espère guérir des maladies dont Alzheimer et la démence, et permettre à des handicapés de communiquer avec des ordinateurs.

« Le premier produit Neuralink permettra à un paralysé de contrôler un smartphone par la pensée, plus vite qu'avec des pouces », a twitté Elon Musk l'année dernière. L'entreprise a été critiquée pour ses tests sur les animaux, qui auraient causé la mort de plusieurs singes. Elle doit dévoiler ses dernières innovations le 30 novembre. Pour l'instant, elle n'a pas reçu l'autorisation d'implanter de puces dans des cerveaux humains.

· The Boring Company, des tunnels sous les villes

La dernière née des entreprises d'Elon Musk a pour ambition de « résoudre les embouteillages ». The Boring Company a commencé par creuser un tunnel de 2,7 kilomètres sous Las Vegas, reliant la partie sud et ouest du centre de convention de la ville. Ce dernier permettrait de « réduire un temps de trajet estimé à 45 minutes à deux minutes environ », affirme l'entreprise.

En début d'année, l'entreprise a suscité des moqueries des internautes. Des vidéos tournées pendant le CES, une conférence annuelle, semblent montrer le nouveau tunnel… embouteillé par des dizaines de Tesla. Cela n'a pas découragé les investisseurs : l'entreprise a levé 675 millions de dollars supplémentaires en avril. Sa valorisation s'élève désormais à 5,7 milliards.